Reportage

Le pelerinage 2023 de Batushka

Trèves (Mergener Hof), le 05-03-2023

Jeudi 9 mars 2023

Batushka European Pilgrimage 2023 : Batushka + Hate
Hate


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+ Summoner's Circle
Summoner's Circle


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+ Paradise in Flames



C’est comme si c’était hier… Rappelez-vous cette année 2016 qui voyait l’ascension foudroyante de Batushka
Batushka


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, ce groupe polonais qui eut l’idée géniale d’immerger son Black Metal dans un univers tout droit repris de la liturgie orthodoxe. A l’aide d’une imagerie soigneusement étudiée et de compos tapant dans le mille du Black mélo en plein boom à l’époque, le nom du projet Krzysztof 'Derph' Drabikowski se retrouvait sur toutes les lèvres. L’excellent Litourgiya venait à peine de paraitre…

Quelques apparitions en festival (Thronefest, Eindhoven Metal Meeting, Wacken, Hellfest, Graspop) et tournées après, le groupe se déchire en deux entités fin 2018, conservant chacune le même patronyme. D’un côté, Drabikowski, et de l’autre celui qu’il désigne comme traitre, le vocaliste Bartlomiej Krysiuk qui a manifestement flairé le bon filon. L’affaire finit devant les tribunaux et les fans, un peu désabusés, se partagent entre mépris du projet de Bart, incompréhension totale, voire parodie (cf la version bulgare ou ces multiples projets postés sur le net). Triste…

Après quelques années, l’affaire se tasse quelque peu, et le Batushka
Batushka


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de Bart continue à sortir des albums, celui de Drab s’étant a priori arrêté après un second effort. Bien soutenu par Metal Blade , le premier nommé continue à se produire sur scène et c’est ainsi qu’on les retrouve à l’affiche de cet European Pilgrimage 2023 en compagnie notamment de leurs compatriotes de Hate
Hate


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. Mettant de côté mon appréciation personnelle quant à toute cette bisbille, je décide donc de me rendre à l’ultime date de cette tournée, à Trier ; n’ayant pas été présent lors de l’étape belge à Anvers. L’occasion de retrouver la très sympathique salle du Mergener Hof, la MJC locale que j’avais décrite dans le live report du concert de Monstrosity
Monstrosity


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il y a deux mois.


(Fabian Schönsiegel)

Comme de coutume avec ce type de package, deux groupes inconnus au bataillon (pour ma part) ouvrent la soirée. L’occasion de faire parfois de bonnes découvertes au risque d’allonger la soirée. J’aborde Paradise in Flames (tout droit venu du Brésil !) l’esprit ouvert ce qui est une bonne chose car leur musique s’avère déroutante ! Emmené par par un chanteur/guitariste et une chanteuse lyrique habitée sachant aussi manier le growl, ainsi que par un batteur très expressif, Paradise in Flames pratique une sorte de death sympho plutôt entraînant et suffisamment convainquant pour tenir en haleine les visiteurs arrivés tôt. J’en regrette presque d’avoir raté une bonne partie de leur set en raison d’une discussion passionnée avec le gérant du lieu…


(Fabian Schönsiegel)

Paradise in Flames n’est meme pas sorti de scène que Summoner's Circle
Summoner's Circle


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déboule pour commencer ses réglages. C’est que le planning est serré ! Grimés voire encapuchonnés (faut-il être surpris), les Américains (!) devraient sans doute faire virer la soirée dans un autre bord stylistique. Impression confirmée dès cette intro théâtrale à souhait durant laquelle Blind (chant) va même jusqu’à s’ouvrir l’intérieur de la main avec le grand poignard qu’il venait de brandir. S’ensuit alors une demi heure de black/death/doom assez evil mais pas spécialement puissant et presqu’en contraste avec le nombre de personnes sur scène (6 , y compris une magnifique guitare claviers ) à l’œuvre pour nous livrer ces incantations (comme ils le disent). Varié, et doté d’un chant assez versatile, l’ensemble s’avère en fait surtout trop chargé et Summoner's Circle
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gagnerait sûrement à alléger un peu son propos. Un set prenant malgré tout, conclut par un Blind qui arrache une bible sur scène, et qui aura conquis quelques fans - et pas seulement grâce aux quelques tshirts lancés en offrande durant le show ! On notera pour l’anecdote que l’on retrouvera ces deux groupes au merch durant le reste de la soirée, ce qui reste bien sympa dans l’esprit.


