Interview

THE YOUNG GODS

La chaleur organique, on l’a toujours recherchée, dès le début on utilisait une batterie live par exemple.


Mardi 11 janvier 2011

THE YOUNG GODS
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fut un des premiers (pour ne pas dire le premier) groupes à utiliser le sampler comme un instrument à part entière. Qu’est-ce que l’adjonction d’un guitariste en studio vous a apporté ?


L’arrivée de Vincent amène surtout un musicien supplémentaire. Il touche à beaucoup d’instruments, notamment dans l’électronique, et ne peut être résumé à un guitariste. Cela dit, l’apport d’une guitare live donne parfois plus de souplesse et de relief que n’en permettent les samples. Et je ne suis pas sûr qu’au final les gens puissent bien faire la différence entre ce qui est joué et ce qui est samplé. « Additional confusion ».





Quand l’annonce de la sortie de votre nouvel album (Everybody Knows) fut faite, c’est la chanson de LEONARD COHEN
LEONARD COHEN
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du même nom qui s’est mise à tourner dans ma tête. Ça me chipote de savoir si il y a un lien ?


Inconsciemment je pense. Personne n’en fredonnait cette chanson au studio dans mon souvenir, ni ne l’avait en tête. Il se trouve que le titre de l’album y renvoie, ainsi qu’aux paroles de « Kissing the sun » sur l’album « Only heaven » d’ailleurs…une jolie coïncidence, non ?



Everybody Knows possède une chaleur organique au niveau du son, alors qu’il comporte justement son lot de sons électroniques, plus froids par définition.
Je me souviens de vos débuts où vous expliquiez composer avec les instruments et par la suite enregistrer avec les samples de ces derniers. Qu’en est-il aujourd’hui ?


Notre méthode de travail actuelle c’est un peu de ne pas en avoir… il nous arrive en effet de nous sampler nous-mêmes, on joue aussi en live et on utilise des programmes de nerds… on mêle à l’électronique des sons ramenés par Franz de la jungle péruvienne ou on utilise notre discothèque… En tant que batteur, je recycle le vieux matériel électronique que le groupe n’utilise plus sur scène pour travailler des sons. Ca ne va pas sans poser quelques problèmes de compatibilité…

La chaleur organique, on l’a toujours recherchée, dès le début on utilisait une batterie live par exemple. On n’a jamais considéré qu’électronique rimait avec froideur, sauf quand il s’agit d’une démarche intentionnelle.





Est-ce que votre travail sur l’album acoustique Knock On Wood a changé (révolutionné) votre manière de travailler ou de composer ? On dit que l’exercice de l’acoustique est une remise en question conséquente dans la carrière d’un groupe.

Dans le cas de « Knock on wood » il s’agissait d’arrangements, pas de compos. Mais comme on remplaçait principalement des machines, on ne pouvait pas se contenter de jouer moins fort ou avec des balais, il fallait réinventer les chansons.
Je ne pense pas qu’il y a eu remise en question, mais enrichissement, certainement. Franz a pu travailler sa voix beaucoup plus subtilement sans avoir à lutter contre un mur de son par exemple. Et surtout, cela nous a donné envie de mêler cette expérience à l’électronique pour l’album actuel.



Tout comme Knock On Wood, Everybody Knows conserve un registre feutré, alors que vous avez retrouvé l’électricité. Pourtant vos prestations Live sont plus frontales et développent un son plus lourd. Qu’en sera-t-il des titres extraits de l’album sur scène prochainement ?

On est en train de leurs faire passer le baptême de la scène. Cette fois, tout ou presque a été composé en studio et le passage est délicat, plus que pour « Superready /fragmenté » qu’on jouait déjà en partie sur scène avant d’entrer en studio.
« Everybody knows » est en effet moins frontal et le rendu scénique peut être un peu moins brutal. Mais tout dépend de ce qu’on va jouer d’autre…et puis « No land’s man » sur scène, c’est assez puissant.



Le nom du groupe trouve son origine dans la chanson Young God de SWANS
SWANS


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. Qu’est-ce que vous pensez du retour de SWANS
SWANS


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aujourd’hui ?


Nous n’avons pas encore écouté l’album.



On voit plein de groupes marquants faire un retour après un long silence en ce moment. Vous qui n’avez cessé de battre le fer, comment accueillez vous ces idées de retour ?

