Article

La Wallifornie est en route !!!

Rencontre avec Raph et Alex de chez Blackbird.


Mardi 4 mai 2010

Oui la Wallifornie est en route, et non ce n'est pas une terre déserte, dépourvue de toutes initiatives, comme certains essayent de s'en persuader...
Voilà encore l'interview de deux jeunes passionnés, Raph et Alex.
Ces deux liégeois vont nous parler d'une de leurs faiblesses, l'élaboration de vélos customs...




1) Salut Alex et Raph, il paraît que vous construisez des engins bizarres, pouvez vous nous expliquer ?

Sous l'identité « BlackBird », nous créons de toutes pièces des vélos ''custom'', avec comme leitmotiv principal, la recherche esthétique et la volonté de proposer des pièces 'uniques et personnalisables.





2)Comment êtes vous tombés dans les vélos customs ?

Assez naturellement. Au départ nous ne trouvions notre compte ni dans les vélos issus de la grosse production, ni dans ceux qui se disent précisément « custom », car eux aussi profitent de la production de masse et finissent dénaturés de l'étincelle qu'on a voulu leur insuffler au départ. On a donc commencé par retaper de vieilles pièces puis on a créé nos propres projets.

Ensuite, il s'agit surtout de l'aboutissement d'une culture qui part dans tous les sens. Nos références ne se limitent pas au milieu « Custom » ou « vintage rockabilly ». Au contraire, on pioche dans toutes les époques et tous les styles, on cherche ce qui va nous faire vibrer au cinéma, dans un livre, dans un morceau, etc., on essaie de le décoder et d'en créer quelque chose de personnel.





2) Pourquoi rouler en customs ?

Un vélo c'est un objet de vie qui vous accompagne pendant un temps, qui passe de mains en mains et parfois même de générations en générations. L'idée de créer de rien des objets qui pourraient avoir leur propre histoire et perdurer à travers le temps, c'est clairement l'axe sur lequel on aime travailler.

Après, plus métaphoriquement, un vélo représente beaucoup de choses. D'un certain point de vue, le vélo c'est les premiers émois de liberté, voir d'autonomie. Vous percevez très tôt que la route sans but particulier, sans destination fixe, se suffit à elle même. Histoire de « faire un tour ». L'important n'est pas la destination mais le chemin parcouru.
En grandissant, pour la plupart d'entre nous, on perd tous cette notion de plaisir, on se focalise sur les objectifs, on n'a plus le temps de rien, on se concentre sur le rendement, et on finit par perdre pied avec la réalité des choses. Le vélo c'est renouer un peu avec tout ça, se prendre des claques de vent dans la figure, ou encore devoir fournir un effort pour avancer, se sentir vivre et avoir le temps de voir venir.
La place importante que l'on accorde à l'esthétique de l'objet s'explique assez logiquement par ce besoin d'aller au delà de l'aspect fonctionnel. Et puis, pour citer l'éminent Doc' Brown : « Quitte à voyager à travers le temps au volant d’une voiture, autant en choisir une qui aie de la gueule! » (« Retour vers le futur »)




3) A l'heure actuelle, qu'avez vous réalisé ?

Notre premier modèle abouti, « Eighteen Days » (car réalisé en 18 jours), a été créé en juin 2008. Il nous a permis de remporter le concours « Zoom Jeunes » en décembre de la même année.
Depuis, on a élaboré un modèle pour un café concept Coca Cola, un vélo « art nouveau », un board tracker et un vélo plus citadin. On a encore plusieurs commandes en cours de négociation, notamment avec un autre café du centre ville. On essaie au maximum de ne pas se répéter.




3bis) Quel est votre style, votre marque de fabrique ?

