Interview

ALCEST

Vendredi 7 décembre 2012

Comment vas-tu ?

Stéphane Paut : Ça va... Ça pourrait aller mieux ce soir parce qu'on n'a pas fait un super concert. Il y a quelques difficultés sur la tournée. Le tourbus nous a lâchés une première fois, puis une seconde. Là, on est actuellement dans le deuxième bus et on va en récupérer un troisième dimanche. Donc trois bus en une tournée. Spécial.


Vous avez beaucoup tourné cette année. Vous avez joué un peu partout dans le monde. Qu'est-ce qui t'a poussé à faire des concerts, étant donné qu'aux débuts du groupe, il n'y avait pas de live ?

S.P. : Pendant des années, quasiment dix ans, ça a été un projet studio. Forcément, au bout d'un moment, tu as envie de faire des concerts. Je pense que la musique doit se partager sur une scène. Je pense que c'est bien que les musiciens se confrontent au public et à la scène. C'est une approche qui est complétement différente du studio. C'est l'opposé en fait. C'est-à-dire que c'est un instant qui dure quarante-cinq minutes, une heure ou une heure et demi et c'est très spécial. Au début, je n'aimais pas du tout. Durant les six premiers mois, je ne me sentais pas bien du tout sur scène. Et au fur et à mesure, à force de tourner, ça commence à aller un peu mieux et maintenant, ça va plus ou moins. Mais quand ça se passe bien, par contre, quand il n'y a pas trop de problèmes techniques, quand le public est chouette et surtout qu'on est contents de la prestation, c'est-à-dire pas trop de pains et tout ça, là je suis vraiment super content. Après, j'ai une pêche d'enfer pendant toute la soirée, je suis super euphorique. Ça, c'est le bon côté.



© John Gallardo


Vous avez fait quelques gros festivals metal cet été, comme le Hellfest et le Summer Breeze par exemple. Est-ce que votre musique passe bien lors d'événements tels que ceux-ci ?

S.P. : Je pense que oui. Je pense, et c'est ce que nous a dit notre ingé son, que la musique d'Alcest
Alcest


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est vachement ample. C'est assez épique et ça se prête assez bien aux grandes scènes avec du monde. Je déteste me sentir à l'étroit sur une scène. Tu vois, quand il n'y a pas de place pour mettre tes pieds, tu ne sais pas trop quoi faire... Ça, j'aime pas du tout. Sur les grandes scènes, tu peux marcher, tu te sens moins enfermé. Je pense que ça s'y prête plutôt bien. L'avantage, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui ne nous connaissent pas qui nous découvrent en festival. Donc pour nous, c'est super.


Vous avez un public qui est principalement metal, vous tournez avec des groupes metal, vous jouez à des festivals metal alors que vous ne jouez pas du metal. Est-ce difficile d'atteindre un public qui correspondrait plus à ce que vous faites ?

S.P. : Ouais, c'est très difficile parce qu'à partir du moment où tu mets un pied dans le metal, tu restes metal pour toujours. Par exemple, Anathema
Anathema


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, maintenant ils ne font plus du tout du metal, et ils jouent toujours devant des metalleux. Alors que pour le coup, eux, ils font du rock, pas du tout du metal. Mais moi, j'aimerais bien, oui. Pourquoi ne pas garder les metalleux ? S'ils nous apprécient, c'est vraiment super. Mais oui, pouvoir atteindre un public un peu différent, ce serait bien aussi. Surtout que comme tu dis, la musique n'est pas forcément metal.



© John Gallardo


L'aspect visuel du groupe est assez développé (les artworks, photos et clips). Peux-tu en parler un peu ? Est-ce que c'est toi aussi qui gère tout ça ?

S.P. : Oui, c'est moi. Je contacte Fursy ou les mecs avec qui je m'entoure et je leur dis voilà, il me faut cette scène-là, avec ce personnage-là, ces couleurs-là. Disons que j'ai déjà les visuels un petit peu en tête, sauf que je ne suis pas capable de les dessiner. Donc c'est Fursy par exemple qui fait les pochettes et tout ça, mais c'est vrai qu'on fait tout à deux. Je n'ai jamais laissé carte blanche à qui que ce soit pour des visuels parce que je sais exactement ce que je veux.


