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Les Barbantes 2013. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ?

La nouvelle édition des Barbantes, c'est maintenant. Gros plan sur le concept et la programmation de cette année.


Vendredi 26 juillet 2013

Action, réaction. Ardentes, Barbantes. Alors c'est facile de critiquer une grosse organisation, mais encore faut-il avoir de bonnes raisons de le faire et des arguments qui tiennent la route. Heureusement, la référence aux Ardentes n'est qu'un clin d'oeil humoristique et non pas une attaque. Le concept des Barbantes est solide et se défend parfaitement. Alors que le Top Départ sera donnée dans quelques heures, nous avons voulu en savoir plus sur cette étrange organisation.



Qu’est-ce qui a motivé le lancement du concept des Barbantes ?

Le concept des Barbantes est né un peu spontanément, on a simplement commencé à organiser des soirées qui nous ressemblaient : une programmation alternative et un peu barrée, des boissons à prix démocratiques, des entrées à prix libres et dans des lieux associatifs, culturels, des squats,... peu à peu, cela s'est """structuré""" en ce que sont devenues les soirées Tadda! (Bring your own ananas, les taddacoustiques à la Zone,...), puis plus tard les Barbantes et les TransBarbantes.

Le projet des Barbantes est une réaction aux Ardentes, que reprochez-vous au juste à cette organisation qui rassemble de plus en plus de personnes ?

Les Barbantes sont nées suite à une déception ; on était enthousiastes à l'idée d'un festival liégeois, mais on y a pas trouvé notre compte. Finalement, il n'avait pas grand-chose de liégeois ce festival, pas plus que Dour ou toutes ces grosses machines qui brassent des tonnes de fric, qui sont plein de pubs et où on doit se couper un bras pour boire pendant la soirée. On ne les déteste pas de faire ce qu'ils font, on s'est sentis floués en tant que participants à la vie culturelle liégeoise. Ils nous ont par contre donné une occasion en or pour un jeu de mots stupide qui a donné le nom de notre événement.

Dans le meilleur des mondes, à quoi ressemblerait une collaboration entre les Ardentes et les Barbantes ?

Tout est possible évidemment, si on y réfléchit correctement, mais là je dirais que nos objectifs sont trop différents pour une collaboration. De plus, notre cohabitation n'est pas un souci, et je pense que ni eux ni nous n'avons ce désir de spécialement bosser ensemble. On ne se sent pas jaloux des Ardentes, on fait notre truc de notre côté et ça se passe fort bien.

Idéalement, les Ardentes pourraient inclure les lieux qui se cassent le c** toute l'année. Ceux qui se battent pour survivre, tout en proposant une affiche de qualité et en évitant comme ils peuvent les plaintes du voisinage et autres fermetures administratives ; les vrais acteurs de la culture liégeoise comme la Casa Nicaragua, l'An Vert, Le CPCR, la Zone, j'en passe et non les moindres, bref, ceux qui agissent pour Liège et sa culture même quand on ne les regarde pas.

Mais encore une fois, pas sûre que ce soit une idée qui plaise aux derniers cités...



Le festival des Barbantes, si on peut le qualifier de festival, durera plusieurs jours et à des endroits différents. C’est pas un peu compliqué pour s’y retrouver ?

Que nenni! Le festival (oui oui, tu peux dire festival) prend place à dates fixes, les gens savent plus ou moins quels endroits participent puis on imprime chaque année un plan avec les différentes salles et leur line up. Les informations sont également sur le net, et s'il reste des questions, rien de tel qu'un bon vieux contact humain, un mail ou un coup de téléphone.
Cette configuration permet aussi de mettre en lumière tous les lieux associatifs du coin auprès d'un public qui ne les connaît pas nécessairement, et d'éviter l'indigestion des festivals classiques où il y a tant de concerts par jour qu'on n'y fait plus trop attention.

Comment choisissez-vous les endroits et les collectifs qui composeront le line-up du festival ?

On propose une collaboration aux lieux qui rejoignent notre philosophie, c'est à dire une visée collaborative et culturelle et non commerciale. Ils participent ensuite dans une mesure qui leur convient; certains fonctionnent de manière autonome et s'occupent de tout (programmation, bar, catering, promo,...), d'autres nous prêtent leur lieu et nous laissent libres,... on communique beaucoup et on n'impose rien, afin que tout se passe bien.

Pour le line-up et les collectifs, on reçoit beaucoup de propositions spontanées des artistes, ce qui fait toujours plaisir. Sinon, on va chercher dans nos coups de cœur, des trucs sympas qu'on a vu pendant l'année, puis on demande ; une question vaut une réponse.

Comment les artistes acceptent-ils le fait que vous ne pouvez pas leur garantir de cachet précis ?

