''Je pense que ça sert aussi à ça de faire de l’art. Ça permet de ne pas se laisser bouffer par la réalité et garder le cap, rester positif.ve.''


Dimanche 25 avril 2021

Un album sorti en mars 2021, des rencontres fortuites et bien tombées, un groupe intergénérationnel… C’est ce  dont m’ont parlé Alexis et Sofia, respectivement batteur et chanteuse du groupe No Terror In The Bang
No Terror In The Bang


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qui n’en est qu’à ses débuts très prometteurs !
Leur musique inspirée de l’audiovisuel et des thrillers , mais aussi de Type O Negative
Type O Negative


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en autres est à découvrir dans ma récente chronique sur l’album ''Eclosion'', ou encore directement sur leur chaîne YouTube.


Comment s’est faite la formation de votre groupe ?
Alexis : Sofia et moi nous sommes rencontrés un peu par hasard sur Rouen. On fait partie du milieu musical rouanais, et dans ce genre de scène tout le monde se connaît. Par la suite, en discutant, nous nous sommes rendus compte que nous avons des points communs malgré la différence d’âge. Elle et moi aimons beaucoup créer, composer. Sofia apprécie énormément écrire des chansons, tandis que de mon côté j’ai une facilité à composer. Autant te dire que nous étions faits pour nous entendre à ce niveau-là ! A part ça, je suis dans le metal depuis assez longtemps, cependant avant la création de No Terror In The Bang
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je n’avais plus réellement de groupe attitré. Etant donné que ça faisait longtemps que c’était dans mes projets, j’en ai parlé à Sofia et l’idée lui a tout de suite plue étant donné qu’elle n’avait jamais fait partie d’un groupe de musique.

Sofia, si je comprends tu avais une carrière en solo avant 2019, l’année de création de votre groupe actuel ?
Pas vraiment en solo, j’étais précédemment membre d’un groupe de jazz. Je fais également partie d’un duo hip-hop. Je n’avais donc jamais joué de metal.

A la base vous n’étiez pas spécialement partis pour faire du metal cinématographique spécialement, ou totalement ?
Alexis : Nous voulions faire un groupe de metal assez ouvert, en restant mélodique. Vu que je compose de la musique pour l’audiovisuel depuis pas mal de temps, je suis habitué à ce style de compositions. Ca a engendré le fait que ça ait inconsciemment atterri dans les démos. Ensuite avec Sofia nous nous sommes rendus compte que c’était une évidence… Ce côté cinématographique que nous avons accentué, au fil du temps. Le projet s’est affiné, nous avons renforcé le trait.

Pour répondre plus précisément à ta question, il y a toute une phase de préproduction et de maquettage, qui dure plusieurs mois précédent l’enregistrement. Les guitares et le chant, ça a pris trois-quatre jours. La batterie, deux-trois jours. La basse une journée, quant au clavier vu que c’est du fait maison, aller en studio n’était pas nécessaire. Ensuite la phase de mixage/mastering a duré plusieurs semaines.


Etant donné que c’est voulu, le sentiment pour les auditeurs.trices d’avoir l’impression qu’ils regardent un film en écoutant « Eclosion »… Mais alors, quel genre de film c’est ? Et surtout, quelle en est l’histoire ?
Sofia : C’est vrai qu’en écoutant l’album, on se rend compte qu’il y a vraiment une histoire qui est racontée. Je pense que chacun.e peut essayer de s’identifier à la musique qu’il/elle écoute, chacun.e peut y interpréter le film qu’il/elle veut finalement. Pour ma part, j’imaginais vraiment ce concept de la descente aux enfers, un peu comme lorsque tu tombes dans un puits sans fond. Personnellement, lorsque je pense à l’album, j’ai en tête Alice au Pays des Merveilles qui tombe dans le gouffre. Une chute qui ne s’arrête jamais et où elle finit par toucher le fond. Une histoire qui ne finit pas bien.

