Reportage

Premiere a l'Arche avec Igorrr et Amenra

Villerupt (L'Arche), le 11-04-2023

Mercredi 12 avril 2023

L’annonce de cette tournée en avait ému plus d’un. D’abord en raison de ce line up un peu fou, curieux, hétérogène et chapeauté par un Igorrr
Igorrr


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qui ne finit plus de monter, laissant ainsi la deuxième place à rien de moins que nos chers Amenra
Amenra


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plutôt habitués du statut de headliner. Et puis par son itinéraire qui nous emmène ce soir à Villerupt. Oui, il avait fallu y regarder à plusieurs fois avant de comprendre que c’est bien dans cette petite ville frontalière que se tiendrait l’occurrence « Grande Région » de cette tournée, et non dans les habituelles Rockhal / Kufa. Et si le nom de Villerupt parle aux locaux peu en revanche savaient que la commune s’est dotée d’un tout nouveau complexe qui inaugure ce soir son premier concert Métal : L’Arche. Décrit comme un « espace de découverte artistique », la proposition du lieu s’avère ambitieuse puisque regroupant a? la fois un cine?ma, un restaurant, une salle de spectacles et une galerie d’art nume?rique immersive.



L’arrivée sur place s’avère en tout cas relativement aisée grâce aux petits panneaux violets qui nous guident depuis la voie rapide jusqu’à ce curieux parking en contrebas, pas spécialement rassurant pour les jours de forte pluie ou de grande affluence. Une fois dans ce lieu qui en impose (on l’aperçoit dès les abords d’Audun-le-Tiche) on se rend compte de toute sa coolitude : un accueil fort sympa, un espace bien vaste (les groupes ont de quoi faire pour le merch), un bar/restau tentant et même de quoi se poser. Joli !

La salle de concert en elle même étonne presque par sa configuration . Dotée d’une scène gigantesque, très large et très profonde mais peu élevée, elle donne l’impression de pouvoir caser une grande foule (nous devons être dans les 500 à 600 personnes ce soir) tout en assurant une grande proximité entre musiciens et public, surtout quand comme ce soir il n’y a aucune barrière.

Le point négatif, car il en faut bien un, concerne finalement la partie bar/restauration. En effet, une file d’attente interminable va très vite se former et traverser le hall de part en part, sans jamais vraiment désemplir. De quoi décourager bien des spectateurs de goûter à la sélection de bières ou à la petite restauration proposées, d’autant plus que cet espace central est complètement cloisonné vis-à-vis de l’espace concert (impossible donc de faire la file en écoutant un groupe). Gageons que l’un ou l’autre réglage sera effectué en prévision de futures soirées similaires.



Au final, l’ensemble du complexe me rappelle ce que l’on peut trouver aux Pays-Bas dans des villes comme Tilburg, Nimègues ou Eindhoven, ce qui reste une excellente référence en ce qui me concerne.

Comme dit, pareille tournée, piochant aussi large stylistique, a de quoi séduire un public varié, tout en parlant aussi à ceux qui ont une palette de goût diverse. On ne se prive donc pas pour arriver dès l’entame prévue avec Hangman’s Chair
Hangman’s Chair


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, que l’on est presque surpris de trouver en ouverture tant le groupe semble avoir gagné des galons depuis la sortie de A Loner l’année dernière. Si personnellement je préfère leurs anciens disques (notamment le fabuleux This is Not Supposed to Be Positive) force est de reconnaître que les Parisiens ont gagné en notoriété depuis leur signature chez Nuclear Blast pour ce dernier album. Alors que la salle a encore du mal à se remplir (elle le sera bien plus à la fin de leur set), les premières notes ne laissent aucun doute quant à la clarté et la puissance du son, qui s’avère aussi prenant qu’agréable. Quel régal… De quoi (re)découvrir les compos de A Loner, mis en valeur avec 4 extraits successifs (An Ode To Breakdown, Cold&Distant, Who Wants to Die Old, Loner) qui produisent leur petit effet même si l’omniprésence du mid-tempo peut s’avérer troublante avec si peu de temps alloué. Sleep Juice et surtout Naïve (issus de Banlieue Triste) viennent cela étant réveiller tout le monde en fin de set. Une demie heure bien convaincante qui rehausse clairement l’estime que j’avais pour Hangman’s Chair
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que je ferais manifestement bien de réécouter prochainement.



