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Dexy Morgan, la fille qui fait saigner les mots...

Interview de Dexy


Lundi 22 novembre 2010

Les rencontres dues au hasard sont parfois surprenantes, et c'est le cas avec Dexy Morgan.
Croisée sur la toile du net, Dexy nous cachait des trésors littéraires...
Maintenant ses textes seront mis en lumière, car avec Dexy les mots saignent et sont sombres comme une blessure entr'ouverte.
Ce que vous allez découvrir ne vous laissera pas indifférent, ça vous prendra même aux tripes...

Place à toi Dexy...




1) Salut Dexy, comme toutes personnes interviewées sur Shoot Me Again, peux-tu te présenter ?

J'ai 36 ans sur ma carte d'identité, information neutre et réductrice car une multitude d'âges se bousculent en chacun de nous. Je suis psychologue clinicienne et je travaille en tant que professeur de psychologie dans une Haute Ecole Liégeoise. Je suis mariée et j'ai deux enfants que j'adore plus que tout. Je vis à la campagne mais aussi près des bois et loin des humains. Un des avantages est qu'on peut y mettre à fond la musique, ma première grande passion. A ma grande surprise et malgré mon amour pour les voitures, c'est en découvrant la conduite en moto que nait ma deuxième passion, grisante et dévastatrice. J'adore aussi la lecture, l'écriture, le cinéma, l'art, les tatouages, la danse, l'architecture, la photographie, le monde gothique et fétiche, les concerts, le billard, le soleil, les balades, la nature... la vie!

Parents Toxiques.

Enfants de parents toxiques, j'ai compris très tôt
Vidée de mes pensées, dépossédée de ma peau
Jamais tu ne m'as construit, je suis restée ouverte
Pour combler tes manques, tu as engendré ma perte

Comme un pantin, tu m'as contrôlé
A pas silencieux et sans faire de bruit
De par tous les pores, tu m'as gavé
Pour te réparer, je fus un outil

Petite et emmurée dans une tour d'ivoire
Avalant, subissant tes abus de pouvoir
Engluée dans un monde pervers
Ma résilience... mon revers ?

Toi ! Pleines de charme
Et pleines de caresses
Tu as vampirisé mon âme
Elever mes faiblesses

Dieu ! Dans ce système familial
Tu es une vraie salope
Tous te mettent sur un pied d'Estale
Moi, je te voudrais morte

Car ton grand besoin des autres est dévastateur
Ta présence, tes mots, ton regard sont destructeurs
Tu crois que c'est pour mon bien que tu fais tout ça
En fait, c'est pour le tien mais tu ne le sais pas

Depuis, je n'aime plus les personnes ordinaires
Je les préfère abimées, blessées, autoritaires
Le dénominateur commun est narcissique
Message paradoxal sans aucune logique

La double contrainte te sert, langue de vipère
S'immisce, se glisse, enlise et tue mon univers
Ma colère et ma haine, maintenant, j'en fais quoi ?
Malgré tout ce que j'ai compris, que reste-t-il
de moi ?

Prends conscience que t'as tué ta fille et qu't'as failli avec moi.
Non, je ne suis pas méchante, j'ai un esprit et une voix
Comprends que t'iras en enfer, que t'es de mauvaise foi
Vis avec ce calvaire et crève de froid, d'effroi, de moi....

© Dexy Morgan



2)On peut parler de femme passionnée, la musique, les tatouages, la moto, et puis il y a celle qui m'a le plus pris aux tripes, ta passion pour l'écriture, peux-tu nous en parler ?

J'ai vécu mon enfance "en prison", dorée certes mais sans connexion sociale (et même pas internet!) et une adolescence méchamment pourrie par les autres. Un mélange détonant qui a forgé mon caractère. Enfermée dans ma tour d'ivoire, j'avais besoin de m'exprimer et de m'évader. D'où mon attirance très marquée pour la rêverie, la lecture et l'écriture. J'ai rempli mon premier journal intime à l'âge de 10 ans! Un peu plus tard, j'ai écrit une dizaine de poèmes dont l'objectif de création était largement dépassée par l'urgence d'exprimer mon mal-être.