D’ailleurs, combien de temps avez-vous mis à finaliser cet album, si ce n’est pas indiscret?
Alexis : Nous nous sommes rencontrés fin 2018, seulement nous ne faisions pas encore de musique ensemble. Le projet a réellement commencé en mars 2019, avec notre première répète en duo. Nous avions établi comme schéma la construction d’un morceau toutes les deux semaines, il y en a eu trois ou quatres. Puis, nous en avons parlé à certains de nos copains musiciens qui ont commencé à jeter une oreille. Durant l’été de la même année, nous avions environ sept ou huit morceaux. Les mecs du groupe sont arrivés, ce qui a fait que nous avons pu enregistrer avec eux. L’ensemble a six est donc né à l’été 2019, avant que les quatre nouveaux membres commencent à travailler leur partie à l’automne. Finalement, nous avons enregistré tous ensemble en hiver 2020.



Y a-t-il un schéma spécifique que vous avez utilisé pour trouver un juste milieu entre les thèmes de la turbulence et de la frénésie ? Je vous pose cette question parce que je me suis rendue compte en écoutant votre album qu’il y autant de l’un que de l’autre et vu que c’est assez paradoxal, je me demande s’il y a une recette ?
Sofia : C’était assez intuitif, cependant, comme ça faisait peu de temps qu’on s’était rencontrés, il y avait tout ce travail de recherche de notre personnalité musicale, à vraiment mettre du lien dans notre concept. A présent que notre album est sorti, je suis persuadée que nos compos à venir vont être d’autant plus cohérentes. Désormais, nous avons une base solide sur laquelle s’appuyer et nous savons précisément vers où nous voulons aller.

En allant jeter un coup d’oreille à vos sorties musicales précédent les treize titres d’« Eclosion », je suis tombée sur le morceau « Sublimation », très différent de la suite de vos sorties. Quelle est la raison de cette différence ?
*rires*

Alexis : C’était la première fois que nous sortions un morceau à six. Un morceau un peu étrange, en plus de cela, qui commence en electro à la Shakka Ponk. Puis le refrain plus oldschool et rock, ce qui donne un morceau qui nous plaisait sur le moment, même si à présent je l’apprécie moins de mon côté.

Sofia : Je pense que ce morceau n’est pas à laisser de côté. Au contraire, je pense qu’il faut le réarranger dans l’optique de ce qu’on fait comme genre de musique actuellement.

J’en conclus donc qu’un premier morceau est un peu comme un premier tatouage, c’est toujours celui qu’on apprécie le moins par la suite !
*rires*

C’est peut-être une question un peu atypique, cependant je me questionnais par rapport aux nombreuses références à la mort de l’album… Quelle en est votre vision ?
Sofia : Pour l’anecdote, pendant toute la composition de l’album, j’étais sous antidépresseurs et anxiolytiques. Maintenant, j’ai arrêté et je vais mieux. A ce moment-là j’étais dans un mood un peu étrange. Je n’étais pas au point de la dépression, cependant j’étais très anxieuse et angoissée. Je prenais aussi de nombreux médicaments, ce qui faisait qu’il fallait que j’extériorise tout ça. La chanson, c’était le moyen parfait.
Depuis, le fait d’avoir sorti tout ça a amélioré ma santé mentale. Je me sens mieux, je pense que ça sert aussi à ça de faire de l’art. Ça permet de ne pas se laisser bouffer par la réalité et garder le cap, rester positif.ve.

Certaines chansons de l’album sont donc inspirées directement de votre vécu ou dans certaines, l’inspiration est-elle uniquement externe à vos vies ?
Sofia : C’est un peu des deux. Je ne me livre pas totalement dans mes textes, j’aime utiliser des métaphores ou m’inspirer de faits qui ne sont pas liés à ma vie. C’est là où je rejoint ce que j’ai dit toute à l’heure, chacun.e peut s’identifier à ces chansons à sa manière, vis-à-vis de son propre vécu.

