Chronique

PAMBANIZZA CIRKUS
Subito Sancto

Mardi 4 avril 2006

Je commence par un mea culpa : dans une précédente chronique, j'ai laissé sous entendre que Pambanizza Cirkus proposait une musique pas suffisamment raisonnable. Il est vrai que le souvenir musical que j'avais, penchait plus vers un ska de fête et que l'énorme bonne humeur des musiciens me trompait sur le sérieux du groupe.
Or, voilà que "Subito Sancto", le nouvel album vient démontrer tout le contraire. Par la maîtrise appliquée tout au long de l'album, le groupe lillois ne pouvait mieux prouver mon erreur !

Les ingrédients qui constituent cet album étaient déjà présents par le passé, mais mal répartis pour pouvoir les apprécier tous en même temps. Avec "Subito Sancto", Pambanizza Cirkus maîtrise les proportions. Sur le site, on peut lire "Après 6 ans de gestation (soit 3,2 x plus long qu'un éléphant) est enfin sorti : Subito Sancto...". Voilà une phrase qui résume mon sentiment. 6 ans de gestation, c'est donc le temps qu'il aura fallu à Pambanizza Cirkus pour arriver à saupoudrer aux doses justes du rock'n'roll, du punk, du ska et de l'humour dans leur musique sans tomber dans un travers.

Autant dire que cet album, qui théoriquement comme toute chose doit être perfectible, frise la perfection ! On passe de manière cohérente à un punk-rock'n'roll cuivré façon The Rocket From The Crypt, à du punk chaloupé humoristico-cynique qui fera plaisir à ceux qui aimaient les Ludwig Von 88, à du ska-punk aux accents dub sans oublier du rock'n'roll pur jus swinguant.

Le tout est quasiment servi en entier en français. Des textes au contenu qui peuvent jouer la dérision, s'imager laissant ainsi plus de place à l'interprétation ou être plus explicites ou encore se faire carrément le récit de quelque chose qui semble être vécue.

Les plages s'agencent très bien ne laissant pas la place justement à un découpage qui favoriserait une étiquette restrictive et rapide. Même si au début, avec "Hell Vice" et "L'As de Pique" on a l'impression de s'engouffrer dans un album conceptuel. Cette impression est renforcée par l'arrière de la pochette et on s'attend à un thématique tournant autour de l'image et des travers d'un endroit comme Las Vegas. Il n'en est rien. Sur certains titres comme "Bonneville", "Ni Mort Ni Vivant" ou "Pas de Boogie Woogie" on peut avoir l'impression d'y revenir de manière moins évidente mais il s'agit là sans doute plutôt d'une interprétation.

A la fois direct et bien fourni, "Subito Sancto" fait partie des albums magiques qui vont entrer facilement en tête et qui à chaque écoute, vont délivrer de nouveaux secrets.

A coup sûr, on peut déjà ranger cet album des Pambanizza Cirkus parmi les albums marquants et à retenir en 2006 et ce grâce à la maîtrise de A à Z, sans faille acquise par le groupe.

"Subito Sancto" l'album de la consécration pour Pambanizza Cirkus ? Je leurs souhaite, c'est mérité !

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