Je devais avoir 15 ans quant une révélation s'est imposée à moi grâce au film "Le cercle des poètes disparus" et j'ai pris conscience de la nécessite d'exister. "En enseignant la poésie, Keating désire bien entendu transmettre à ses élèves des notions telles que l’amour de l’art et de la littérature. Mais il souhaite aussi les ouvrir à l’importance de la liberté, l’importance de suivre sa propre voie, celle que nous dicte notre coeur et notre âme, sans tenir compte des désapprobations." CARPE DIEM est depuis ma devise, ma philosophie de vie. Rapidement, j'ai nourri un intérêt certain pour la naissance et la formation de la personnalité. C'est ainsi que je me suis décidée à faire des études de psychologie.

Si j'écris autant, c’est avant tout personnel. Je fouille dans mon esprit et je me questionne constamment. Via cette auto-analyse, la compréhension que j’ai de moi, des autres et du monde qui m’entoure atteint un autre niveau de réflexion. J’essaie de dégager les thèmes récurrents, ceux qui structurent ma personnalité, ceux qui la menacent. Je peux faire des liens et me délivrer de certains conflits intérieurs. Je m’exorcise de tout. C’est ma meilleure thérapie. Ce n'est qu'il y a 2 ans que j'ai recommencé à écrire de la poésie mais cette fois-ci, même si le fond restait empreint de moi, la forme était beaucoup plus aboutie.

Les autres.

Bonjour sa majesté de mouches
Je vous retrouve depuis le temps
Tous issus de la même souche
Des enfants et ado méchants

Approche-toi d’un miroir
Et dis-moi ce que tu vois
Un être innocent, sans tare
Peut-être pas ce que tu crois!

Approche-toi de mon image
Qu’as-tu fait avec moi ?
Est-ce que t’as été sage ?
Ou plutôt un goujat ?

Dans ce cas, écoute bien la suite
Les souvenirs de toi m’habitent
Comme autant de cicatrices
Alimentent ma rage et mes vices

J’ai gardé toutes les marques
Les impacts de tes mots
J’ai envie qu’ils te traquent
Qu’ils deviennent ton fardeau

Ma rancœur est immense, insatiable
Ta laideur intérieure te trahit (elle est éternelle)
Ma vengeance, feu de lave qui jaillit
Qu’elle te défigure et t’accable

Les apparences, les chemins de traverse
Ma revanche, c’est moi qui m’épanouis (je suis belle)
Que le sens de vos infamies s’inverse
Ma misanthropie, je vous la vomis

Approche-toi de mon image
Et surtout rappelle-toi
Je ne suis pas un mirage
N’oublie jamais ma voie (voix)

L’enfer, c’est les autres
Ca aurait pu être moi
Le parasite et toi l’hôte
Maintenant regarde-moi !

© Dexy Morgan


3)Lorsque je parlais d'être pris aux tripes, je faisais référence au côté sombre et saignant de tes textes, d'où vient ton inspiration ? Te mets-tu dans un contexte particulier ?

Mon inspiration vient essentiellement de mon vécu, mon passé et mes expériences au quotidien. Mes textes sont en grande majorité très sombres car ils ont un effet cathartique générant ainsi une décharge émotionnelle à valeur libératrice. Je me sers aussi de ce que j'ai appris ou de ce que j'apprends encore de la psychologie. Par exemple, le texte "Parents toxiques" parle de mon enfance mais je me réfère aussi au livre de Susan Forward portant le même titre. En outre, j'ai connu un pervers narcissique, plus communément appelé "manipulateur", dans ma vie privée et le texte "Vampire affectif" lui est consacré mais j'ai beaucoup lu sur le sujet avant de le démasquer, de digérer et de rédiger. Je suis aussi inspirée par le cinéma, comme la série Dexter qui a suscité "Le passager noir" et plus récemment "Serial writter". Il faut dire que c'est de ce personnage qu'est né mon pseudonyme Dexy Morgan car nous sommes "pareils": introspection quotidienne, quête d'identité, critique de la société et des apparences sauf que je ne tue personne, pas encore!

