Chronique

DEVIN TOWNSEND PROJECT
Transcendence

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Century Media

10 titres, 64 minutes
Sorti le 02-09-2016


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Lundi 3 octobre 2016

Aaah, Devin Townsend
Devin Townsend


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. Y a-t-il artiste plus versatile, surprenant, barré mais aussi génial et talentueux que le Canadien, non seulement dans le monde du metal mais bien dans le monde de la musique ? Le chanteur (et guitariste/compositeur!), qui a débuté sur l'album Sex & Religion de Steve Vai
Steve Vai


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avant de lancer quasi-simultanément une carrière solo et le légendaire groupe Strapping Young Lad (séparé depuis 2006) a tout fait. Passer à côté d'un poste de chanteur chez Judas Priest
Judas Priest


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pour remplacer Halford (Devin voulait garder sa liberté), sortir un des albums les plus furieux du metal industriel (le culte City), se retrouver en service psychiatrique, balancer quelques uns des meilleurs albums de metal progressif de l'histoire du style, raconter la vie d'un alien accro au café (sur Ziltoid the Omniscient), puis sortir un album de musique ambiante à la limite du fond sonore de balnéo (Ghost) ou encore un opus purement country (le génial Casualties of Cool)... Bref, bien difficile celui qui n'y trouve pas son compte.

Mais bien malin aussi celui qui comprend tout. , la suite de Ziltoid the Omniscient parue l'année passée (oui, Devin a un rythme de sortie qui oscille entre un et deux albums par an), avait laissé sceptique. Touffu, même pour les habitués de l'artiste (ceux qui avaient survécu à son album Deconstruction, summum de la folie du bonhomme), mais aussi un peu moins inspiré et accrocheur, il avait même été éclipsé par l'étonnant Skyblue, « CD bonus » que Devin avait composé à la demande de son label... mais qui contenait au final quelques vrais tubes pop-prog' comme le groupe (le terme est aujourd'hui adéquat) en pond depuis maintenant quelques années. Townsend avait pourtant sorti l'année précédente (oui, il faut suivre) un Epicloud génial, parfait condensé de sa musique la plus accessible (mais metal), et commençait donc un peu à nous perdre.
Vers où irait Transcendence ? Le Canadien allait-il revenir au metal progressif quasi-mystique de ses débuts (Ocean Machine, Accelerated Evolution), encore compliquer le bazar en multipliant les couches musicales, nous sortir un album de pop ou s'aventurer vers des terres inexplorées (après tout, il lui reste encore quatre ou cinq styles à essayer...) ?

Pour ce premier opus réellement composé en groupe, et plus seulement guidé par la douce folie de son géniteur, on pouvait s'attendre à quelque chose d'un peu plus carré. Ce sera le cas... plus ou moins. Rarement un album de DTP (Devin Townsend Project
Devin Townsend Project


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, le nom sous lequel le groupe tourne) aura mis à ce point en avant les musiciens, notamment Ryan van Poederooyen, le batteur, qui balance tout au long de Transcendence une performance époustouflante (inutile de citer un titre en particulier, le mec explose tout sur chaque morceau... oh, si, allez : écoutez-le propulser cet Offer Your Light stellaire pour comprendre!). De même, plusieurs soli de guitare, élément assez rare dans la musique de Devin, illuminent l'opus (Failure), dans un style bluesy plutôt que démonstratif.
La part belle est également faite à des refrains absolument géniaux, comme sur le premier titre révélé, Failure, où Townsend rappelle à tous qu'il est probablement le plus grand chanteur en activité (et non, je ne m'emballe pas). Ce titre aérien, à la fois émotionnel et puissant, rappelle les grands moments d'Accelerated Evolution (Deadhead) ou Ocean Machine. Secret Sciences, de son côté, rappellera plutôt Terria dans ses atmosphères plus lumineuses – avec encore une fois cette science du refrain, acquise au fil des albums, qui fait qu'après une longue montée en puissance, une ligne vocale imparable vous prend par surprise.



Devin Townsend
Devin Townsend


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oscillait depuis plusieurs années entre des albums particulièrement accessibles (Ki, Epicloud, Ghost, Skyblue, Casualties of Cool) et des opus excessivement complexes (Deconstruction, Ziltoid 1 et 2), laissant derrière lui le metal progressif mystique, lumineux et plein d'émotion de ses premiers albums solo. Et s'il revient ici à ses premières amours, on retrouve parfois l'emphase qui caractérise l'artiste, comme sur les choeurs en intro du monumental titre éponyme, Transcendence, au prérefrain très réussi que se partagent Devin et une Anneke Van Giersbergen
Anneke Van Giersbergen


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(ex-The Gathering
The Gathering


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) qui semble avoir définitivement intégré le crew du DTP – et on s'en réjouit tant sa voix est un régal. Autre moment plus fouillé, l'énorme Higher, près de 10 minutes au compteur mais digeste, carré et cohérent – bien que particulièrement syncopé (« We all ripp off Meshuggah », chantait Devin sur l'album Deconstruction...).
On retrouve également quelques moments plus directs, comme Offer Your Light (porté par Anneke) qui n'aurait pas déparé sur Epicloud ou le final Transdermal Celebration, mais le tout est composé avec une finesse plus entendue depuis longtemps chez Devin – ceci dit sans nier la qualité immense de... hé bien, de toute sa discographie. Seul léger manque d'inspiration, la reprise de son morceau Truth, initialement sur Infinity, qui n'apporte pas grand chose... à part relier les deux albums. Ce qui n'est peut-être pas innocent : Transcendence peut rappeler Infinity par bien des aspects, y compris la qualité.

Cet album confirme une chose : Devin Townsend
Devin Townsend


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est un des artistes les plus talentueux qui soient, capable de retrouver l'inspiration à tout moment. S'il ne surprend pas sur Transcendence (pour une fois), il sort peut-être son meilleur album depuis longtemps...
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AUTEUR : Florent
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on é...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Agai...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Again!...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Again!...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Again!...

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