Interview

SOLEFALD

Lundi 10 juin 2013

Comment vas-tu ?

Cornelius Jakhelln : Je vais plutôt bien. C'est le dernier jour de la tournée. On est en tournée avec Solefald
Solefald


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depuis deux semaines maintenant. On a joué en France, Allemagne, Hollande, Belgique aujourd'hui, Hongrie, Italie... Donc on est un peu crevés et nos voix sont cassées, mais tu sais, l'ambiance est bonne et on est heureux d'être à nouveau sur la route. Notre dernière tournée était, comme tu le sais peut-être, il y a quinze ans, donc ça fait un certain temps.



© ChamO


Deux questions : qu'est-ce qui vous a fait arrêter à l'époque et pourquoi recommencer les concerts maintenant ?

C.J. : On a fait une tournée avec Solefald
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après le premier album. On avait vingt ans environ et on a joué en Suisse, Autriche et Allemagne avec Tristania
Tristania


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et Haggard en 1998 et puis j'ai été accepté à l'université de Paris-Sorbonne. J'ai donc quitté la Norvège pour étudier car je voulais devenir philosophe. Et Lars, au même moment, a intégré Borknagar
Borknagar


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. Donc il a eu l'occasion de jouer en concert avec Borknagar
Borknagar


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. Et ces deux éléments réunis, moi étudiant et ayant une carrière en tant qu'auteur à l'étranger, et Lars habitant à Oslo avec son boulot et sa famille ont rendu les choses compliquées donc c'est devenu normal que Solefald ne joue pas en concert.
Puis on a eu une proposition du groupe In Vain
In Vain


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d'être notre line-up live pour quelques festivals et cette tournée et j'étais très enthousiasmé à l'idée car j'ai toujours voulu que Solefald
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fasse des concerts mais je n'avais pas l'infrastructure ni le surplus d'énergie nécessaire pour y arriver. Donc quand j'ai eu leur proposition, j'ai accepté avec plaisir parce que ça nous permet d'être à nouveau sur scène.


Est-ce que vivre dans des pays différents n'a jamais rendu compliqué le fait de continuer à sortir des albums ensemble ?

C.J. : Non, pas vraiment, parce que Solefald
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ne s'est jamais soucié de l'argent ou de son image, comme tu peux le constater en regardant nos photos. (rires) Ça me fait rire de revoir les vieilles photos. On a toujours fait de la musique par amitié. Lars est mon meilleur ami et ça fait dix-huit ans que ça dure. On a chacun une compréhension profonde de l'autre donc la musique qui vient de Solefald
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est aussi quelque chose de plus que juste deux personnes qui font de la musique ensemble. C'est un échange, également aux niveaux spirituel, psychologique et social. Je pense que ça se reflète très bien dans notre musique parce qu'à certains moments, c'est tragique, puis soudainement, ça devient humoristique, ça devient parfois même joyeux, puis ça redevient très triste et violent à nouveau. Ça a toujours été comme ça. Je pense qu'on peut faire de la pop, du rock, peut-être même des trucs jazz, tu reconnaîtrais toujours le son car ça pourrait toujours sonner comme Solefald
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. C'est ça qui fait l'unicité de notre groupe selon moi. Nous sommes deux compositeurs, Lars compose avec les claviers et moi à la guitare, c'est là que tout commence. On créée les bases des morceaux puis on ajoute ça en studio avec mes poèmes, paroles, les vocaux de Lars, beaucoup d'orchestrations, même des programmations, la guitare, la basse, etc. Donc c'est un long cycle de création.



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Cette tournée est-elle unique ou comptez-vous faire d'autres tournées dans le futur ?

C.J. : Je pense qu'on en fera plus... J'espère faire plus de tournées dans le futur. Ça dépend si on perd de l'argent à le faire, c'est l'élément de base. Si c'est le cas, ce sera difficile de faire une autre tournée. Si ça s'avère rentable, c'est-à-dire si on n'a pas de frais, on pourra repartir en tournée. On ne fait pas ça pour l'argent, je suppose que notre discographie le prouve, avec des titres comme Pills Against the Ageless Ills ou des paroles en latin et en français. On espère refaire une tournée en 2014, quand notre nouvel album, Kosmopolis, sera sorti.


Est-ce que tu n'as pas écrit un livre intitulé Kosmopolis ?

C.J. : Si.