(Fabian Schönsiegel)

Les vétérants de Hate
Hate


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en support principal de Batushka ? Pourquoi pas ! Même si fort éloigné stylistiquement parlant, le groupe polonais œuvre dans un Black/Death à la Behemoth qui peut s’avérer diablement efficace et notamment sur scène… En effet, s’il n’a jamais percé autant que certains de ses collègues, Hate
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peut néanmoins se targuer d’avoir de quoi alimenter une setlist de feu pour ce type de rendez-vous, en atteste celle qui a été concoctée pour cette tournée, polie ces dernières semaines jusqu’à à en faire ce set hargneux et intense, surplombé par les mélodies furieuses typiques du groupe et traversé de quelques solos hyper maîtrisés. Si on pouvait se passer sans problème de l’intro longuette et de cet étrange interlude, les yeux pétillent cependant devant ce décorum impressionnant : pieds de micro custom, déco diverses, effort sur les lights et petit brasero témoignent de l’effort effectué. Côté son, seule la batterie ultra triggée et omniprésente nous perturbe en début de set, défaut heureusement corrigé de manière à nous faire entendre les instruments d’Adam, Domin et Tiermes, celui-ci ne cessant d’ailleurs de nous harranguer. Vraiment un super concert, digne de ce qu’aurait pu livrer une tête d’affiche ce soir.


(Fabian Schönsiegel)

Pour qui n’a pas vu Batushka
Batushka


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depuis sa période faste 2016-2018 (cf au moins 2 live reports en ces pages), la question reste évidemment de savoir si sa version 2023 conserve le cérémonial d’alors, ou plutôt si quelques modifications ou évolutions sont entreprises, comme je l’espérais à l’époque. Ce qui est certain c’est que l’apparition de ces costumes assez majestueux reste toujours assez troublante même lorsqu’il ne s’agit « que » des choristes, venant allumer quelques bougies avant de se placer sur le côté exigu de la scène. Notre longue attente prend alors fin et c’est maintenant tout le groupe qui monte sur les planches dans une posture d’ensemble toujours aussi travaillée. On reconnaît peu ou prou la disposition des précédentes tournées et ces gimmicks rappelant toujours une messe orthodoxe même si quelques nouveautés font leur apparition comme cette icône de Joseph, les petits crânes humains tendus à bout de bras, ou encore ces brasiers.


(Fabian Schönsiegel)

Musicalement parlant le plaisir de retrouver le son Batushka reste indéniable. Surtout, ceux qui avaient pu se lasser de la setlist 2016-2018 voit celle-ci complètement remodelée avec notamment plusieurs (bons) extraits de Hospodi ou de Raskol tenant clairement la dragée haute aux indéboulonnables Yekteniya III et IV issus de Litourgiya. Si le son mettra un moment à se régler à pleine puissance, le concert se déroule ensuite sans aucun accroc, si ce n’est peut-être le chant un poil en retrait. Gros riffs, chants pluriels et rituels se mêlent et surtout fascinent jusqu’à la dernière minute de ce moment suspendu dans le temps qui méritait sans doute un peu plus de public.


(Fabian Schönsiegel)

Remerciements à Mergener Hof : DANKE Oliver und Fabian
Retrouvez ici leurs prochains événements : http://mjctrier.de/eventsmjc/

Credits photos : Fabian Schönsiegel http://www.schoensiegel.com

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