Concernant le processus de création, c'est très simple, ça vient tout seul ou ça ne vient pas du tout. Je dois être au calme sans distraction mais souvent j'ai un air en tête, une chanson que je viens d'écouter dans ma voiture par exemple. Des mots se bousculent, prennent forme, résonnent bien et je pars sur un thème. J'ai aussi un bic et du papier dans ma table de nuit car avant de m'endormir ou plus rarement sur le coup du matin, les rimes fusent et il ne faut pas que je les laisse s'envoler. Je gribouille quelques lignes qui me permettent d'achever, de fignoler plus tard un poème.

Vampire affectif.

Je te vois, je t'entends, je te sens
Moi qui te connais mieux que toi-même
Tu te plais près de moi, je te prends
Je salive à la vue de tes veines

Je remplis tes failles et je te goutte
Préliminaire, ce n'est pas assez
Toute entière je te veux, je t'envoûte
Laisse moi te sucer et te vider

Tu n'es là que pour nourrir mon ego
Là, tu commences à ne plus exister
Alors que pour toi, je suis un héro
Je joue et je sais que je vais gagner

Abandonne, tu n'as aucune chance
Mon art se nomme manipulation
Avec joie, tu es rentrée dans ma danse
À genoux, tu me dois soumission

Car nos échanges seront exclusifs
Tu es ma chose et je suis sadique
Juste un buveur de sang affectif
Mes canines aiguisées sont psychiques

Je ne laisse pas d'empreinte, pas de trace
Je vis au dessus de tout soupçon
Je suis loin d'avoir l'air d'une menace
Trop tard, tu as mordu à l'hameçon

Je suis parfait, je n'ai jamais tort
Ta place est naturellement la mienne
Sans culpabilité, ni remord
C'est après que j'occuperai la tienne

Mon pouvoir sur les autres est immense
Dans mon antre, je saurais t'attirer
Te flatter, te combler à outrance
De plus haut, je te ferai tomber

Le jour où j'en aurais marre de toi
Qu'il n'y aura plus rien à piller
Je chasserai quelques autres proies
Il y a tant d'âmes à déguster

A part moi seul, ni dieu, ni maître
Personne ne sait, je suis un vampire
Qui n'a pas d'être, juste le paraître
Le meilleur précède toujours le pire

© Dexy Morgan



3bis) Quels sont tes thèmes de prédilection ?

L'injustice, la colère et la haine, la peine et la douleur, la vie et la mort, la différence et la déviance, la limite relative entre le bien et le mal, le beau et le laid,... Il semble que j'ai un penchant pour tout ce qui est sombre. La souffrance est productive, une source inépuisable d'inspiration visant toujours un mieux-être. Mes pulsions sont sublimées dans la mesure où elles sont dérivées vers une activité artistique et une investigation intellectuelle. J'adore me glisser dans la peau de quelqu'un, un acteur, une personne que j'ai cotoyée, sonder son inconscient et tenter de mettre en pleine lumière les mécanismes de son psychisme. Bien évidemment, il faut qu'il y ait matière à développer. J'utilise souvent la métaphore comme figure de style, ce qui permet de comprendre quelque chose par quelque chose d'autre, plus imagé et plus riche. J'aime me jouer des mots et manipuler les sonorités. Enfin, tout en tenant compte du passé, il arrive de me projetter dans le futur et de poser des questions qui restent apparemment sans réponse. Pourtant, cela amorce déjà un début de solution.



4)Il y a des textes qui évidement me plaisent plus que d'autres, et toi quel est celui qui te plait le plus ?