Peux-tu nous expliquer un peu à propos de quoi tu écris ?

C.J. : Eh bien ma bibliographie est malheureusement uniquement disponible en norvégien. Rien n'a été traduit jusqu'à présent.
J'essaie de revitaliser l'ancienne mythologie nordique, les anciens mythes et dieux, même les héros, et de les projeter dans le présent. Qu'est-ce qu'il se passerait si Odin était assis à côté de moi par exemple ? À quoi ressemblerait Thor ? Est-ce qu'il boirait de la bière ? Est-ce qu'il boirait du fanta ? C'est une question stupide mais c'est légitime de se le demander. C'est ce que tu fais en tant qu'écrivain. Tu essaies d'imaginer tous les scénarios et tu sens ce qui se passerait. Deviendrait-il un mendiant, un commercial, un musicien ? Je réponds à toutes ces questions dans mes livres. J'utilise la tradition mais je le fais à ma façon et j'aime travailler avec la matière ancienne car ça rend mon projet tellement plus relevant, également dans le futur, car les personnages de mes livres sont éternels.Mes livres sont des mythes racontés autrement et refondus. C'est vrai aussi pour la poésie. J'essaie de développer les rythmes anciens de la poésie nordique. J'utilise beaucoup l'allitération, les demi-rimes. Ce n'est pas très habituel. Tu remarqueras le rythme un jour, j'espère.


Est-ce que le nouvel album sera basé sur le livre que tu as écrit ?

C.J. : Il contiendra certains poèmes du livre Kosmopolis, mais en même temps, Kosmopolis est un titre qui figure dans mes cahiers depuis 1996 ou quelque chose comme ça probablement. J'ai une grande pile de cahiers de tailles différentes à la maison. Il y a quelques projets de titres d'albums qui n'ont jamais vu le jour. Une grande pile d'idées. C'est à propos de la mémétique, les gènes culturels, l'instinct de survie, de répliquer. Le titre Kosmopolis est avec moi depuis dix-huit ans maintenant. Donc ça a du sens étant donné qu'on voulait faire un album orienté vers la musique du monde dans un contexte black metal, ou metal tout du mois. Je pense qu'on va laisser le côté black de côté cette fois. Donc on pense faire de la musique du monde avec des côtés sombres. Car ce sera un album sombre, ce sera Solefald
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mais en même temps, ce sera à propos de notre civilisation. On va utiliser des instruments de différentes parties du monde et on espère avoir des invités sur l'album.



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Tu as plusieurs side-projects. Sont-ils toujours actifs ?

C.J. : Oui. Le prochain album de Sturmgeist sera intitulé Zion et sortira à l'automne 2013.
Et puis j'ai aussi un projet de poésie noise appelé Sturmgeist & The Fall of Rome, qui consiste en moi en uniforme criant ma poésie au plus haut de ma voix avec deux amis d'Oslo qui ont un groupe de noise appelé Noisestar and the Fall of Rome. C'est de la noise mélodique et épique.
Mes side-projects sont modérément actifs pour dire ça comme ça.


La dernière question était en français et n'a donc pas été traduite :

As-tu autre chose à dire aux francophones qui regardent ou lisent ceci ?

C.J. : Oui, avec le plus grand plaisir ! C'était formidable de visiter la France hier pour la première fois avec Solefald
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. On a joué dans un petit club à Paris pour je ne sais pas... 130 personnes, mais la salle était bourrée de monde et j'ai fait mon premier crowdsurfing. J'ai failli m'accrocher avec le câble du micro aux lampes du plafond. C'était dingue ! Il y avait tellement de monde et j'avais continué à chanter Backpacka Baba j'espère comme rien n'était et cette énergie-là, évidemment, ça m'a donné très envie de retourner à Paris avec Solefald
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, parce que la plupart des paroles et de la musique de Solefald
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a été écrite à Paris. Les chansons comme The USA Don't Exist, Anti-City Strategy, etc. portent toutes l'empreinte de personnes comme Paul Virilio, un penseur parisien, par exemple. Ce qui veut dire... C'est facile à oublier, maintenant que j'habite à Berlin, en Allemagne, et que Lars habite à Oslo, mais Solefald
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a aussi ce petit côté français secret. Voilà.


Merci beaucoup !

C.J. : Merci à toi.



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AUTEUR : Elodie
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au déto...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...

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