Chronique

EMMA PEAL
S/T

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PIAS



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Mardi 29 novembre 2005

Enfin un groupe belge, francophone sur le gros label PIAS ! Mis à part cette signature, vous connaissez peut-être Emma Peal sans le savoir ou sans avoir jamais entendu le moindre morceau du groupe. Quoique, à mon avis, cela va venir, car avec cette signature chez PIAS, la grosse presse généraliste commence à s'intéresser à eux (le soir, Ciné Télé Revue, le JT, Pure Fm, MCM...). En attendant donc, si ce nom vous est familier et que vous n'êtes pas amateur de cette presse, il y a plusieurs explications plausibles.

D'abord, Emma Peal ne débarque pas dans le paysage musical belge. Ils viennent certes de traverser un long moment de silence public pour préparer l'album mais le groupe a déjà derrière lui une bonne expérience scénique. Vous avez donc peut-être déjà vu ce nom sur des affiches.

Ensuite, vous êtes peut-être fan de la série "Chapeau Melon et Bottes de Cuir", ou suffisament vieux pour avoir connu cette série télé dont est tiré le nom du groupe.

Enfin, il vous arrive d'emprunter les autoroutes de notre pays et principalement la E411 et d'avoir remarqué le logo du groupe squattant certains panneaux de signalisation.

Et si je vous disais maintenant que Emma Peal mélange la dance music à ses guitares... j'en vois déjà qui se gratte le crâne en se demandant pourquoi je chronique un tel groupe ici... hein ! ?

Parce que ici, Dance Music ne rime pas avec Euro Dance, ou musique à deux balles ! Il faut entendre une musique dansante, aux sons électroniques et aux beats percuttants. Tantôt très rythmée (tirant éventuellement sur la Drums and bass), tantôt plus posée (lorgnant vers le trip-hop), cette musique électronique et ce mélange de guitares, basses et chants s'apparentent plus au style anglais. Les anglais ont en effet, un certain savoir-faire dans le domaine du métissage des genres musicaux (pensez simplement au ska et tous ses dérivés ultérieurs, à Asian Dub Foundation, Fun*Da*Mental... et j'en passe). Ce savoir-faire et ce bon goût, notre trio belge a su le dompter. A ce savoir-faire, Emma Peal a insufflé un style très 60's, légèrement kitch, tant au niveau visuel qu'au niveau musical, à l'instar de "Contact", la reprise de Serge Gainsbourg qui sert actuellement de single.

Une autre raison justifie aussi cette présence ici. Emma Peal et ses membres sont réellement impliqués dans leur projet artistique. Certes il y a la musique, mais il y a un visuel (peinture, cinéma, vidéo, image...) fort qui se dégage à la fois de ce qui est dans et pour le groupe mais aussi au sein même des individualités.

L'art fait partie à part entière du quotidien des musiciens. Que ce soit sous forme d'happenings improvisés (voir la vidéo sur l'affaire "le prince roland") ou dans un cadre plus professionnel (ainsi, Séverine, bassiste du groupe, collabore avec Jan Bucquoy par exemple), cet art reste à sa place, du côté de la subversion. Ce qui me fait dire qu'Emma Peal contrairement aux apparences (et il faut se méfier des apparences) est plus punk que certains groupes, punk, à grosses guitares ou à crêtes !
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