J'ai fait tatouer sur mon bras le texte "La fille qui n'avait pas d'âge". C'est mon préféré parce que, même (surtout) écrit à la troisième personne, il a une valeur personnelle et affective importante.

La fille qui n'avait pas d'âge.

Elle observe le temps qui passe
Assise dans le train de la mort
Emprisonnée dans cet espace
De faux semblants, de beaux décors

La fille qui n’avait pas d’âge
Contemple les beaux paysages
Ne cerne pas bien son visage
Parle peu aux gens sur son passage

Elle regarde les vies qui lassent
Et ne sent pas qu’on la dévore
Elle fait l’impasse sur sa place
Et peu à peu elle s’évapore

La fille qui n’avait pas d’âge
Apprend tendrement l’esclavage
Ploie à sa position d’otage
Avec la tête dans les nuages

Dans ses rêveries et ses visions
Elle s’imagine être puissante
Se satisfait des illusions (désillusions)
Mais la tempête est imminente

La fille qui n’avait pas d’âge
A un comportement trop sage
Elle cache et refoule sa rage
Mais s’éternise seule dans sa cage

Ce n’est pas son convoi qui bouge
Immobile, aveugle, muet, sourd
Et dans ses yeux, tout devient rouge
Où se trouve la sortie de secours ?

La fille qui n’avait pas d’âge
finira par faire un carnage
Prendre à la corde ses virages
Et écrire des milliers de pages

Pour sortir du train du néant
Rattraper le seul existant
Et combler ses apprentissages
Du sensé et du congruent

La fille qui n’avait pas d’âge
En aura-t-elle un maintenant ?

© Dexy Morgan


5)Quel est le texte que tu souhaiterais que les lecteurs lisent en premier ?

Je pense que les lecteurs doivent en lire quelques-uns avant de se faire une idée. Peut-être choisiront-ils le premier en fonction d'un titre qu'ils jugeront plus accrocheur, cela sera forcément personnel. Il ne faut pas tout prendre au premier degré et ce n'est pas parce que je parle à la première personne que je parle de moi. Mon univers est complexe, souvent violent et il ne plaira pas à tout le monde car certains passages pourront déranger, voire choquer les plus enjoués. Epiloguer sur de tels thèmes n'est pas mauvais, au contraire. Nous avons tous une face obscure. Ce qui serait pire, c'est de la nier. La socièté est forte pour ça et pour conformer la population aux standards de bonheur. Je me sens libre d'exprimer ce que je veux et cela est primordial pour mon épanouissement.

Serial Writter.

J'ai le sourire et un couteau
Pour t'emmener où je veux
Ca ne se voit pas je sonne faux
Tu devrais faire un voeu

Dans la chaleur de la nuit noire
Ce soir, on va partir
Un voyage où il va falloir
Mourir pour me nourrir

 Tu peux m'appeler doucement
Je serai tendre
Enfonçant la lame lentement
Loin dans ton ventre

Je ne sais pas ce qui convient
Ce qui est mal, ce qui est bien
Mais l'arme que j'ai dans les mains
Brille et apaisera ma faim

Quand je vois le sang couler
J'aime la couleur
Le rouge, parfaitement me sied
Ne me fait pas peur

Reste encore un moment
Je pense qu'on est intime
De l'intérieur je sens
Ta vie qui défile

Mes doigts sont engourdis
Le plaisir est intense
C'est mon monde qui rougit
Ta dernière danse

Tu es fixé sur le verre
Il ne reste qu'une goutte
Scellé dans mon univers
Tu as croisé ma route

© Dexy Morgan



6)Tu sais que Shoot Me Again est un site basé sur la musique, à quel style ou groupe pourrais tu associer tes textes ?

