Chronique

YZORDDERREX
Unspoken Misfortunes

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Speed Ritual Records

3 titres - 33min
Sorti le 27-03-2016


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Vendredi 3 juin 2016

Dans le best-seller «Imajica» de l'écrivain britannique Clive Barker (1991), Yzordderrex est la capitale d'un ensemble de mondes parallèles à la terre; de ces mondes où la réalité semble avoir quelque peu différé, bifurqué. De ces mondes où l'on peut, lorsque l'on est artiste, rêver uchronie.
Yzordderrex est, depuis 2012, le nom choisi par Jared Moran (Gulfport, Mississippi) pour l'un de ses très nombreux projets musicaux. Jared Moran, 35 ans, est impliqué dans une trentaine de groupes dont vingt-cinq – 25 ! - «one-man-project» où il joue de tous les instruments, pose ses vocaux, enregistre, mixe, produit et distribue! Au beau milieu de projets grindcore, goregrind, postcore, post-métal... Yzordderrex est le plus sludge / doom / experimental- black; c'est aussi l'un des «groupes» les plus prolifiques de Jared Moran : dix LP depuis 2012! Des autres projets l'on reparlera ultérieurement, dans d'autres chroniques, au gré des actualités et des sorties du label Speed Ritual Records, crée et dirigé par... toujours lui.
Pour l'heure, l'on se contentera de dire, sans risque aucun, qu'Yzordderrex est à considérer comme l'allégorie des univers musicaux de Jared Moran; le side-project central des ses diverses expérimentations. Sa capitale musicale.

Unspoken Misfortunes, dernier opus du projet Yzordderrex, nous propose un doom / sludge très lourd, très épais. Trois titres seulement pour cet album très symptomatique de la musique d'Yzordderrex: une batterie réduite parfois à 40 ou 50 BPM (voire moins selon les passages), des riffs de guitare traînants, syncopés et souvent dissonants, le tout accompagné d'un growl lent, plaintif et indéchiffrable. Tel est le schéma. Les qualités de ce disque reposent sur l'argumentaire de la contradiction et du paradoxe; The Divulge, premier titre plutôt doom / post-BM, nous donne à entendre de petites digressions à ce schéma d'ambiance. Ainsi, quelques très courts riffs façon Trey Azagthoth et quelques accélérations batterie - basse viennent-ils contrecarrer quelquefois le modèle.
Tout est dans la rupture. La preuve avec Fingernails of a gigantic corpse, titre central de 16 minutes, qui rompt avec sa pesanteur quasi insoutenable par l'une ou l'autre «accélérations» mid-tempo. Alors, les disharmonies générales, les polyrythmies, les dissonances et les expérimentations géniales autour de la gamme chromatique se recentrent, pour un instant, autour d'une harmonie plus classique.
C'est pourtant dans les moments les plus expérimentaux et les plus lents que le growl exprime de manière la plus vertigineuse la grande angoisse; l'angoisse du non-dit.

Unspoken Misfortune est avant tout un album qui transcende par son inimitable ambiance lourde et profonde. Un album qui, dans un monde parallèle, hurle ses silences pour redéfinir les concepts.
C'est ça, Yzordderrex...



Tags : Doom sludge expérimental
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