Reportage

Rentrée norvégienne à Arlon

Arlon (L'Entrepôt), le 04-09-2022

Lundi 5 septembre 2022



Alors que nous sommes nombreux à reprendre le chemin du travail / de l’école en cette fin de période estivale, ce premier weekend de septembre marque aussi la reprise des concerts à Arlon. Et quelle reprise ! Reportée plusieurs fois à cause de vous-savez-quoi, c’est effectivement la tournée Nothern Alliance (part 2), réunissant Taake
Taake


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, Kampfar
Kampfar


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et Necrowretch
Necrowretch


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, qui fait ici sa première étape belge. Une affiche manifestement attirante étant donné la relative foule déjà présente aux abords de l’Entrepôt ou (au choix) au merch' ou au bar...

C’est que les choses sérieuses vont commencer directement étant donné qu’aucun groupe local n’est prévu en ouverture, ce plateau copieux se suffisant déjà à lui-même… A commencer par Necrowretch
Necrowretch


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dont l’impressionnant kit de batterie trône en bonne place sur la scène. Si la présence de ce groupe de Death old school peut étonner en regard de la tonalité du reste de l’affiche, tout amateur du genre a quand-même de quoi se réjouir étant donné la relative rareté des Français sur ce type de tournée et la diversité ainsi amenée à cette soirée extrême.
Délivrant une setlist piochant allègrement dans sa (déjà) riche discographie (soit 4 albums et moult EP/demos), Vlad and co nous plongent directement dans le bain, la tête la première. La sonorisation hyper propre (une constante ce soir) met bien en valeur les tonalités assez velues typiques du combo, et les lights à dominante rouges produisent leur petit effet. Si le public réagit assez bien, Vlad semble en attendre encore davantage (« debout les morts, allez putain »), notamment lors des moments fors de ce set, qui nous en met par ailleurs plein la gueule (Satanic Slavery, Luciferian Sovranty, Absolute Evil, Bestial Rites…). On en ressort satisfait et on en redemande !

Cela mériterait une petite recherche mais je n’ai pas souvenir d’une récente tournée européenne de Kampfar
Kampfar


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qui serait passée dans les parages… C’est donc un petit événement de retrouver les Norvégiens ce soir. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas : à mesure que l’on se rapproche de l’heure fatidique, l’Entrepôt se remplit aussi vite que les verres d’Orval servis au bar…
Sur scène, les gaillards, grimés, en imposent. Leur Black Metal Pagan produit également son petit effet, et s’il me rappelle souvent leurs contemporains d’Enslaved ou Primordial, l’intensité dramatique alliée à la relative mélodie des compos fascine. Bien construite, la setlist pioche allègrement dans la disco des Norvégiens (avec une petite dominante de l’album Djevelmakt cela dit) et alterne les moments plus mid-tempo avec certaines compos plus rapides ; sans oublier ces refrains mélodiques dont Kampfar
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a le secret.
Tout juste pourra-t-on reprocher les trop nombreuses interventions de Dolk (chant) qui alourdissent un peu le tout, entre lieux communs (comme le fait de tourner en Belgique) et tentative de provoc’. Dolk, qui nous brandit même son drapeau fétiche, obtient malgré tout la participation d’un public attentif avant de nous annoncer que de toute façon nous finirons par tous brûler ici bas… Funeste présage pour clôturer un concert autrement très réussi même si un poil de dynamisme supplémentaire n’aurait pas été de refus.

Si je soulignais la relative rareté de la présence de Kampfar sur nos terres, il n’en est pas de même pour Taake
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, que l’on a pu voir par exemple ici même à Arlon lors du Night Fest Metal de 2018. Mais l’attente suscitée par le groupe est évidemment prégnante, d’autant plus avec la promesse de se focaliser sur l’excentissime album Noregs Vaapen, qui fête ses 10 ans.
Dès le début de ce concert on se retrouve frappé par deux choses, qui resteront des évidences tout au long de l’heure qui va suivre. D’abord, le son, exceptionnel, toutes guitares dehors, et qui rend justice à merveille aux excellentes compos de Noregs Vaapen, notamment lors de la première moitié du concert menée tambour battant (entame sur Nordbundet, enchainée avec Du Ville Ville Vestland puis Myr et son célèbre banjo en 3e ou 4e position). Ensuite, un Hoest impeccable et qui reste étonnamment sage: si ce n’est sa cape/drapeau, sa bouteille de rouge, ses habituelles poses faites de bras croisés et son traditionnel grimage blanc, on aurait peine à le reconnaître tant il joue la carte de la sobriété. De quoi renforcer finalement l’impact d’un set très direct, suivi en mode ‘grosse claque’ par un public malgré tout dérangé par les 2-3 olibrius qui confondent le pit du concert de ce soir avec celui de n’importe quel groupe de metal mainstream, voire jugent bon d’aller chercher l’affrontement avec toutes les malheureuses personnes à proximité. Une situation qui aurait pu dégénérer mais qui heureusement en est restée là…
Toujours est-il que ce concert passe à vitesse grand V, et se termine de manière presque brutale, avant que Taake
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ne revienne pour un rappel réclamé par le public restant. Soit deux derniers titres pour conclure l’affaire en beauté et prolonger le plaisir au-delà de l’horaire annoncé, chanceux que nous sommes. Car, comme nous l’a dit Hoest : you’re too kind, so are we !

Merci à Cronos ASBL pour l’invitation et l’accueil



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