Article

La Casa Nicaragua, le point de départ d'un monde meilleur .

Présentation par Odette Goffard..


Mercredi 7 avril 2010

Me voilà le jour de ma rencontre avec Odette, ça faisait d'ailleurs un bail que je n'avais plus foutu les pieds dans le quartier populaire de pierreuse à Liège. Il faut se rappeller que ce quartier a une âme particulière, une âme qui sent la lutte, et il suffit juste de regarder l'arrogance des bâtiments qui l'entourent, et de s'imaginer alors pierreuse comme le dernier des bastions à conquérir. Alors j'ai rencontré Odette qui depuis des années se bat avec ses amis pour le bien-être d'une population qui lui tient particulièrement à coeur, celle du Nicaragua.




Bonjour Odette, pouvez vous nous rappeller l'origine et le but de la Casa Nicaragua ?

Au départ j'étais professeur d'espagnol à Liège, et je me suis interessée à l'Amérique Latine. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai appris cette langue, lors de mon voyage au Chili. J'ai travaillé à l'accueil des réfugiés chiliens pendant la dictature de Pinochet et c'est d'ailleurs grâce à eux que j'ai appris les luttes en Amérique Latine, car il y avait des dictatures dans pas mal de pays et on les dénonçait, c'est eux également qui m'ont relayé la situation du Nicaragua.
Lorsque le Front Sandiniste a renversé la dictature en 1979, j'avais envie d'aller me rendre compte si c'était réellement une démocratie, nous étions à ce moment là en 1980.
Je me suis rendu compte que j'aimais beaucoup les idées des sandinistes par leur pluralisme, et une volonté de non-alignement, puis une économie mixte. Je sentais réellement que ce pays changeait avec d'autres bases. L'espoir était grand, les idées étaient fortes...,la santé pour tous, la terre pour tous, l'enseignement pour tous, j'étais vraiment sous le charme.

En rentrant en Belgique et plus particulièrement dans mon quartier de pierreuse que je trouvais convivial et très agréable pour vivre, j'avais l'idée de proposer un jumelage entre Liège et le Nicaragua.
Au début et malgré pas mal de démarches auprès des politiques, on m'envoyait sur les roses, ça ne les intéressait pas.
Puis je me suis dit pourquoi ne pas faire en pierreuse, une maison du Nicaragua..?




Je suis allée alors voir l'Ambassadeur du Nicaragua qui m'annonça que la Ministre des villes allait faire une visite en Belgique et qu'elle pouvait me rencontrer. Suite à cette rencontre, elle me conseilla d'aller dans le nord du pays qui était plus délaissé. Je suis partie en 1981, et je me suis rendue dans le nord du pays et plus particulièrement à Somoto. Je fus présentée au responsable qui me montra ses projets, comme construire des égouts, des ateliers de couture. Il souhaitait construire aussi une école, et il y a eu directement une confiance et du respect entre nous.
A mon retour en pierreuse, j'ai alors rassemblé tous mes amis pour organiser une séance d'informations à la maison des jeunes.
On a commencé à organiser des fiestas avec une amie, qui cuisinait très bien, ce qui nous a permit de récolter des fonds et de partir ensemble pour les aider au départ dans la construction d'écoles rurales, et dans le futur, réaliser des projets dans l'aide à l'agriculture.
Mais je voulais aussi m'assurer qu'en pierreuse il y aurait également un point d'attache. Je possèdais une petite maison dans le quartier et j'avais comme idée d'y faire une table d'hôtes, toujours avec mon amie.
Mais suite au tremblement de terre de 1983, les maisons du quartier s'étaient vidées, les maisons étaient dans des sales états. Puis nous avons eu la chance d'accueillir le président du Nicaragua dans le quartier.
Un bénévole a eu l'idée d'inscrire pour cette occasion sur la façade de la maison, Casa Nicaragua ! Mais il fallait absolument rénover la maison qui était dans un piteuse état, et le travail était énorme. Suite à des aides de personnes motivées dont Germain Dufour, on a pu ouvrir progressivement ce lieu de rencontres.




On a commencé par ouvrir midi et soir, et on proposait des repas démocratiques qui finalement amenaient des files dans le quartier !
Par exemple le lundi, c'était marocain et c'était Saïd qui venait faire le couscous, le mardi c'était Michel qui venait faire un plat liègeois, le mercredi c'était brésilien, bref c'était animé!
Au premier étage après l'avoir retapé, on a commencé à organiser des expos de peintures, on a accueillait aussi d'autres asbl avec des projets similaires et de fil en aiguille, notre asbl Pierreuse et Ailleurs vu le jour.



Maintenant, nous accueillons également les bureaux du magazine Imagine, et la Sudothèque, qui est un collectif d'échanges et de documentations Nord/Sud.
Mais avant tout ça la ville était revenue à notre porte, nous rappeller que c'est un endroit dangereux.
Mais toujours par la volonté acharnée de Germain Dufour et des ses amis à remettre cette maison en ordre, nous revoilà repartit à la ville, leur signaler que la dangerosité n'y était plus.
Finalement la ville de Liège nous proposa un bail d'autorénovation en 1986 !!



Ainsi depuis 24 ans la casa est un lieu interculturel, animés par des bénévoles qui organisent des fêtes solidaires, des concerts, des conférences et des rencontres avec des gens venus d'ici et d'ailleurs, et dont l'unique but est de récolter des fonds pour la région de Somoto et celle de Cusmapa au Nord-Ouest du Nicaragua. La Casa soutient ponctuellement des projets au Chiapas, au Sénégal, au Mali et pour finir au Guatemala.
Elle prête également ses locaux à d'autres associations et les met à disposition pour des activités de solidarité.
Alors si vous avez envie d'en savoir plus, n'hésitez pas à les contacter, ou d'assister à leurs évènements.
Et pour les convaincus, ils vous restent encore un peu de temps pour faire votre valise et d'aller aider ces populations qui en ont bien besoin.


http://casanica.org








TU AS AIME ? PARTAGE !
Google +
Twitter
Facebook
Whatsapp
E-mail
E-mail
Google +
Twitter
Facebook

► COMMENTAIRES

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter !

Soit en deux clics via Facebook :

image

Soit via l'inscription classique (mais efficace) :

image

► A VOIR ENSUITE