Reportage

BSF: Heymoonshaker ou quand le beatbox et le rock font bon ménage

Bruxelles (Place des Palais), le 05-08-2016

Samedi 6 août 2016



Alors que le Brussels Summer Festival souffle cette année ses quinze bougies dans un climat un peu tendu, alerte Ocam 3 oblige, les festivaliers eux, ne semblent pas bouder ce BSF qui fait désormais partie intégrante du paysage musical bruxellois. Sauf que voilà, pour les amateurs de décibels un peu plus durs ou tout simplement pour celles et ceux qui aiment sortir des sentiers battus, le BSF, ben ce n'est pas trop pour eux. Si la journée du 12 juillet sera à nos yeux la plus intéressante avec les venues des Liégeois de The K.
The K.


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et des Bruxellois de La Muerte
La Muerte


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sur la scène du Mont des Arts, le reste de l'affiche est plutôt faiblard et tape principalement (et c'est dommage) dans la variété commerciale. Heureusement cette première journée de festival nous aura tout de même offert une belle découverte grâce aux Anglais de Heymoonshaker
Heymoonshaker


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qui, dans un concept unique au monde (on reprend leurs mots), auront réussi à nous surprendre.


Formé en 2008, ce duo balance un rock/blues dont la particularité se trouve dans le fait qu'il est le résultat du mariage entre la guitare et la voix de Andrew Balcon et d'une autre voix, celle de Dave Crowe, véritable boîte à rythme humaine. Ce-dernier étale tout son talent et s'époumone pendant que son comparse balance des riffs électrisant. La sauce prend à merveille et la surprise est totale. Même si on aura l'impression, beatbox oblige sans doute, que tout finit par se ressembler, l'ambiance que ces deux lascars parviennent à créer nous ferait presque oublier l'organisation assez approximative de cette fiesta de dix jours. Sans vouloir tomber dans le rabat-joie, au BSF on fait la file pour tout, pour avoir son pass, pour se faire fouiller, pour acheter des tickets boissons, ensuite pour aller au bar et pour finir aux toilettes. Bref, sans exagérer, au BSF, on fait la file la moitié de la soirée. Alors que dans d'autres festivals urbains, on pense ici aux Lokerse Feesten (qui ont d'ailleurs lieu en même temps) ou encore au Suikerrock de Tirlemont ou même aux Ardentes à Lièges, les points de ventes, les bars, les toilettes,... sont beaucoup plus nombreux et mieux agencés. Et on ne parle même pas de cette sécurité à outrance qui nous interdit même d'entrer avec un simple parapluie, un comble quand on connait notre météo hivernale de ces mois d'été! Bref, Bruxelles a encore beaucoup à apprendre et après 15 ans d'existence il serait tout doucement temps que ça rentre.



Parenthèse de râleur refermée (du moins pour le moment), on revient à Heymoonshaker
Heymoonshaker


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qui, pendant que l'on fait la file, continue à faire vibrer ce Mont des Arts encore clairsemé. Dave Crowe, en plus de balancer un beat impressionnant, dispose également d'un talent d'amuseur. Dans un français approximatif, l'homme de même pas 30 ans stoppe le concert afin de nous faire les mérites de Noir, le nouvel album du duo sorti en octobre dernier. Après un laïus sympathique durant lequel on aura compris qu'on sera moins beau, moins riche, moins sexy, en moins bonne santé, bref qu'on sera tout, mais en moins bien, tout cela si on n'a pas ce PUTAIN de disque, l'homme qui s'apprêtait à en jeter un exemplaire dans le public afin de rendre le quotidien d'un quidam bruxellois un peu meilleur se ravise et se penche pour finalement donner le précieux à un gamin de moins de dix ans accoudé aux barrières de sécurité. Le bambin vit le plus beau jour de sa vie (heureusement d'autres, meilleurs viendront sûrement, en tout cas on le lui souhaite), nous on applaudit des deux mains et on aimerait voir ça plus souvent. En plus d'être uniques au monde, ces deux gars sont sympas et ne se prennent pas la tête.

Après un peu plus d'une heure de show, tout est dit, et cette première journée du BSF qui avait commencé avec un sacré goût amer, nous aura finalement livré une petite étincelle de plaisir, cependant un peu trop maigre pour nous faire oublier le reste.

© photos: JP Daniels.
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