Reportage

De jeunes dieux encore bien verts

Dour (Dour Festival), le 16-07-2005

Mercredi 27 juillet 2005

Le samedi de dour est toujours difficile. Après deux nuits agitées, les forces commencent à manquer. On commence pourtant en beauté avec les Liégeois de Seasick. Un rock poisseux qui va chercher la morve dans les entrailles de The Birthday Party, The Jesus Lizard et Penthouse, c’est réjouissant. Pour rappel, ils avaient gagné le précédent concours circuit catégorie métal. Pourtant, ce n’est pas du métal, mais c’est dix fois plus puissant, intéressant et malsain que les hordes de groupes poseurs qu’on peut voir de ci, de là. Les jeunes gars d’Help She Can't Swim suivaient. Anglais jusqu’au chaussettes roses de la claviériste chanteuse, ils officient plus dans un registre émo poppy.

Ensuite deux belles prestations dans la scène programmée par nos confrères du Webzine Nameless. Tout d’abord les Hollandais de zea, grands amis de The ex. Un duo atypique bien zoulk. En effet, on a droit à un chanteur guitariste relativement classique accompagné d’un danseur fou aux claviers. Musique foutraque bien rafraîchissante. Je m’attendais ensuite à beaucoup d’intimité avec la songwriteuse Scout niblett. Elle m’a beaucoup surpris. Accompagné d’un batteur frappant comme il faut, elle alterne moments de tension bien amenés à des comptines plus intimistes ce qui amène pas mal de relief à sa prestation. A noter qu’elle se produisait à Dour dans le cadre de la marche des femmes, initiative louable.

Retour sur la grande scène avec Jesu. Le nouveau projet de Justin Broadrick (ex-Godflesh, ex-Techno animal) joue beaucoup plus avec les ambiances psychédéliques et la lenteur. En trio (batterie-basse-guitare), le groupe essaye de tendre ses ambiances. Seul bémol et il est de taille, le groupe se produisait en milieu d’après-midi sur une grande scène. Cela a gâché complètement cette musique qui doit s’apprécier dans des conditions beaucoup plus intimes. Retour sous chapiteau ensuite avec le rappeur Dälek. J’avais déjà eu l’occasion de le voir cette année en trio. Ici, il se produisait en duo ce qui rendit son concert beaucoup moins riche musicalement. En effet, le second scratcheur amenait beaucoup de puissance musicale qui s’est un peu fait trop timide ici. Dommage. Ensuite petit détour pour voir la chanson française de Daniel Darc. Pas grand chose à raconter musicalement. Par contre, le bonhomme a l’air d’avoir un sérieux besoin de méthadone !
Tout cela avant les deux déflagrations sonores tectoniques les plus fortes du festival. Un vrai carnage pour les tympans. Tout d’abord Napalm Death avec un set sans aucune finesse, rentre dedans à souhait et fort, très fort. Un des concerts les plus violents du festival suivi d’Alec Empire. Le berlinois avait été fortement décevant au botanique avec certains passages chant samplés. Il s’est repris de main de maître sur la grande scène du festival. Jouant l’entièreté des son dernier opus ‘the futurist’ accompagné d’un batteur, d’un guitariste et de Nic Endo aux machines, il a joué dans la plus pure tradition rock and roll : biceps en avant et sauts dans le public. Un grand moment de violence. Mes tympans s'en souviennent encore.

Television lui succédait sur la grande scène. Encore un groupe qui aurait été plus efficace en chapiteau. De vieux bonhommes qui ont tout de même parsemé leur concert de quelques perles de leur album mythique ‘Marquee Moon’, album sans lequel la plupart des groupes new-yorkais actuels n’existerait pas.
Après un petit passage au concert des Namurois de Flexa Lyndo qui me semblent bien s’améliorer, on fêtait un anniversaire. En effet, le groupe suisse The Young Gods venait là souffler les bougies de son vingtième anniversaire. Concert compact et intransigeant de la part d’un groupe fondateur des strates industrielles au même titre que Ministry ou Nine Inch Nails. Partagée entre moments planants et attaque sonore, la musique des jeunes dieu nous montre qu’ils sont encore verts. Ce qui n’est pas le cas de Front 242 qui essaye de remixer leur Electro Body pour la rendre plus moderne. On s’y perd tout comme ma fin de soirée à dour le samedi.
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