On pourrait définir notre style comme du vintage moderne. Si le passé influence d'une certaine façon notre travail, le but n'est pas de devenir une caricature que ce qui a déjà été fait.
On essaie davantage de penser chaque vélo comme une entité indépendante, on lui donne un nom, on essaie d'être cohérent par rapport au style global qu'on souhaite lui donner, un style propre qui nait de nos envies du moment plutôt d'une esthétique prédéterminée. On aime travailler sur la courbe, la contre courbe, le graphisme et l'ornementation.



4) Comment vous vous y êtes pris ?

Le processus est toujours plus ou moins le même: de petits croquis de formes générales définissant les grandes lignes du projet, une étape de mise au net et ensuite la réalisation.
On a essayé la simulation de modèles 3D, mais finalement les réajustements des dimensions
et les adaptations nécessaires par rapport aux contraintes matérielles nous faisaient perdre plus de temps.
Ensuite, sur base du cadre qu'on a réalisé, on cherche l'élément graphique, l'accessoire (sellerie ou autres), La bonne teinte, Le bon lettrage. C'est un bon mixe d'impro, d'essais-erreurs et de recherche.




5)Vous êtes liégeois, et on ne peut pas encore dire que Liège est la ville du custom, ni même du vélo, seriez vous tenté à changer la tendance ?

Pas vraiment, changer la tendance n'est pas un but en soi. Et Liège, malgré le ravel, est bien loin des bords de plages californiens ou même de villes comme Gand ou Maastricht où le cycliste a sa place et les infrastructures pour l'accueillir.
Après, si notre travail plait c'est tant mieux, ici ou ailleurs.



6) Quels sont vos projets pour l'avenir ?

Une fois nos études terminées on pourra s'investir totalement dans notre projet.
Nous diversifiez dans des projets moto,auto et de vélos électriques.
On voudrait toucher d'autres domaines, se créer un univers, avec pourquoi pas d'autres artistes.




7)On a beaucoup parlé de vos vélos, mais vous qui êtes vous finalement ?

Aujourd’hui nous sommes toujours étudiants et nous venons fraîchement de passer le quart de siècle. Mais le plus important c’est que nous sommes avant tout amis depuis l'adolescence, cela nous aide à nous comprendre mutuellement, on partage un même objectif de travail, nous partageons les mêmes goûts mais conservons assez de différences pour être complémentaires.
Maintenant tout reste à faire, on se rend compte qu’avoir un pied dans le monde du travail va nous demander de nous donner à 100%, mais nous garderons toujours a l’esprit que Black Bird est pour nous un moyen d’expression, de partage et d’apprentissage au quotidien.

Pour ma part (Alex), je crois en l’avenir d’un beau projet car en plus d’avoir la chance de faire bouger le monde en faisant ce que j’aime, je partage cette aventure avec mon meilleur ami.

De mon coté (Raph) : BlackBird représente pour moi plus que des simples vélos.
C'est le fruit d'une amitié de longue date avec mon meilleur ami que je considère comme mon propre frère.

BlackBird incarne toutes les promesses d'avenir, les discussions dans la bagnole à refaire le monde, à essayer de trouver sa place sans renoncer à ses idéaux d'enfance, sans compromis. Trouver des amis de cette qualité avec autant de talent et avec qui vous pouvez échanger, partager, et que cela débouche sur des projets d'avenir ce n'est vraiment que trop rare et je mesure la chance tout les jours que j'ai de pouvoir faire ce qu'on fait, de la manière dont on le fait.

Cela me permet de maintenir la tête hors de l'eau, de donner un sens au temps qui passe et d'avoir l'impression de pouvoir faire quelque chose de personnel, de ne pas être de « la chair à canon du travail » ou l'on est finalement tous interchangeables.

Voilà si vous avez envie de les rencontrer...



http://www.black-bird.org

























TU AS AIME ? PARTAGE !
Google +
Twitter
Facebook
Whatsapp
E-mail
E-mail
Google +
Twitter
Facebook

► COMMENTAIRES

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter !

Soit en deux clics via Facebook :

image

Soit via l'inscription classique (mais efficace) :

image

► A VOIR ENSUITE