Quelle est la réaction des gens quand on leur dit « je fais du metal cinématographique » ?
Sofia : Souvent, ils nous demandent ce que c’est. *rires*
Ils se questionnent, on réexplique donc notre concept. Lorsqu’ils ne sont pas metalleux ils nous disent souvent que ce n’est pas leur style, mais qu’ils apprécient malgré ça. Sinon, nous avons eu de bons retours de manière générale.

Alexis : J’ajouterais que nous avons mis nous-mêmes cette étiquette-là, ce ne sont pas les journalistes. Du coup, tout le monde le reprend. Si nous avions dit « nous faisons du metal porc-épic », je pense que ça aurait été repris aussi. *rires*
On a hésité avec « metal alternatif », parce que ça pourrait correspondre aussi, mais c’est plus « commun ». Pour moi, les groupes alternatifs dans le metal ce sont Faith No More
Faith No More


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, System of a Down
System of a Down


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, Deftones
Deftones


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. Ce sont des groupes que j’adore bien entendu, cependant le fait que nous ayons mis une étiquette assez originale, ça intrigue le public et je trouve ça rigolo.

Ce terme n’était donc pas vraiment utilisé avant ?
Alexis : Il y a un groupe français qui s’appelle Hypno5e
Hypno5e


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qui fait ça, cependant ce n’est pas similaire à ce qu’on fait vu que dans leur cas, c’est plus progressif et athmosphérique.
Il y a des morceaux que nous avons sortis qui sont particuliers, où t’as vraiment l’impression d’être projeté.e dans un film. C’est pour ça que nous avons essayé de jouer la carte à fond et qu’on assume notre étiquette.

Si vous deviez définir vous-même ce terme, vous diriez quoi ?
C’est une question compliquée, le cinéma est tellement large. C’est comme la « musique de film », ça n’existe pas. Justement, l’autre jour j’écoutais l’interview d’un compositeur de « musique de films » qui a composé pour trois cent- quatre cent films. Il expliquait qu’il ne faisait pas de la « musique de cinéma », mais de la musique pour le cinéma. C’est-à-dire qu’il y a plein de genres de musique très différents qu’on retrouve dans les films. Par exemple la musique des thrillers, les codes sont opposés à celle présente dans les films romantiques. Nos clins d’oeil sont inspirés de Daniel Hoffman, le film Dracula de Copola. La musique de ce film-là a été faite par un mec nommé Wojciech Kilar qui crée une musicalité extraordinaire… Qu’on peut un peu retrouver dans « Eclosion ». L’intro d’« Uncanny » en est directement inspirée. C’est d’ailleurs mon morceau préféré !

Sofia : Moi aussi !

Alexis : C’est drôle, parce que lorsque je l’ai composé, j’avais en tête Type O Negative
Type O Negative


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, un groupe que j’aime beaucoup. Il représente totalement mon adolescence, j’écoutais ça à fond. Quand je l’ai composé j’avais ce groupe en tête par rapport à la lourdeur. Sofia quant à elle a un penchant pour les artistes de sa génération à la Ghostemane
Ghostemane


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, au hip-hop, des choses vénères. Du coup quand elle chante par-dessus, ça donne un rendu très différent de Type O Negative
Type O Negative


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, ce qui est génial ! Quand tu mélanges des gens, des rencontres, ça donne un rendu unique et c’est ce qui fait la force de notre collaboration. On une espèce de but commun, une grande énergie mais nos différences font que ça se complète bien.

Sofia : C’est clair. D’autant plus qu’il y a plusieurs générations au sein du groupe.
Alexis a la quarantaine, d’autres ont la trentaine, tandis qu’Etienne et moi avons la vingtaine. Nous avons tous des parcours différents, des influences différentes, des expériences différentes, ça fait un beau mélange. Chacun a de quoi apporter une touche atypique au groupe.

Merci pour votre temps, c’était super intéressant !
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AUTEUR : Rosie
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