Les artistes qui viennent jouer pour nous adhèrent avant tout au concept, et ne se tracassent pas trop de leur cachet ; ils viennent également pour soutenir, pour l'ambiance, pour le plaisir de jouer aussi. De toute façon, on ne garde pas la surprise pour la fin, ils sont prévenus dès le début de leur rémunération, et, si ça coince, ils ne viennent pas, tout simplement. On a pas mal d'artistes dans nos rangs et on connaît la "problématique" des musiciens professionnels, mais ce n'est pas le cheval de bataille des Barbantes. Cela dit, si le public était suffisamment conscientisé par la situation des artistes (et s'il avait les moyens!), on pourrait allier le prix libre et la valorisation financières des musiciens ;-)

Quelques années après la création des Barbantes, vos ambitions sont toujours les mêmes ?

Elles sont les mêmes, puisque quasi inexistantes! On fonctionne sans subsides et sans bénéfices, on ne cherche pas à s'étendre, ni à faire venir David Guetta, ... l'objectif ce n'est pas seulement de proposer un événement, mais c'est de partager une manière de faire, un "festival en kit", dont le principe serait repris par d'autres. Le but a toujours été de promouvoir la culture pour tous et PAR tous, et nos objectifs se situent donc par là. Ça, ou devenir les maîtres incontestés de l'univers.

Parmi les collectifs qui participent à l'aventure des Barbantes, on peut noter le collectif liégeois SilenceLess, habitué à organiser en solo. Alors on a voulu savoir comment une telle collaboration s'est mise en place.



Avec SilenceLess tu t’occupes de la programmation du vendredi au Garage, comment le contact avec les Barbantes s’est-il déroulé ?

Nous avons d’abord pris contact par email pour marquer notre intérêt à l’organisation du festival. Nous avons ensuite été invités il y a un mois à la première réunion d’organisation, à La Zone. Nous avons alors présenté ce que nous souhaitions faire dans le cadre des Barbantes, c’est à dire sélectionner les groupes et organiser la soirée dans un des lieux faisant partie du projet. Tout cela s’est déroulé très naturellement et de façon beaucoup moins formelle que cela ne laisse paraître, étant donné que les Barbantes est avant tout une organisation dépendant de l’envie et la motivation de ses membres, sans obligation aucune.

En quoi cette soirée diffère de celles que tu organises d’habitude ?

La principale difference c’est que nous ne programmons pas de groupe étranger faisant une tournée, ce qui est un peu la marque de fabrique de Silenceless. Nous avons porté notre choix sur deux groupes de la région (Umungus
Umungus


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et It It Anita
It It Anita


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), un groupe flamand (Moonward) et un groupe bruxellois (We Stood Like Kings
We Stood Like Kings


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). Hormis cela, cette soirée sera une organisation classique si on se met du point de vue du public, la seule différence étant que l’entrée est à prix libre.

Tu as eu libre choix des groupes à programmer ou l’organisation t’a quand même donné quelques directives ?

Nous avons eu une totale liberté au niveau de la programmation, ce qui est d’une façon plus générale aussi le mode de fonctionnement des Barbantes. Les personnes à la base du projet (je préfère parler en ces termes plutôt que parler de “l’organisation” puisque tout le monde en fait partie) nous ont communiqué une liste de groupes qui s’étaient proposé pour jouer aux Barbantes, sans obligation aucune de les sélectionner. Nous avons donc pu nous mettre à la recherche des groupes en fonction des critères propres à Silenceless, ce qui a debouche sur l’affiche telle qu’elle est compose pour aujourd’hui.

Pourquoi le public devrait-il venir au Garage pour voir ces quatre groupes ?

C’est l’occasion de découvrir sur scène quatre groupes d’excellente qualité dont 2 groupes n’ont jamais joué à Liège: Moonward (qui sors son premier EP) et surtout We Stood Like Kings
We Stood Like Kings


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qui est un groupe au talent confirmé et qui était présent cette année au Dunk Festival, évènement référence au niveau du post rock en Europe. C’est aussi une façon de marquer symboliquement un intérêt pour la culture dite “alternative” et participer au développement et au soutien de l’ensemble des collectifs composant les Barbantes mais aussi de ceux qui n’en font pas partie directement. Cependant, les Barbantes ne s’arrêtent pas au Garage loin de là. Le concept de l’évènement permet au public de découvrir différents styles de musique dans plusieurs salles et cela pour un prix qui n’est pas imposé puisque chaque spectateur décide de la somme qu’il souhaite donner à l’entrée de chacune des salles.

Pour rappel, SilenceLess est, depuis peu, devenu un label. La première sortie SilenceLess Records , disponible depuis le 1er juillet dernier, une split-tape entre Lost In Kiev
Lost In Kiev


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et Zero Absolu
Zero Absolu
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AUTEUR : Erik
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentr...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...

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