Je suis fan de métal-industriel et forcément, je pense que mes textes colleraient à merveille sur une telle musique. Beaucoup de groupes choisissent l'anglais parce que ça sonne mieux et cela permet d'élargir son public. Mais j'ai été stimulée par l'écoute de Eths
Eths


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car les chansons sont en français et c'est une des rares fois où cette langue me fait autant d'effet. Les paroles collent à la musique qui est incroyable. Mais je n'aime pas tout, ma préférée est "Crucifère", j'apprécie les moments plus mélodieux où la chanteuse ne prend pas toujours sa voix caverneuse (pour la petite histoire, je croyais que c'était un homme qui chantait, c'est bluffant!). En effet, on peut trouver des sentiments extrêmes dans une musique très calme comme la chanson "Fuck you" d'Archive
Archive


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. Ce contraste me plait et l'émoi contenu qui explose dans les mots avec une voix sur la retenue est d'une beauté impressionante.

Mortel.

J'ai les veines qui bouillonnent et l'esprit en fusion
Quand mes vies s'entrechoquent, c'est la libération
De mon âme et mon corps, toujours mis sous tension
Prête à me laisser aller, à croire aux illusions

Je recherche des voies, je me pose des questions
Il n'y a pas une réponse mais des orientations
Je ne suis qu'une proie, un cadeau, un pigeon
Quand je lève les bras, que je perds la raison

Mes répères sont si minces, fragiles comme du carton
Ma joie et ma fureur sont détermination
Dans le froid, la douleur, je pense consécration
De ma place, de mon heure et ma destination

Je parle de menace, de jeu, de soumission
Qui arrive et repasse sans une explication
Le rideau est tiré, fait office de cloison
Le manteau est de glace, l'épée en suspension

Dans le vide et l'arnaque où je ne suis qu'un pion
Comme chacun qui trépasse, réside mes opinions
Quelques gouttes de moi, une mer en perdition
Déchainée et remplie de dangereux poison

Des années de repli, d'ennui dans ma prison
Permettent de forger sur l'enclume ma réflexion
Ce drame est à finir, constante évolution
De mon être mortel et du manque d'occasions

Dans le noir et la haine, je sens l'hésitation
Il faut que mon coeur saigne pour vider la passion
Dans ce sinistre poème, je vise l'évasion
L'indifférence avide est mon seul compagnon.


Copyright Dexy Morgan

7)A l'heure actuelle, que voudrais-tu en faire ?

Je suis actuellement à la recherche soit d'un groupe de musique qui aimerait faire vibrer mes vers car "écrire, c'est hurler en silence", soit d'artistes visuels souhaitant réaliser des illustrations qui représentent mes textes. Dans ce dernier cas, une maison d'édition est la bienvenue. Je n'ai "publié" sur des sites de réseaux sociaux qu'une partie de mes productions. En tout, j'en ai écrit plus d'une vingtaine et je continue quand le temps et/ou l'envie se présente.

Le passager noir.

Les violeurs de psychisme
Dépeceurs au grand jour
Font un travail d’artiste
Qu’ils dénomment l’amour

Quoi de plus facile pour être immortel
Que vivre dans un état artificiel
Mais vous êtes déjà 6 pieds sous terre
Je ne veux ni vous suivre ni me taire

Moi qui voulais vivre cents vies
En fait, je cherche la mienne
Teintée de psychopathie
Elle tente à faire des siennes

J’ai le soleil en moi mais souvent il s’éclipse
Alors je cherche mon cœur au fond de l’Abysse
Je ne suis pas seule, quelqu’un me fait de l’ombre
Je ne suis pas seule et c’est mon côté sombre

Moi et le passager noir
Comment vivre avec toi ?
Puis-je vivre sans toi ?
Dois-je avoir de l’espoir ?
Ou est-ce déjà trop tard ?

Cette affection est ambiguë
Je tiens à garder mes démons
Je sais, d’un côté ils me tuent
Mais s'y soumettre est si bon

Personnalités états-limites
Vous m'attirez, je suis séduite
De votre pouvoir, je profite
Tous les extrêmes m'excitent

Existante, défaillante mon identité ?
J’imagine maîtriser l’effet papillon
Pour y changer, modifier et accorder
Toutes les distorsions de mon éducation

Ce serait si simple d’être sans sentiments
Le dédale de mes émotions empoisonnées
Mais mon monde serait-il encore vivant ?
Le passager noir, comment le débarquer ?

