Interview

NEWSTED

Mardi 6 août 2013


© Elsie Roymans

SMA : Alors Jason tu as déjà joué quelques concerts avec Newsted, ton nouveau groupe. Que ressens-tu sur scène ?

Jason Newsted : On a joué en tout pour le moment 18 concerts, donc c’est clair que c’est du tout neuf. Nos 13 premiers concerts étaient juste des concerts de rodage dans des petits clubs aux Etats-Unis devant 200, 300 ou 600 personnes. Là on vient de jouer 5 ou 6 dates en Europe dans des grands festivals devant des milliers de gens. Au Sonisphere on a ouvert pour Iron Maiden, donc ça changeait pas mal des petits clubs. C’est un sentiment un peu fou pour le public. Même si on joue un ou deux petits passages de Metallica, les personnes entendent ces chansons pour la première fois de leur vie. Et c’était assez surprenant de voir leur réaction si positive. C’est un truc de fou quand tu imagines que ce groupe n’existe que depuis 4 mois. On se sent vraiment à l’aise sur scène et de plus en plus fort encore à chaque prestation. Pour moi c’est un véritable challenge car être frontman c’est pas mal de responsabilités finalement. Je dois jouer, chanter et essayer de ne pas oublier les paroles (rires). Puis là le groupe est un peu plus petit que Metallica. Je fais attention à mon équipe, ce que je ne devais pas forcément faire en jouant avec Metallica. Il y a un team spirit qui est vraiment important de maintenir si l’on veut que la tournée se passe bien. Tout ça, je ne l’ai jamais fait avant. Ça peut paraître con, mais c’est vraiment quelque chose de nouveau pour moi.

SMA : Tu as déclaré dans une interview donnée à Rolling Stones Magazine que tu avais 4 rêves dans ta vie : jouer pour Metallica
Metallica


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, jouer avec Ozzy, jouer avec Voivod
Voivod


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et créer ton propre groupe. Créer Newsted
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, c’était vraiment un truc dont tu rêvais dans ta vie ?

J.N. :
Oui, tout à fait. Newsted c’est le quatrième gros chapitre de ma vie et j’en rêvais depuis des siècles (rires). C’est le tout premier groupe que j’ai créé dans ma vie. J’ai joué dans beaucoup de groupes dans lesquels j’étais un peu comme une bouffée d’air frais à un moment où ces groupes avaient du mal. Que ce soit Metallica
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, Voivod
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, Ozzy et les autres, tous ces groupes existaient déjà avant que je les rejoigne. J’y apportais une nouvelle énergie. Là avec Newsted j’ai tout fait moi-même. J’ai 32 ans de carrière et c’est la toute première fois que je choisi les musiciens d’un groupe en 32 ans de carrière. Ce groupe, c’est comme un rêve de gosse.


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SMA : Vous avez déjà un premier album qui sortira en août. Vous l’avez appelé tout simplement Heavy Metal Music. Pourquoi l’avoir nommé ainsi ?

J.N. :
Parce que c’est ce que c’est. Sur ce disque, on joue du heavy metal et rien d’autre.

SMA : Ce n’est pas un peu banal comme titre ?

J.N. :
Oui tout à fait. Tu sais, tout ce que j’ai appris dans le monde du heavy metal je l’ai appris lorsque je jouais avec Metallica. On a voyagé dans le monde entier et le groupe était connu partout où on allait. C’était le World Wide Band avant le World Wide Web. Metallica
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était un groupe mondial. Quelle que soit ta couleur de peau et quelle que soit la langue que tu parles, tout le monde sait ce que signifie Heavy Metal Music. Si tu t’intéresse au heavy metal, tu sais ce que veut dire Newsted
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. Newsted, c’est moi Jason Newsted et on joue du Heavy Metal. C’est aussi simple que ça (rires).

SMA : Le seul message que tu fais passer dans ce disque avec ce titre c’est que les gens doivent écouter du heavy metal. Penses-tu que c’est un style musical qui n’est pas assez écouté ?

J.N. :
Je ne sais pas si c’est un style qui n’est pas assez écouté. Tout ce que je sais c’est que quand quelqu’un devient un fan de heavy metal, il le reste pour le restant de sa vie. Maintenant le disque ne se réduit pas qu’à faire passer ce message. Dans cet album on parle bien entendu de plein d’autres choses. J’y parle de ma vie, de mon expérience, mais aussi de situations de vie, d’histoires,… Tout ça dans le but de faire passer une énergie positive et d’apporter de la bonne humeur aux gens. On veut avant tout faire passer un message positif et rassembleur. Le monde du metal est avant tout une grande famille et il faut l’entretenir.


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SMA : Tu as aussi déclaré dans l’interview que tu as donnée à Rolling Stones Magazine que tu avais sacrifié une grande partie de ta vie pour Metallica. Qu’attends-tu de ce nouveau projet que tu viens de lancer ?

J.N :
En effet Metallica, ça a été beaucoup de sacrifices. Mais attention je ne m’en suis jamais plains. J’étais consentant (rires). Je suis très fier de ce que j’ai fait. Avec Metallica tout était évidemment disproportionné. Il y avait beaucoup d’argent en jeu pour beaucoup de personnes différentes. On avait des responsabilités et beaucoup de pression sur les épaules. A ce moment-là, tout dans ta vie passe après le groupe. N’importe qui peut tomber malade, même le président des Etats-Unis. Moi je ne peux pas. Si tu arrives le soir dans une salle où 20 000 personnes ont acheté leur ticket, tu ne peux pas dire que tu es malade ou que tu annules. Et je suis sûr que n’importe quel président ou chef d’état dans le monde ne souhaite pas devenir une rock star car cela implique trop de sacrifice.

