Chronique

ILS
Curse

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P.O.G.O. Records

10 titres - 29 min
Sorti le 04-07-2020


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Dimanche 21 mars 2021

D'accord, cet album n'est pas une sortie chaude puisqu'il date de l'été dernier. Autant y aller directement, sa découverte récente m'a littéralement promis l'exutoire dès les premières frappes et une entrée tonitruante. Et lorsque la secousse produit son effet une demi-heure durant, il fut un temps où j'aurais été tenté d'en alerter le monde entier. Aujourd'hui, toutes proportions gardées, je ne peux passer sous silence le hurlement d'une époque mise en évidence par le fracas que génère le passage d'une entreprise de déforestation en Oregon. Car il s'agit bien là de bûcheronnage. Proprement certes, et c'est cela qui paraît déroutant. C'est ainsi que surgit une nouvelle créature aussi criarde, lourde et épaisse que cinglante. Certains affirment qu'on peut entendre pleurer les arbres. À travers Ils
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, il est possible que vous les entendiez cracher leur déchirement en une succession de menaces à la terre entière.

Enracinés du côté de Portland autour du chanteur Tom Glose (Black Elk
Black Elk
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), du guitariste Nate Abner (The Days, The Nights), du batteur Tim Steiner (Passerby) et du bassiste Adam Pike (White Orange), à comprendre que ces quatre-là sont issus de l'indie rock et d'un stoner nerveux, Ils
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vient de sortir son premier album Curse. Comme s'il s'agissait de leur style, condensé d'influences lourdes, corrosives et non compromises, la signification de leur nom (prononcez un ''Ilz'' sifflant) reflète plusieurs évocations dont, par exemple, ''Invisible Last Syndrome''. Celui qui frapperait les vivants toujours en train de chercher leur dernier souffle, ce dont Ils
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se réclame ici à travers un assemblage musical dégommant, maîtrisé et parfaitement calibré pour des tympans avides de l'explosion. Ce qui frappe, à l'avant des riffs aussi épais qu'incisifs et du groove massif que produit le martèlement rythmique servi par une basse rampante, c'est le charisme vocal trônant à travers la fureur impressionnante du chanteur. Une voix qui vous happe, captivante d'un bout à l'autre des dix titres courts mais non moins élaborés. Une palette contrastée entre clarté haletante, râles et cris violents de stryges qui vous embarquent dans une agitation furieuse mais néanmoins stylée.

Car n'allez pas croire que cette rage dévastatrice ne traduit pas une forme d'exploration domestique. En effet, l'équilibre se ressent et une certaine esthétique se dégage de l'ensemble, tant à travers sa construction que sa réalisation. C'est noise mais ça sonne propre. Ce n'est pas aussi dur qu'un noyau hardcore. C'est maléfique sans se révéler vraiment occulte. Derrière l'énergie constante et cet assemblage limpide, on décèle des morceaux variés et un premier album à partir duquel on se prend à imaginer ce que Ils
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, suite à l'investigation et l'approfondissement de certaines voies nourries par de plus larges entailles émotionnelles, pourrait produire à l'avenir comme alliage qui n'aspire qu'à révéler une charge de splendeur supplémentaire. En attendant, si comme moi vous maintenez l'espoir de voir un jour débarquer sur les scènes européennes ce groupe à peine formé au moment de la première vague de déforestation, formez les signaux de fumée à l'heure du grand reboisement!



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