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Le 6K Fest : des grands noms du metalcore à Liège

Lancé l'année dernière par le staff du 6k Shop, le concept 6K Fest rassemble des groupes metalcore connus et reconnus..


Samedi 14 décembre 2013

Par une belle journée du mois de novembre, j'ai eu envie de rendre une petite visite à l'improviste à Nico dans son shop, 6K, pour lui poser quelques questions sur son nouveau projet 6K Fest. Evidemment, rien n'était prévu, ni mon passage, ni mes questions. J'ai juste eu l'idée expresse d'embarquer mon dictaphone, au cas où.

Ça faisait déjà un petit temps que tu organisais des concerts de manière occasionnelle. Depuis quelques mois, ça devient plus régulier et continu sous le nom 6k Fest. Qu’est-ce qui t’a donné envie de partir sur quelque chose de beaucoup plus fréquent ?

Je pense que c’est toujours la passion. Ça me fait toujours autant rire… la base de 6k Fest ça a commencé sur un pari c’est ça qui est assez drôle. Sur une fin de guindaille on était bien bourrés et on s’est dit « ouais on organise un concert en 4 jours ! » et après c’est toujours resté dans le même esprit, voilà. Ça va pas devenir mon boulot, je continue à travailler pour le shop et c’est juste le plaisir de se dire qu’on a fait venir ce groupe-là à Liège et qu’on se dise dans 10 ans, s’ils sont connus si ça se trouve, « putain on les a vus devant 200 personnes, on s’est bien bourrés la gueule avec eux ! » enfin voilà, ça reste toujours familial et c’est un peu l’excuse pour se retrouver un week-end par mois, faire la fête ensemble et découvrir de la nouvelle musique.

Et le fait que tu aies appelés ça 6k Fest, c’était pour faire un lien direct avec le shop, tu as réfléchi au fait que l’un pourrait servir l’autre ?

En fait le 6k Fest portait un autre nom, c’était 6k Club. Ça a démarré il y a réellement deux ans ou deux ans et demi et ça a commencé avec un coup de gueule avec des petits papiers que nous donnent les stewards ici dans les shops, pour qu’on donne notre avis sur le fêtes du commerce etc. Nat’, ma compagne, avait renvoyé le talon-réponse en disant « de toute façon ça ne sert à rien que je vous écrive ce qui ne va pas, vous ne le lisez quand même et vous n’en avez rien à foutre de notre avis ». (rires)

Donc résultat le lendemain, on nous a recontactés en nous disant en gros « voilà si vous êtes malins montrez-le nous et faites un évènement où il y aura un petit peu de monde » donc on a fait 15 groupes et 5 DJ sur 2 jours et on a tout bouclé je pense en une dizaine de jours. Je pense que c’était aussi pour le challenge, on avait les nerfs qu’on nous ait pris pour des petits cons juste parce qu’on avait fait un coup de gueule. Ça a commencé comme ça, on faisait juste des petits events un peu pour se marrer, toujours dans le même esprit et comme moi avant je travaillais dans le spectacle, c’est un peu une déformation professionnelle, j’aime bien monter des scènes et chipoter (rires).

Donc à la base c’était 6k Club et c’était juste un délire avec tous les potes qui traînaient ici au shop, ils me donnaient un coup de main pour monter la scène etc. Un peu le même principe que la 6k Family maintenant, où on se retrouve pour bouffer, boire en regardant des bons groupes. Mais c’est juste une mauvaise excuse pour pouvoir se bourrer la gueule ensemble !

Il n’y a pas de mauvaises excuses pour ça, que des bonnes !

