Chronique

REGGIE AND THE FULL EFFECT
No Country For Old Musicians

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Pure Noise Records

17 titres
Sorti le 19-11-2013


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Mardi 10 décembre 2013

James Dewees est un hyperactif. Après avoir marqué au fer blanc l'histoire du hardcore chaotique avec Coalesce
Coalesce


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fin des années 90 et alors qu'il participait aux heures de gloire de la vague emocore avec The Get Up Kids
The Get Up Kids


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début 2000, il s'est sans doute senti frustré et a éprouvé le besoin son projet solo Reggie And The Full Effect, qu'on pourrait volontiers classer dans la catégorie WTF-core pour si toutefois cette appellation existait - à l'instar d'autres groupes complètement délirants de cette époque, comme Atom And His Package pour ne citer qu'eux.

Complètement libre de mouvements dans ce groupe, Dewees nous sort alors tous les deux ans des plaques aussi jouissives que surprenantes, agrémentées de bribes de conversations avec des gens bourrés enregistrées après les concerts des Get Up Kids
Get Up Kids


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et d'interludes electro basiques et inattendues. Non content de composer des tubes en puissance emo avec un son gras typiquement punk-hardcore, il a pris pour habitude d'intégrer dans ses albums des titres prétendument composées et jouées par d'autres groupes, qui sont en réalité le même homme jouant des personnages bien distincts : Common Denominator pour du grindcore bien roots, Fluxuation pour de la pop kitsch aux relants 80s. Après les trois premiers albums, le style est devenu moins osé, moins surprenant, comme si James Dewees s'était laissé piéger par son propre personnage et perdait peu à peu le second degré et surtout l'humour qui se dégageait des premiers disques. On avait plutôt l'impression d'être malgré soi entraîné dans une grosse private joke et qu'il nous manque les armes pour les comprendre. Entre ça, le divorce qui a marqué James Dewees, le mal qu'il a eu pour sortir son album précédent (Last Stop : Crappy Town) et surtout le fait qu'il fasse officiellement une tournée d'adieu après cette album, tout le monde croyait le projet Reggie And The Full Effect
Reggie And The Full Effect


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mort et enterré.

Toujours en électron libre, James Dewees a eu recours au système de crowdfunding Kickstarter pour annoncer et donc financer cette nouvelle plaque, à la surprise des fans du groupe. Six mois plus tard, No Country For Old Musicians voit donc le jour, avec un artwork qui démontre le goût de James Dewees pour l'humour étrange et difficile à cerner. L'intro ne trompe pas sur ses intentions avec cet album de Reggie And The Full Effect
Reggie And The Full Effect


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: une rapide chanson country reprenant le titre de l'album. Déconcertant si on est peu familier avec l'univers du groupe, mais en étant un peu rôdé on sait parfaitement où on met les pieds. C'est donc sur un pop-punk (parce que l'emo a quand même disparu de la musique du groupe) puissant que l'album démarre véritablement. Survolté et rapide, Super Croc vs Mega Doosh prouve que malgré sa mauvaise passe James Dewees n'a pas cédé à la facilité en se découvrant une passion pour le folk. Ah et oui, une des grandes forces de Reggie And The Full Effect
Reggie And The Full Effect


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se situe dans les paroles et les titres. Non pas que les textes soient particulièrement léchés et poétiques, ils sont plutôt complètement tordants et me font à chaque fois regretter de ne pas être parfait bilingue pour comprendre les paroles à la volée. 37 en est le parfait exemple, avec cette délirante histoire de monstres qui viennent le kidnapper le jour de son trente-septième anniversaire.

Le quota musique / délires est encore une fois parfaitement respecté avec une moyenne d'un interlude tout pourri toutes les deux chansons. Chansons qui, entre elles, peuvent être bien différentes. Les claviers / moog organs sont très présents sur certains titres (Revenge Is A Dish Best Served At Park Chan-Wook's House, Gimme Back My Leg) alors que sur d'autres, c'est le son gras des guitares qui domine et qui peut même rappeler le côté très collégien de Weezer
Weezer


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période Pinkerton.

Comme pré-annoncé plus haut, Dewees entre une nouvelle fois dans la peau de ses alter-egos favoris Common Denominator et Fluxuation pour des morceaux bien déglingués mais, avouons-le, plutôt bien torchés.

Je vais être franc. Vous n'éviterez sans doute pas des réflexions comme "Putain mais qu'est-ce que je suis en train d'écouter ??" surtout si vous atteignez la 13ème piste We Make A Breakfast, pour laquelle je ne trouve pas vraiment de mots, juste des images où je vois James Dewees déguisé en fermier bio pour faire une pub télé de ses produits. C'est donc à ce moment que je me rends qu'il faut sans doute avoir un léger grain pour apprécier ce disque à sa juste valeur - ce qui me permettra donc d'économiser 60€ de facture de psychiatre.


Tags : wtf emocore sideproject soloproject get up kids coalesce my chemical romance
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AUTEUR : Erik
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Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentrÃ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
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