Reportage

PJ Harvey à Forest - La Princesse du rock en démonstration

Bruxelles (Forest National), le 19-10-2016

Vendredi 21 octobre 2016


La princesse du rock british nous faisant l'honneur d'un retour en salle après quelques mois de festivals aux quatre coins du monde, c'est un Forest National presque soldout qui accueillait PJ Harvey
PJ Harvey


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ce mercredi soir. Ne l'ayant pour ma part plus vue depuis 1993 (au Vooruit) et 2001 pour un formidable show à l'AB (pour la tournée Stories From The Cities, Stories From The Seas), c'est emprunt d'une véritable excitation que j'attendais le retour de celle qui, depuis 25 ans maintenant, réussit l'exploit de remettre, album après album, constamment son titre en jeu. PJ Harvey
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réinvente le rock à chaque fois et ne sort jamais deux albums identiques...



En rentrant dans la salle, je suis pétrifié par la froideur du public ; digne d'une salle de prière de monastère. Pas un bruit superflu, pas de cris... Heureusement, pas le temps de me poser trop de questions, les lumières s’éteignent et la diva du Dorset pénètre sur la scène, suivie de ses neufs musiciens. Ambiance « fanfare » pour un Chain Of Keys très enlevé : percussions et vents accompagnent Poly Jean qui, saxophone en bandoulière, est immédiatement dans le rythme.
Le son, absolument parfait, permet l'appréciation des divers instruments à leur juste valeur. A leur juste hauteur.
The Ministry Of Defence, The Community Of Hope, The Orange Monkey, les titres du nouvel album (The Hope Six Demolition Project) sont flamboyants. Soutenue par ses musiciens habituels (dont l'incontournable John Parish), PJ Harvey
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est impeccable de précision. Et la chanteuse anglaise veut communier : bras ouverts, regards quémandeurs, elle souhaite faire participer le public. Peine perdue !
Déjà, c'est Let England Shake et son ambiance folk-rock.
Un peu fou, j'ose chantonner sur le sublime The Words That Maketh Murder. Las, je suis vite remis à ma place par trois dames d'un certain âge qui, se retournant simultanément, me lancent un regard commun signifiant « Tu te crois où... On est à concert de rock ici... ». Calmé !
C'est qu'à force d'être considérée, à son corps défendant, comme la leader du rock « intello », PJ Harvey
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attire un public manifestement peu habitué aux salles de concert et dont le souhait est, peut-être, simplement de vérifier les dires de Telerama ou des Inrocks. Soit.
PJ, elle, continue de dépasser la perfection avec A Line In The Sand où elle tente une nouvelle fois de communier avec la foule. Superbe !
Applaudissements d'usage puis l'incident de la soirée : un monsieur apparemment moins engoncé que les autres ose - quel fou - crier, durant le long moment silencieux entre deux titres, un « PJ, on t'aime !!! ». Deux, trois sourires contrits. Point. Merci à toi, jeune insolent ! Même si tu n'es plus là pour m'entendre (tu as certainement été éjecté de la salle par quelques mamies outragées pour cet acte ordinaire), je te le dis : tu m'as rendu l'espoir !



Un sublime The Devil, première incursion dans le répertoire plus ancien (album White Chalk), suivi par un très intime Dollar, Dollar.
The Wheel et ses trois guitares à l'unisson donne l'occasion aux musiciens de frapper dans leurs mains. Encore et encore... Le public n'a pas compris le message.
Une nouvelle fois, PJ Harvey
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n'hésite pas à se mettre en retrait pour le final de The Ministry Of Social Affairs lorsque Terry Edwards vient faire crier son saxophone jusqu'aux limites de la dissonance.

Puis, comme pour compléter le miracle musical en marche depuis au moins 80 minutes, l'intro de 50ft Queenie est le moment choisi par le public pour crier (un peu) son contentement. Un 50ft Queenie plus rock alternatif, époque Rid Of Me oblige, qui laisse la place à une « doublette » de l'album To bring You My Love : Down By The River où PJ ondule telle une anguille glissant entre des rochers et le toujours formidable titre éponyme sur lequel toute la salle est, cette fois, envoûtée par la chanteuse habitée par l'interprétation.

Doucement, le concert touche à sa fin...
C'est River Anacostia et son intro southern mood. PJ Harvey
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y montre, une énième fois, l'étendue de sa gamme vocale. L'accompagnement des chœurs est épique. Magnifique.

Deux rappels, tout aussi parfaits, viennent conclure ce set magique : Highway 61 Revisited, cover de Bob Dylan (souvent reprise par la chanteuse dans le passé) à laquelle on pouvait s'attendre étant donnée l'actualité « Nobelesque » et enfin Guilty, titre single de la session The Hope Six Demolition Project non enregistré sur l'album. Plus rock, comme un avant-goût, peut-être de l'album à venir...

Une prestation exceptionnelle. Cohérente et inspirée. PJ Harvey
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est, à 47 ans, l'avenir du rock anglais. Du rock mondial.


PS : Sans rancune, public, je t'aime malgré tout. Tu étais présent et rien que pour cela, tu mérites tout le respect du monde. En revanche, sache qu'en t'acquittant du prix de ta place pour aller voir un concert, tu achètes aussi le droit de frapper dans les mains, de chanter, de crier, de hurler même... Si, si, je t'assure.












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