Ouais il n’y a que des bonnes excuses et c’est pour ça, c’est vraiment un truc qu’on a lancé par hasard, et là on en a rediscuté il y a un an au moins de septembre, pour l’anniversaire du shop. C’était les 11 ans du shop et on s’est dit qu’on ferait quand même bien un truc. Là le premier 6k Fest a été créé en 4 jours : on a booké ça le samedi soir complètement saoûls, pour le jeudi au Hangar donc ouais c’était un peu court. Il n’y avait pas d’affiche, on avait juste fait de la promo sur Facebook et au bouche-à-oreille. Et on était plus de 170 ou 180. C’était assez drôle, on a fait une soirée chili / tequila et il y a plein de gens qui m’ont envoyé des mails pour me dire « t’es un connard j’ai pu su aller travailler » (rires)

Plus jamais de tequila ! (rires)

En plus le jeudi quoi ! Le vendredi personne est allé travailler, moi j’avais la gueule ici et j’étais déconfit derrière le comptoir mais on a quand même décidé de relancer ça par après en se disant « pourquoi pas faire jouer des groupes un peu plus gros et faire jouer nos potes avec… et nos groupes aussi ! »


Emmure
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lors de leur premier passage au 6k Shop, en 2010 - photo par Violeta Cornet


Et sur ta page Facebook, on voit que t’as l’air assez pote avec des groupes justement un peu plus gros, je pense notamment à Emmure
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, c’est par le biais du shop que tu les as rencontrés ?


Non je les connaissais d’avant en fait, ils ne connaissaient pas le magasin, on est devenus potes bien avant que les gens connaissent ces noms-là parce que j’adorais le groupe et qu’une relation s’est établie, on était super potes ! Puis de potes c’est devenu des amis puis au fil des ans j’ai commencé à les suivre. Mais si c’est ce que tu voulais savoir, je ne me suis pas servi du nom du 6k Shop pour avoir des entrées ! C’était vraiment des potes au tout début, ils jouaient dans des tout petits clubs, personne ne les connaissait et personne ne misait sur ces groupes-là. On me disait « c’est de la merde », « c’est du bin-hardcore, ça fait deux notes » puis voilà, je n’ai pas écouté ce que les gens ont dit, j’ai continué à aller voir ces groupes-là puis on devenu potes et ainsi de suite… je ne me suis jamais pris la tête au niveau de la musique, ça a toujours été un plaisir et là avec Emmure
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c’est parce que c’est des mecs vraiment super tous autant qu’ils sont. Parce que j’en ai croisé pas mal des groupes, et il y a un faible pourcentage de connards dont on ne citera pas le nom et plein de potes. Mais ça fait plaisir de voir maintenant où est Emmure
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alors que pour les premiers albums ils sont venus ici. Et pour faire un petit coup de gueule sur le public liégeois, on les a eus trois fois en shop et on a eu 40 personne en magasin alors que c’était un meet and greet… plein de gens m’ont dit « Moi je m’en fous de leur parler, j’aime bien leur musique » mais pour moi c’était plus le fait de se dire « moi j’ai rencontré ces gars-là, ils font de la très bonne musique et c’est vraiment des personnes à part entière avec des histoires de dingues et qui sont super drôles et super festifs ». Donc ça a juste commencé par un petit hasard et c’est comme les groupes du 6k Fest, j’espère qu’ils seront super connus par après et qu’on pourra se dire qu’on a fait venir des putain de groupes !


Emmure
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lors de leur second passage au 6k Shop, en octobre 2011


Et j’ai vu maintenant que tu as un partenariat avec Impericon, en quoi ça consiste ?

Ce sera sûrement en plusieurs étapes, ici c’est faire un collab’ sur les préventes et ils nous soutiennent au niveau des évènements…

Et ils vendront sur leur site les tickets pour tes concerts ?

Là pour le moment on a fait un premier essai pour voir si c’était concluant, pour le 27 décembre au Pot-au-Lait (ndlr : War From A Harlots Mouth
War From A Harlots Mouth


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) puis on va voir comment ça tourne. Là on a juste gardé le principe de la 6k Family, on ne voulait pas dépasser les 10€ pour l’entrée. Impericon travaille sur des bases complètement différentes donc on a accepté le deal parce que c’est quand même Impericon (rires).

