Reportage

Yes : They Can !

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 14-05-2016

Mercredi 18 mai 2016



Après une brève observation, la moyenne d’âge des spectateurs présents devant l’Ancienne Belgique en ce samedi 14 mai nous rassure immédiatement sur le fait que ce n’est certainement pas à un concert de Kendji Girac que nous allons assister ce soir. Ce sont bel et bien les « progresseux » de Yes
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qui investissent les lieux afin de nous proposer une soirée axée sur deux de ses anciens albums (« Fragile » (1972) et « Drama » (1980)), le tout agrémenté de plusieurs hits. Comment se porte Yes
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en 2016 ? Voici un élément de réponse…


Ces dernières années, Yes
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n’aura pas été épargné par les évènements : départ de leur chanteur et claviériste historiques Jon Anderson et Rick Wakeman, arrivée de deux nouveaux vocalistes en seulement quatre ans mais surtout le décès l’année dernière de leur membre fondateur et permanent, le bassiste Chris Squire. Coûte que coûte, le groupe a souhaité continuer l’aventure et proposer des shows autant que possible. The Show Must Go On… « ainsi l’aurait voulu Chris » selon les dires du batteur Alan White. C’est ainsi que les Anglais reprennent le chemin des salles de concert après la tournée où furent joués « The Yes Album » (1971), « Close to the Edge » (1972) et « Going for the One » (1977) dans leur intégralité.



C’est sur le coup de 20h00 que la salle s’assombrit. Seul un fin projecteur demeure allumé éclairant la basse Rickenbacker de Chris Squire positionnée sur la gauche, sa place habituelle sur scène. Séquence émotion en approche… La ballade Onward présente sur l’album « Tormato » (1978) résonne pendant que des photos du légendaire bassiste sont diffusées sur fond de ciel étoilé. Le morceau se termine avec l’inscription : « Chris Squire 1948-2015 » sous les applaudissements nourris de la salle entière. Les musiciens entrent alors en piste. Geoff Downes se positionne devant ses 10 claviers (!), Billy Sherwood a la lourde tâche de remplacer le « maître » à la basse, Alan White, chapeau vissé sur la tête est en place derrière sa batterie, Jon Davison, arrivé dans le groupe en 2012 mais semblant sorti tout droit de Woodstock caresse son carillon tubulaire et Steve Howe, Geppetto à queue de cheval, balance l’intro de Machine Messiah, lourd morceau de prog-rock à la limite du doom, animé de riffs distordus surplombés par un arsenal de claviers et coupé en son centre par un passage à la guitare acoustique. Une véritable bande-son qui n’aurait certainement pas fait tache dans un film de science-fiction des années 80. Le morceau suivant, White Car est un court intermède à un seul couplet dont l’intro n’est pas sans rappeler la pop eighties de Buggles (groupe fondé par le claviériste Geoff Downes et le chanteur original de « Drama », Trevor Horn). Cette véritable démonstration de synthétiseurs kitsch et mélancoliques est rapidement balayée par Does It Really Happen ? où Billy Sherwood, littéralement possédé, excelle à la basse et obtient un son impeccable. Le morceau agit comme un pont entre les années 70 et 80 avec des variations de tempo où l’orgue Hammond de Downes se complète parfaitement avec la basse funky de Sherwood. On peut constater également toute la maîtrise vocale de Davison dont la voix est aussi légère que l’air ambiant.



Pour Into The Lens, Steve Howe se place en face de sa pedal steel Fender. Ce morceau, qui sera repris un an plus tard par Buggles sous le titre I Am A Camera, a une sensibilité beaucoup plus pop mais se retrouve noyée par des arrangements complexes et le soufflé retombe quelque peu. Jon Davison saisit alors une guitare acoustique et entame timidement le calme Run Through The Light où l’ensemble des instruments entre dans la danse au fur et à mesure de l’évolution du morceau rendant un intéressant effet sonore, particulièrement pour les guitares. Le dernier morceau de la galette « Drama » à savoir Tempus Fugit voit Sherwood marteler frénétiquement sa basse. Le doute n’est plus permis, il est le digne successeur de Squire ! Downes se lance dans un tourbillon d’orgue saccadé et provoque un duel sonore avec Steve Howe qui nous sort de sa guitare un son flirtant avec le reggae.

« Good evening Brussels ! We just performed Drama in its entirety and we hope you enjoyed it ! » lance Davison avant d’entamer le premier titre de la partie « Greatest Hits » du concert. Ce morceau, Time And A Word sorti en 1970 sur l’album éponyme, est accompagné de projections kaléidoscopiques et se veut être un hommage à un autre disparu de la 'Yes Family' : Peter Banks décédé en 2013. Impossible pour le groupe de ne pas nous servir un petit morceau de l’album « Close to the Edge » (1972) que beaucoup de fans considèrent comme étant leur classique absolu. C’est Siberian Khatru qui est choisi. Steve Howe a beau balancer un « Alriiight are you ready for this ??? » plein d’aplomb, il est complètement aux fraises rythmiquement et peine à rattraper ses comparses Sherwood et White. La pause tombe donc à pique et nos lords anglais font leur retour sur scène après une demi-heure de break avec Going for the One à l’intro rock’n’roll avant d’enchaîner avec le classique pop/prog Owner of a Lonely Heart, énorme succès commercial sorti en 1983.



C’est au tour de l'album « Fragile » d’avoir son heure de gloire à présent. La chanson d’ouverture Roundabout est un véritable voyage d’un peu moins de 10 minutes où la signature de Howe est marquée au fer rouge, Geoff Downes se la joue solo sur Cans and Brahms et pour le court We Have Heaven, Davison reprend sa guitare acoustique en répétant inlassablement « Tell the Moondong, Tell the Marchhare ». Lors de South Side of The Sky, la neige envahit l’Ancienne Belgique. Howe se fend d’un riff impressionnant interrompu par un long passage au piano. On croirait se retrouver au cœur d’un jeu vidéo pendant Long Distance Runaround et l’on voudrait que The Fish (Schindleria Praematerus) dure une éternité tant les harmonies y sont magiques. Steve Howe se retrouve ensuite seul sur scène pour l’acoustique Mood For A Day aux accents flamenco qui lui permet de montrer l’étendue de son talent. Le calme avant la tempête annoncée par le dernier titre de « Fragile », Heart of The Sunrise, déferlement de riffs malheureusement entaché d’un problème technique en son début. Il est déjà 22h35 quand la Yes Team entame une version fantastique et épique de Starship Trooper (présent sur le « Yes Album ») en guise de rappel, le tout sur fond de planètes en mouvement et voies lactées. Un final détonnant pour un concert où les moments décevants ont été extrêmement rares !



Ce Yes
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-là est-il le meilleur Yes
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qui ait existé ? Sans doute que non ! Est-il le pire ? Absolument pas ! Le line-up actuel semble se diriger vers la voie de la stabilité et porte dignement l’héritage de son Histoire. Nul ne peut dire à l’heure actuelle ce que le futur réserve à ce géant progressif qui a su, à l’instar d’un Pink Floyd
Pink Floyd


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, d’un Rush ou d’un Genesis, révolutionner la musique rock avec des morceaux d’anthologie. La relève, à l’image des nouveaux venus Davison et Sherwood, semble être assurée et l’on ne peut souhaiter que le meilleur au groupe pour l’avenir !

Remerciements à l'Ancienne Belgique

Photos live : Christophe Pauly (Merci !)
https://www.facebook.com/Christophepaulyphotography/?fref=ts

http://www.chrispaulyphotography.com/
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AUTEUR : Panda
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, pas...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...

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