Sans animosité, quand tu crées quelque chose, il t’appartient de le produire quand bon te semble. Mais cela dit, les groupes reprennent souvent les choses là où elles se sont arrêtées… pour eux.





Dans le même ordre d’idées, lorsqu’il ne s’agit pas d’un simple retour, la mode est à organiser une tournée ou une promotion d’un concert sur le concept d’une prestation live entièrement dédiée à un album culte, et donc passé. Que pensez-vous de cette démarche ? THE YOUNG GODS
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pourrait-il reprendre l’idée avec un album comme L’Eau Rouge, TV Sky ou Only Heaven (par exemple) ?


On l’a fait figure-toi. Une fois c’était pour un festival en Allemagne autour de Kurt Weil. On y a joué l’intégralité du « Young Gods play Kurt Weil » ça nous a semblé avoir du sens en l’occurrence. On a joué « TV Sky » aussi, une commande du For Noise Festival en Suisse. Comme j’ai rejoint le groupe après la parution de ces albums, c’était très excitant de m’y plonger. Certaines chansons n’avaient été que très peu jouées, et on a même gardé « Summer eyes » dans les rappels de la tournée Superready…



Tenter Le Grillage renoue avec le THE YOUNG GODS
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des débuts, plus massif. Question textes, le style a toujours été onirique voire surréaliste. Que ce soit en anglais, en allemand ou en français, attachez-vous de l’importance à ce que le propos soit compris ? Si oui, pourriez-vous expliquer cette chanson ?


Franz aime jouer avec le sens multiple des mots et de fait, les chansons racontent souvent plusieurs choses. « Tenter le grillage » est un peu une exception. Le thème y est plus lisible, il s’agit du terme employé par les Africains qui tentent de passer les frontières de l’Occident, grillagé, bien sûr…





On sait que THE YOUNG GODS
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cherche à se renouveler constamment. En plus de 20 ans, nous avons eu l’occasion de nous rendre compte que les albums se suivent mais ne se ressemblent pas. Everybody Knows est sans doute l’album le plus Dance du groupe. Est-ce par volonté de toucher un nouveau public ?


C’est un peu une seconde nature chez nous. Un gars a dit un jour de nous « je serais surpris de ne pas l’être ». Cela dit, c’est amusant que tu le trouves « danse ». On entend plein de choses contradictoires à son sujet. J’ai même lu quelque part que c’était le moins accessible de nos albums.
Si on élargit notre public tant mieux, mais c’est surtout le cadre de notre musique qu’on a essayé d’élargir en fait.



Les YOUNG GODS n’ont de cesse de se ré-inventer aussi par de multiples collaborations, dernièrement, la rumeur évoquait le fait que Richie Havens avait envie de collaborer avec vous… Entre toutes ses collaborations, explorations ou expérimentations, d’où vous vient cette insatiable envie et curiosité ?

Précisément de cette volonté d’élargissement. On a constaté que « The Young Gods » était notre meilleur outil et on a décidé de l’employer pour d’autres projets que la simple alternance disque/tournée de rock pour éviter de se disperser dans plein de side projects (tentation courante après plus de 20 ans de vie commune).



Vous avez eu une influence sur quantités de groupes ou d’artistes dont certains peut-être plus inattendus, on pense à NEUROSIS
NEUROSIS


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qui vous avait invité au Roadburn, mais en cette fin 2010 qui influence les YOUNG GODS ?


Ca serait un peu fastidieux de te citer tout ce qui peut bien nous influencer, plein de formes de musique mais au-delà les sons, les bruits, organisés ou non.



La Suisse enfante des groupes qui explorent et recherchent tout en ayant une maturité certaine dans leurs sons et démarche artistique mais surtout qui ont une longévité respectable. Je pense évidemment à THE YOUNG GODS
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mais aussi à d'autres comme KNUT
KNUT


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et SAMAEL
SAMAEL


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, pour ne citer que trois groupes dans des styles radicaux et différents mais qui tous, à chaque album ou presque, repoussent les limites et qui perdurent. Avez-vous une explication à cette qualité ? Un trait de caractère commun ?


Tu sais une de nos dernières chansons s’appelle « No land’s man »… mais si on voulait trouver un esprit commun en Suisse, ça serait un peu cette science du collage, de la reconstruction qu’on a développée avec le sampling et qu’on retrouve chez des artistes comme Yello ou même les sculptures de Jean Tinguely ou la biomécanique de Giger.
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