Mais on est super contents parce qu’eux étaient emballés par le projet et ils vendent leurs préventes un peu plus cher comme ça, ça ne torpille pas l’idée principale du 6k Fest de faire maximum 10 / 12€ pour des noms qui ont participé au Never Say Die, les 500 balles symboliques de l’époque ! Donc eux les vendent un peu plus cher sur le site mais nous permettent de promouvoir le truc au-delà des frontières.

Et ça vous permettra peut-être aussi d’approcher des groupes de leur roster, peut-être plus difficile d’accès au départ ?

On a eu quelques propositions et quelques deals intéressants avec eux mais comme je disais je ne me prends pas la tête et je n’ai pas envie de me foutre la pression. Impericon c’est intéressant mais il y a encore plein d’autres trucs à côté qui valent le coup. Maintenant je suis super flatté qu’Impericon veuille bien travaille avec nous et qu’ils nous aient proposé, c’est quand même un peu la quatrième dimension…

Ah parce que la demande vient d’eux en plus ?

Oui ils nous ont contacté en disant qu’ils ont vu qu’on faisait War From A Harlots Mouth
War From A Harlots Mouth


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et que ça pouvait être sympa de faire un truc ensemble. Ah bin ouais tu m’étonnes que ça pourrait être sympa ! Mais pour le moment on ne court pas après les trucs, je ne mets pas des limites parce que j’ai d’autres passions comme les groupes avec lesquels je vais répéter. On essaie de faire les trucs le plus sérieusement possible et pour 2014 on a quelques plans sympas avec d’autres collaborateurs qu’Impericon et ça va le faire !


The World Alive
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en visite au 6k Shop, en novembre 2012


Et tu disais qu’il n’y a pas de but final ou de plan réfléchi ?

Allez, il y a peut-être un petit but final, c’est juste qu’une fois par an on fait un beau festival et c’est toujours le même principe mais le seul truc c’est qu’il y a plein de groupes que j’aimerais bien voir ici et comme il y a pas mal de gens au 6k Family maintenant je demande quand même un peu l’avis des autres. Le but est de passer un bon moment mais faut aussi que les gens suivent pour les groupes qu’on fait venir parce que si c’est pour faire venir War From A Harlots Mouth
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et les faire jouer devant 50 personnes ça va pas vraiment le faire et je crois qu’on n’aura plus de crédibilité pour qu’on puisse espérer avoir des gens de chez Metal Blade Records ou Relapse etc. qui viennent jouer ici. Le seul but c’est qu’on montre qu’à Liège on n’est pas des fainéants, on vaut aussi bien que dans le nord du pays, on sait aussi bien recevoir les gens, on sait même MIEUX recevoir les gens quand tu vois l’ambiance ici d’ailleurs. Les groupes qui viennent au 6k Fest justement sont contents de la mentalité liégeoise… pour les gens qui sont présents, mais c’est toujours un peu difficile de les tirer. On n’est pas loin d’un truc qui peut vraiment être sympa et on pourrait se dire que le monopole flamand est terminé, à se taper 200 bornes, où tu ne peux pas boire plus d’une bière parce que t’as sûrement un contrôle quand tu rentres, tu t’amuses pas de la même façon. Puis le fait de se dire « c’est juste à côté de chez moi » c’est beaucoup plus classe quoi. Et ce n’est pas le même principe que les concerts en Flandre, on ne voulait pas d’un truc avec un côté backstage, on enferme les musiciens d’un côté… bon je comprends qu’il y ait des musiciens qui aient pas envie de sortir du backstage mais on essaie toujours de les pousser à rencontrer les gens pour créer cette cohésion qui fait la 6k Family.

Et tu voudrais arriver à quelque chose qui serait comparable au niveau envergure à HeartBreakTunes en Flandre qui fait des concerts trois fois par jour ?

Non non non je ne pourrai jamais me comparer à ça ! Eux c’est leur boulot, ce sont des professionnels dans le milieu. Je vais voir pas mal de leurs concerts et c’est vraiment bien organisé aussi. J’ai pas la prétention de me dire qu’on peut monter au point de faire ça tous les jours… mais ce serait cool hein si ça devient mon boulot et que je vis de ma passion mais je ne me fais pas d’idée. HeartBreakTunes font un putain de boulot et je pense que même avec la meilleure volonté du monde on est pas encore prêts pour ça.


