Chronique

SLAYER
Repentless

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Nuclear Blast

12 titres - 41 minutes
Sorti le 11-09-2015


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Jeudi 8 octobre 2015

Il y a des événements qui vous marquent. Longtemps après, vous vous souvenez encore de l’endroit où vous vous trouviez quand ils se sont produits, et comment vous les avez appris. C’est souvent le cas avec les annonces brutales de décès de musiciens dont vous respectez profondément l’œuvre, et c’est ce qui m’est arrivé pour Jeff Hanneman. Prêt à entamer un week-end de Neurotic Deathfest, j’apprenais alors la mauvaise nouvelle en consultant les news du matin : le week-end entier sera marqué par les hommages des groupes se produisant pour le festival, la plupart évidemment durablement influencés par Slayer
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.

Aussi marquant cet événement soit-il, aussi traumatisant puisse-t-il être pour les fans irréductibles, je n’ai jamais considéré à titre personnel qu’il faille rejeter la nouvelle incarnation de Slayer
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qui s’en est suivie. Gary Holt a en effet remplacé Jeff à la guitare (il prenait déjà part aux tournées du groupe depuis 2011), et, de surcroit, l’affaire Dave Lombardo s’est soldée par le retour de Paul Bostaph à la batterie. Du Slayer
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au rabais ? Très honnêtement, les aléas de line-up restent parfois aussi déplorables qu’inévitables.

Pour moi, pas question, donc, de (mal) juger d’emblée ce nouvel album de Slayer
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, Repentless, sous prétexte de l’histoire récente mouvementée du groupe. Je partageais par anticipation les craintes des nombreux fans assez terrifiés à l’idée que Kerry King écrive, seul, le premier album de Slayer
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après six ans de disette. Mais, d’un autre côté, je ne peux pas dire non plus que j’ai follement aimé l’ensemble de l’œuvre du Slayer
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des années 2000.

En clair, laissons-lui sa chance à ce Repentless.

Après une intro classique mais pas dégueu, le morceau titre permet à l’album de démarrer convenablement, en rassemblant toutes les pièces éparpillées d’un puzzle Slayer
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de facture très classique. Rapide et allant droit au but, les riffs et les solos font du Slayer
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tout crachés. Même Tom chante comme dans les années 90, ou presque.

Mais les choses se corsent dès Take Control, où Slayer
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renoue avec le son qui le caractérise depuis Diabolus in Musica. A savoir cet allant limite mid-tempo, un peu bridé, pour un groupe globalement en pilotage automatique. Si bien qu’au final (et Jeff Hanneman ou pas, désolé pour les puristes) c’est un peu toujours la même histoire : l’approche fonctionne le temps de quelques titres, mais finit par lasser, encore plus avec quelques écoutes au compteur. Trop souvent, le groupe évolue trop confortablement, ou sans vraie structure, et ne prend pas de risque.

C’est assez flagrant sur When The Stillness Comes où les parties de guitares proprettes s’enchaînent sans que le morceau ne décolle vraiment. Cast The First Stone rappelle, lui, beaucoup (trop) Eyes Of The Insane (Christ Illusion), et Implode voit sa bonne intro et son énergie un peu remballée par quelques riffs moyens et des lyrics assez bas de gamme. En clôture, Pride In Prejudice peine également à intéresser (qu’elles sont loin ces clôtures d’album mythiques comme Seasons in the Abyss ou Raining Blood...). Même l’ultime contribution posthume de Hanneman ne fonctionne que partiellement et manque de liant (Piano Wire). C’est d’ailleurs surtout au niveau des lyrics que son absence se fait le plus cruellement ressentir.

Voilà qui semble très négatif et trop sévère. Car You Against You se révèle au fur et à mesure qu’il déroule, et rappelle agréablement ce feeling Punk à la Slayer
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. Atrocity Vendor sonne assez old-school dans son riff (très Show No Mercy) avant d’accélérer comme il faut pour déboucher sur un solo classique mais utra efficace. L’exercice des solos a d’ailleurs permis à Gary Hold de s’exprimer plusieurs fois sur cet album avec une certaine réussite (Vices, Chasing Death), qui appelle clairement à plus.

Reste la batterie... Difficile de dire si Bostaph craignait que l’on compare trop son jeu à celui de Lombardo sur les derniers Slayer
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, ou s’il ne souhaitait pas qu’on lui reproche de trop en faire, mais il n’en reste pas moins que ce n’est pas la créativité qui l’étouffe. Pas mauvais, son jeu aurait mérité, à l’image de l’album, plus de folie, tout en suivant moins la cadence imposée par King.

De mon point de vue, l’existence de Repentless ne doit pas fonder de questionnement sur la légitimité de Slayer
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en 2015, pas plus qu’il ne peut dénoter d’une quelconque arrogance de Araya et King à maintenir le groupe en vie. Mais en se contentant de mimer son matériel plus récent, qui n’est pas son meilleur (et de loin), et peinant à insuffler suffisamment de folie dans ses compos, je conviens que cet album déçoit à moitié, et aurait peut-être dû, tant qu’à faire, laisser plus de place à l’expression de Holt. Slayer
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restera probablement un groupe à voir en live, mais pour le pendant studio il faudra aller plus loin que ce Repentless qui contient malgré tout quelques très bons titres. Prenons ça comme une première marche avant de (re)monter des abysses.



Tags : Thrash, culte, Terry Date, Araya, King, Holt, Hanneman
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