Changement de registre avec les Allemands de Der Weg einer Freiheit
Der Weg einer Freiheit


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, groupe vu et revu moult fois, mais certes pas depuis la sortie de Noktvrn en ce qui me concerne. Toujours emmené par Nikita Kamprad (qui a abandonné son sempiternel t-shirt Dissection) et stabilisé depuis l’arrivée des 2 Nicolas en 2017 (à la basse et deuxième guitare), le groupe devrait avoir l’occasion grâce à cette tournée de se mesurer à un autre public, même si on note bien çà et là quelques fans de Black ayant probablement fait le déplacement pour les Allemands. Bien leur en a pris : malgré un début de concert un peu timide, la faute à une entrée en matière peut être pas opportune avec Morgen et Repulsion , le concert prend une autre dimension sur Am Rande der Dunkelheit qui nous scotche sur place. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que le public commence à sérieusement se réveiller, de bon augure avant la très bonne Einkehr (issue de Stellar) et la conclusion menée sur Aufbruch, et son break attendu. Pari plutôt réussi pour Der Weg einer Freiheit
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donc, même si le côté répétitif de leur musique devrait les inciter à revoir leur setlist pour les événements à venir.



Après nombre de concerts effectués sous son seul nom voire en tête d’affiche de quelques festivals, il s’était avéré surprenant de voir Amenra
Amenra


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occuper cette place sur une telle affiche. Le groupe possède une certaine aura, et toute la question est donc de savoir s’il disposera d’assez de temps pour s’exprimer et installer son univers. Dans un format réduit à 50mn, Amenra
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choisit donc une forme d’efficacité en ayant concocté une setlist qui lorgne clairement vers Mass VI mais sans compromis aucun sur le côté cérémonial qui colle toujours à la peau tatouée de son leader, Colin.
Hypnotisant et renversant comme à leur habitude, Amenra installe dès ses premières notes une atmosphère entre recueillement, transe et douleur. Les projections au fond de la scène, plus sobres que ce que l’on a pu connaître, participent à l’immersion globale dans leur univers. Car c’est bien d’immersion qu’il s’agit ce soir. Peu importe qui joue avant ou après, Amenra livre un concert à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de leur part. Intense, vivant, doux comme furieux, pétri d’émotions, traversé par les cris déchirants de Colin et les riffs telluriques de Mathieu, le groupe parvient encore à magnifier sa musique sur scène et à nous transporter avec. On a beau s’y attendre, chaque concert d’Amenra reste une expérience à part entière qui se vit pleinement y compris dans ce type de configuration, jusqu'à sa conclusion portée par un Colin chantant ses dernières paroles, de face, en pleine lumière, lui qui a passé la quasi intégralité du set de dos dans la pénombre (comme à son habitude).
Un petit regret quand même : les quelques imbéciles que l’on entend dire n’importe quoi durant les passages calmes ou encore cette porte du fond qui claque sans arrêt (il faudra réfléchir à un meilleur système à l’avenir).



Après toute cette intensité, il me sera bien difficile d’apprécier le concert d’Igorrr. Il faut dire que le succès des Français reste une énigme pour moi, peinant à comprendre leur musique bigarrée et peu accessible (quoique). Cela étant, le remplissage de la salle ne laisse aucun doute sur le fait que la grande majorité du public a fait le déplacement pour le projet de Gautier Serre. Il faut dire que le côté ‘gros son’ ainsi que la mise en scène théâtrale permettent de passer un bon moment côté fosse, qui a droit à une setlist costaude, et principalement axée sur Spirituality and Distortion. Pour ma part, la messe est déjà dite et je regagne mon véhicule en gardant en tête les ultimes mots laissés en pâture par Amenra :
Peu à peu ces fleurs tomberont il ne restera que les épines






Remerciements à L’Arche pour l’invitation
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