© Dexy Morgan



8)Tu apprécies beaucoup les tatouages, peux-tu nous parler de tes sentiments et ta définition pour ceux qui sont gravés sur ton corps ?

Le tatouage est une forme puissante d'expression et d'affirmation de soi. Le corps est le reflet d'un parcours, d'un message et surtout d'une identité. J'ai fait mon premier vers 19 ans et ce n'était pas une réussite. Plus tard, j'ai fait 2 lettres pour mes enfants. Puis j'ai décidé, avec plus de maturité, de reprendre mon oeuvre inachevée. Tout en laissant mon empreinte, je me suis inspirée de nombreux artistes, à savoir Rébecca Dautremer, Nicoletta Ceccoli, Kukula, Adolie Day, Salvador Dali et Jenny Bird Alacantara. Chacun représente une part de moi, déborde de sens et me révèle au grand jour.
Les mots "Nine Inch Nails
Nine Inch Nails


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" se sont enroulés autour de mon poignet. J'ai aussi un soleil, des ailes d'ange, "Carpe Diem", un troisième oeil avec une clé, un personnage dont les cheveux deviennent des corbeaux, lien entre le monde des morts et celui des vivants (cf. "The crow"), une jarretière, un coeur qui symbolise mon alliance, un phénix et mon dernier est un collier. Je pense que la plupart d'entre eux sont gothiques et parlent de vie, de mort, de tourment et de liberté. Mon monde.

SM.

Quand je n'exprime rien
Mon inconscient est plein
ÇA cogne fort à la porte
Comment faire pour qu'ils sortent ?

Afin (a faim) de m'endormir
Je dois laisser une trace
Passer du temps à écrire
Tout ce qui m'efface (m'est face)

Les vers nourrissent mes insomnies
Ils finiront par me bouffer
Coulent mes fantasmes, mes fantaisies
De l'esprit, infini, illimité

Les psy n'ont rien à dire
Tout est dans les souvenirs, tu as la clé
Essaie de réfléchir
Laisse la gorge s'ouvrir, ne soit pas effrayé

Ressent les émotions venir avec le reste, elles sont nettes
Est très démesurée, la partie immergée, comme l'iceberg
Tente l'introspection, l'immersion dans ta tête
Transforme les maux en mots, es-tu prête ?

Je cultive dans l'obscurité
Une soif avide de liberté
Mon monde est petit, trop serré
J'ai l'impression d'y étouffer

Mais je dois, pour me calmer
Me saigner et me griffer
Je préférerais t'étrangler
Enfin pouvoir respirer

Entre les désirs et les actes
Il y a la Santé Mentale
Je ne crois plus qu'elle soit intacte
Et m'éloigne de la normale

La vie n'est qu'un équilibre
Les changements sont inhérents
Et sur un fil, tu dois vivre
T'adapter éternellement

© Dexy Morgan



9)Que représente la musique dans ta vie ? Et quels sont les groupes que tu aimes et pourquoi ?

La musique a une place énorme dans ma vie. Fan depuis plus de 16 ans, le meilleur groupe pour moi, c'est Nine Inch Nails
Nine Inch Nails


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(Trent Reznor est un génie). Mais j'écoute aussi Marilyn Manson
Marilyn Manson


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à ses débuts, Tool
Tool


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, Rammstein
Rammstein


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, Faith no more
Faith no more


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, Ministry
Ministry


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, White zombie
White zombie


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et encore plein d'autres. On n'aime pas la musique pour une raison particulière, c'est une question de sensation. Grâce à tous ces artistes, des torrents d'émotions diverses ont traversé mon esprit et mon coeur pour faire couler des larmes de bonheur et déclencher des moments de frénésie. Ce qui m'a poussée à jouer de la guitare aussi, enfin je m'y essaie!



dexymorgan(arobase)hotmail.be
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