Caliban
Caliban


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était au 6k Shop en février 2012


Et pour 2014 alors, tu peux déjà en parler ?

Il y a quelques groupes qui étaient présents au 6k Fest en 2013 qui reviennent en 2014 ! Tout ce que je peux dire c’est qu’on a déjà une des dernières têtes d’affiche du 6k Fest qui revient l’année prochaine tellement ils étaient contents et tellement ils sont motivés de venir présenter des nouveaux morceaux. Mais cette fois, ils viennent ouvrir. Donc ça monte d’un cran, une ancienne tête d’affiche devient un groupe d’ouverture parce qu’on a pris un groupe un peu plus gros au-dessus et ça fait vraiment plaisir. On va essayer de faire des affiches toujours dans le même esprit donc toujours avec du local, mais on va essayer de rajouter un ou deux ou trois groupes un peu plus gros dans des styles différents histoire de vraiment élargir la palette et que les gens ne se disent pas « ouais je vais juste voir ce groupe-là puis je me casse » comme j’entends dans pas mal de festivals. Plutôt qu’il se dise « ouais la sélection est intéressante, je vais rester jusqu’au bout pour voir tout ce qui va se passer ». C’est le seul objectif qu’on a pour 2014, c’est que les gens restent jusqu’au bout !

Et c’est déjà un bel exploit !

C’est clair ! (rires)

Et maintenant que tu es déjà depuis un petit temps bien implanté sur la scène liégeoise, quel regard as-tu sur la scène et qu’est-ce qui expliquerait que les groupes liégeois ne s’exportent pas mieux que ça pour l’instant ?

Je crois que c’est plus une question de se lâcher parce qu’il y a beaucoup de groupes qui osent pas sortir des frontières et faire le premier pas. Il y en a beaucoup ici qui pensent qu’on va venir les trouver dans les concerts pour les faire jouer. Nous, le week-end dernier avec le 6kFest on a relancé le week-end dernier Cocyte
Cocyte


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et Om Die, c’est un petit test pour commencer mais on a commencé à faire un booking donc on a joué à Aachen en Allemagne, et on a encore une date samedi avec Vitja
Vitja


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– j’ai encore booké un groupe liégeois pour aller jouer à côté de Gand… je n’aurai pas de la place pour tout le monde et j’en suis désolé mais on va quand même essayer de sortir quelques groupes de Liège et prouver que nous aussi on a du potentiel. Mais je crois qu’il faut qu’ils se montrent aussi un peu plus et qu’ils bougent. Je crois que c’est ça le plus important, c’est qu’ils se disent « on n’est pas moins bien, et pas mieux que les autres, on a justement tout à prouver ». On n’est pas à New-York quoi (rires).

Mais quand je vois le nombre de groupes flamands qui m’envoient des messages, je trouve ça un peu dingue. J’ai beaucoup de gens étrangers qui m’envoient des demos que certains groupes liégeois… c’est la première chose, c’est de démarcher un maximum… de toute façon si t’as pas de réponse…

Le nom a circulé au moins !

Ouais c’est exactement ça, je crois que c’est le truc sur la scène liégeoise. À partir où les mecs des groupes vont se dire « ouais ça ne nous coûte rien d’envoyer une rafale de mails avec des liens », qu’ils fassent ça chacun dix minutes par jour ça peut déjà faire avancer pas mal le bazar. Et on me demande à chaque fois pourquoi j’ai des groupes flamands sur les affiches ! Mais j’ai 80% de demandes de groupes flamands et allemands, pourtant on n’est pas faciles à trouver, la page Facebook est petite, il y a 300 personnes et on ne la pousse même pas – c’est juste pour tenir au courant les gens qui viennent à nos concerts. Les groupes liégeois sont pas loin de prouver que la scène metal est un peu comme la scène hardcore bruxelloise d’il y a 15 ans… c’est juste le début !
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AUTEUR : Erik
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentrÃ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...

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