Vous allez bientôt enregistrer le prochain album. Peux-tu en dire un peu plus là-dessus ?

S.P. : On va l'enregistrer en Islande au mois de mars 2013. C'est le studio de Sigur Rós
Sigur Rós


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. On va bosser avec leur producteur donc on est super contents. On a hâte. Et justement, c'est pour avoir un son un peu différent du son metal qu'on a pu avoir sur les précédents albums. Un truc peut-être plus organique, plus naturel, qui sonne un peu plus chaleureux. Donc voilà, musicalement, ce ne sera plus du tout metal. Il y a beaucoup de gens qui seront déçus, mais bon, tant pis, c'est comme ça. Les morceaux seront un peu plus courts. C'est plus rock en fait. Mais toujours en ayant les mélodies typiques d'Alcest
Alcest


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. Je pense qu'il y a une partie des gens qui s'y retrouvera.


Et j'ai entendu dire qu'il y aura des invités. Pas de noms ?

S.P. : Oui, il y en aura deux. Je ne peux pas en dire plus pour l'instant. Mais en tout cas, si ça se fait, ce serait juste super. Mais à mon avis, ça va se faire.


Le thème récurrent dans Alcest
Alcest


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, ce sont des visions que tu as eues lors de ton enfance. Penses-tu continuer éternellement à parler de ça ?


S.P. : C'est une bonne question. Il y a certains albums où je fais des trucs un peu différents comme Écailles de Lune, c'était un peu différent. Ce n'est pas exactement sur mes visions d'enfance, c'est un autre délire en fait. Souvenirs d'un Autre Monde et le dernier, Les Voyages de l'Âme, c'est vraiment sur ça, sur ces visions. Mais Écailles de Lune, c'était plus lié à ma vie, à la vie que j'avais à l'époque, à mes émotions à cette époque-là. C'était une période un peu difficile. C'est un album qui est plus sombre, un peu plus détaché du concept de base d'Alcest. Et je pense que je vais alterner et y revenir régulièrement. Peut-être que j'aurai besoin de parler de trucs un peu plus connectés à ma vie de temps en temps, sur un album ou un EP. Mais je pense que ça restera jusqu'au bout, même si je n'en parle pas concrètement, ça restera toujours ancré dans les mélodies, dans le style, parce que ce n'est pas quelque chose que je peux perdre. Ça fait partie de moi. Quoi que je fasse, ce sera forcément relié à ça.



© John Gallardo


Tu participes également à quelques autres projets comme Old Silver Key
Old Silver Key


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et Lantlôs
Lantlôs


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. Qu'est-ce que ça t'apporte ?


S.P. : Des vacances ! Ça change. Ça me permet de n'avoir aucune responsabilité. Je fais du chant, c'est super. Puis c'est vachement intéressant de travailler avec d'autres personnes. Pour moi, c'est de l'air frais. Ça change d'Alcest
Alcest


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où je suis tellement impliqué. C'est tellement important pour moi que ça fait du bien de faire un truc pas forcément plus léger, mais où je suis au service de quelqu'un. Je n'ai pas de responsabilités. Je donne ma voix, mais je n'ai pas écrit de textes pour ces deux projets. C'est vraiment juste poser ma voix sur de la musique. Donc c'est vraiment super.


Est-ce qu'il y a de l'actualité avec ces projets-là ?

S.P. : Il y aura un autre album avec Old Silver Key
Old Silver Key


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. Quand, je ne sais pas. Mais on est en train d'en parler avec Roman Saenko. Je ne sais pas quand ce sera fini.
Pour Lantlôs
Lantlôs


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, on a le Roadburn d'ici quelques mois. Il va falloir commencer à répéter bientôt.
Voilà. Pas plus.


As-tu autre chose à dire ?

S.P. : Non, merci à vous d'être venus au concert et merci pour l'interview !


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AUTEUR : Elodie
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au déto...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...

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