SMA : Tu es occupé à me dire que tu aurais préféré devenir président des Etats-Unis ?

J.N. :
(rires) Non, absolument pas. J’adore ma vie. Je préfère être une rock star car il n’y a vraiment aucune barrière. Je peux très bien discuter avec des journalistes comme maintenant, puis aller boire un coup avec des fans. Demain je peux rencontrer des diplomates ou des magnas du pétrole. Tout le monde me parlera de heavy metal (rires). Tu es respecté par tout le monde et toutes les portes s’ouvrent à toi. Ca c’est la belle part du gâteau. Maintenant le côté négatif c’est que tout le reste doit passer en second lieu. Je me souviens que James (NDLR : James Hetfield) a manqué l’anniversaire de son premier fils. Qu’est-ce qui peut être pire que ça ? La vie de rock star c’est ça aussi.


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SMA : Après tes problèmes de santé survenus en 2006, tu as commencé à peindre. Est-ce que tu y consacres encore du temps ?

J.N. :
Oui j’essaye. Mais pour le moment la musique me prend pas mal de temps je t’avoue. Après mes opérations, j’étais évidemment incapable de jouer. Je ne savais rien porter ni lever les bras. Le pinceau était un des seuls trucs assez légers que j’arrivais à porter (rires). Non, en fait la peinture a été un moyen de m’exprimer à ce moment-là de ma vie. Je pouvais me décharger que de cette manière-là. C’est devenu ma seconde passion et ça me permet de faire sortir toute l’énergie que j’ai en moi. Pour moi la peinture et la musique sont au même niveau. Ce sont juste deux façons assez différentes de s’exprimer, mais le résultat final est le même.

SMA : Tu as aussi participé à quelques projets philanthropiques comme WhoCares ou Little Kids Rock. C’est important pour toi ?

J.N. :
Oui. Little Kids Rock est un projet qui date d’il y a au moins 10 ans maintenant. Le but de Little Kids Rock était de donner une chance aux enfants défavorisés d’apprendre un instrument de musique à l’école et de mettre la musique à la même place que le sport. Avec d’autres artistes tels que BB King, Joe Satriani, Dave Mustaine, Steve Vai et plein d’autres, on a fourni des instruments à ces gosses et on leur a donné des cours. Le but était qu’ils aient tous le même instrument et qu’ils apprennent des morceaux d’eux-mêmes, mais aussi en classe. Ce programme s’étendait sur plusieurs années et à la fin de chaque année, les classes devaient composer leur propre chanson. Et chaque année, la meilleure composition était sélectionnée et on l’enregistrait sur un disque. C’était assez magique de voir ce qu’ils parvenaient à faire. Et eux ils n’en revenaient pas que des stars de la musique jouent leur propre morceau.

WhoCares est aussi un projet important. Un jour Tony Iommi (NDLR : guitariste de Black Sabbath
Black Sabbath


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) m’a appelé. (rires). Ouais ! J’ai reçu un coup de fil de Tony Iommi mec. Je n’en croyais pas mes oreilles quand j’ai décroché et que j’ai entendu « Hey Jason, c’est Tony à l’appareil, Tony Iommi… » (Rires). J’avais des posters de ce mec partout dans ma chambre (rires). Bref, il m’a expliqué le projet. Le but était de créer un groupe de stars dans le but d’aider à récolter des fonds pour construire des écoles de musique pour les enfants. Alors Tony me dit au téléphone que dans le groupe il y avait déjà Ian Gillan (NDLR : Deep Purple
Deep Purple


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), John Lord (NDLR : Deep Purple
Deep Purple


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), lui-même, Miko Lindström (NDLR : HIM) et Nico Mc Brain (NDLR : Iron Maiden
Iron Maiden


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) et il me demande si je voudrais jouer de la basse avec eux. (rires). Je lui ai quand même demandé s’il se foutait de ma gueule, mais quand j’ai compris que c’était du sérieux j’ai tout de suite dit oui. On a tous enregistré nos parties pour le disque séparément. Chacun travaillait depuis chez lui. Ensuite on a tout foutu sur ordinateur et ça a fait un disque. J’étais un peu déçu de ne pas jouer avec eux dans la même pièce, mais c’était quand même énorme (rires).



SMA : Une dernière question Jason. Tu viens d’avoir 50 ans, comment vois-tu le futur ?

J.N. :
Tu te fous de moi mec ? J’ai jamais 50 ans (rires). Je n’en sais rien. Je le sens plutôt bien. Comme je te le disais ce nouveau groupe est réellement un nouveau départ pour moi. Le seul truc que je voudrais bien ce serait avoir de nouvelles cervicales (rires). Mais ce n’est pas possible. J’ai encore envie de m’amuser et d’être étonné par les gens avec qui je joue. J’aimerais bien voir plusieurs générations de fans venir à mes concerts. Je ne trouve rien de plus magique qu’un père et son fils dans la même salle occupés à écouter le même groupe. J’espère aussi encore apporter de bonnes choses aux gens qui viendront me voir sur scène. Avec Newsted
Newsted


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on ne fait pas de pognon, ce n’est sincèrement pas mon but actuellement. J’ai été très chanceux de faire partie de Metallica. J’ai gagné beaucoup d’argent et maintenant ce n’est plus ça qui m’intéresse. Je veux voir les gens sourire.
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