Interview

GIVE UP TO FAILURE

''Il n’y a pas de doute : notre album est un hybride de plusieurs styles musicaux.''


Lundi 7 décembre 2020

Après l’écoute de cet album comme il en existe peu, ''Burden'', et après l’avoir chroniqué, je me suis dit qu’il fallait à tout prix que j’en sache plus. D’une part sur ces 5 musiciens mystérieux venus de Varsovie, mais aussi sur les tréfonds de ce premier opus qui reflète une peine exquise.

Vous faites allusion au « fardeau » (« Burden ») à de nombreuses reprises dans votre album, qu’est-ce que ça représente pour vous ? Et qu’est-ce qui vous a donné l’idée de faire un album sur ce thème ?

Mark : « All I Wanted » était une des premières chansons que nous avons finie pour l’album, et qui a commencé avec les mots « Le fardeau que je portais était caché de ta vue ». Ça me faisait penser à nos démons, les peurs qui nous tordent de l’intérieur, qui nous dévorent et la façon dont elles peuvent impacter de nombreux aspects de nos vies. Après, je me suis rendu compte que le mot « fardeau » correspond à l’esprit de toutes les chansons de « Burden » vu les histoires et les émotions qu’elles reflètent.

Il semblerait que vous racontiez une histoire d’amour qui a tourné au vinaigre… Qu’est-il arrivé au héro de vos chansons pour qu’il en arrive là ?

Mark: L’album entier ne porte pas spécialement sur l’amour, mais certaines chansons sont dictées par nos propres sentiments ou histoires d’amour. « Burden » est plus porté sur la « partie de moi » qui regarde l’autre partie de moi, considérant ce qui ne va pas chez moi, ce que je ne suis pas capable de gérer et le fait que je continue de détruire les autres. Indirectement, c’est aussi un appel au secours.

Les histoires racontées dans vos chansons : pur fruit de votre imagination ou basées sur du vécu réel ?

Mark: Non pas que mon imagination soit moindre, mais toutes les chansons sont basées sur de vrais événements et de réelles expériences. *rires*








Etant un mélange de nombreux styles musicaux différents, est-ce que le genre que vous avez créé est intentionnel ou s’est-il construit au cours de votre « chemin » musical ?

Mark: Je suppose que c’est le résultat de beaucoup d’influences musicales. On n’en avait pas l’intention – mais ça s’est dirigé dans cette direction. J’apprécie le mot que tu as utilisé dans la chronique que tu as publié de notre album, « hybride ». Il n’y a pas de doute : notre album est un hybride de plusieurs styles musicaux. Mais lors de son écriture, on a juste laissé le vent nous mener où ça nous a mené. On se cherchait musicalement. Je peux te faire une révélation sur notre deuxième album : il sera – on peut le dire- moins éclectique. Je peux déjà me rendre compte de la direction qu’on veut prendre et ce qu’on veut dire à travers notre musique.

Mis à part ça, quel est votre genre de prédilection ? Et plus spécifiquement, quels artistes de ce genre ?

Michal: Beaucoup de genres. Par exemple – j’aime le bon vieux deathrock ou le post-punk. Parfois j’écoute aussi du black metal qui date – Darkthrone
Darkthrone


Clique pour voir la fiche du groupe
ou Mayhem
Mayhem


Clique pour voir la fiche du groupe
, mais j’aime aussi le shoegaze. Vous – les francophones – avez un trésor : Alcest
Alcest


Clique pour voir la fiche du groupe
. J’adore ce groupe ! Et maintenant que j’y pense, j’ai un goût pour la musique alternative française ! Varsovie
Varsovie


Clique pour voir la fiche du groupe
, Charles de Goal, Soror Dolorosa
Soror Dolorosa


Clique pour voir la fiche du groupe
, Dear Deer,Plomb,Katzkab,JE T'AIME. Ces groupes sont vraiment top !

Mark: Je ne veux pas citer de genre en particulier, parce que j’essaie toujours de ne pas catégoriser ou étiqueter la musique que font les autres groupes dans des cases précises. Lors de la création de “Burden”, j’écoutais énormément de Chelsea Wolfe
Chelsea Wolfe


Clique pour voir la fiche du groupe
, Holy Fawn
Holy Fawn


Clique pour voir la fiche du groupe
,O’Brother
O’Brother


Clique pour voir la fiche du groupe
, mais ce n’est pas le reflet de toute notre palette d’influences. Par exemple – je me suis épris pour Guns’N’Roses
Guns’N’Roses


Clique pour voir la fiche du groupe
depuis mes trois ans, mais d’un autre côté je suis un grand fan de Brand New. Parfois j’écoute du black metal ou de l'électro expérimentale. Puis parfois, j’aime le silence.

La musique que vous faites n’est pas courante en Pologne, qu’est-ce que ça fait d’être dans la minorité d’artistes représentant la musique alternative dans votre pays ?

Michal: C’est un sentiment génial. De mon point de vue, c’est ce que signifie être un artiste : créer quelque chose de nouveau, qui fait découvrir de nouveaux mondes à nos auditeurs ! Personnellement, c’est mon kif !

Mark: Ici en Pologne, ce genre musical que nous jouons est très underground. Pour moi, le principal a toujours été de transmettre la passion et l’émotion. Le hip-hop et malheureusement le soi-disant disco polo sont à présent devenus mainstream, ici. Je pense que la Pologne a encore besoin “d’évoluer”, bien qu’il y ait un certain nombres de personnes ouvertes aux genres de musique à part.

Votre album semble être le résultat d’un travail de longue haleine, j’imagine que ça a dû être complexe de le finaliser, surtout dans une période comme celle-ci… Pourriez-vous m’expliquer par quelles difficultés vous êtes passés ?

Michal: En effet, ça l’était. En tant que batteur, c’était la première fois que j’enregistrais. Avant ça, j’avais déjà été quelques fois en studio – mais c’était juste pour enregistrer quelques démos avec mon premier groupe. Maintenant que j’ai tout appris, chaque son, chaque spécificité, détail technique est important. J’ai enregistré avec de bons amis & musiciens. J’étais un peu anxieux, mais j’apprécie le résultat final de ces sessions. Et bien sûr, à cause du COVID, on a eu quelques semaines de pause.


Mark: Maintenant, je peux enfin dire que j’ai commencé à écrire “Burden” en 2017 approximativement, même si à ce moment-là, ça ne m’avait même pas traversé l’esprit d’un jour sortir l’album dans le futur. C’était une période difficile. J’étais dans un groupe appelé Aviaries avec Chris – notre guitariste lead – et le groupe a splitté. On était dévastés. J’écrivais juste des chansons, je me rongeais les ongles et fantasmais sur la suite des évènements. Give Up To Failure
Give Up To Failure


Clique pour voir la fiche du groupe
a été créé en tant que projet solo, et c’est naturellement que Chris et moi avons décidé d’en faire un groupe.
Mais, sur ce point!
Les choses ont mal tourné, je veux parler du covid bien entendu, et a écourté le processus d’enregistrement de “Burden”… Qu’on a dû reporter à un peu plus tard. Je suppose qu’on avait fini d’enregistrer la batterie en juin, c’était presque la cerise sur le gâteau. Le mixage a aussi été compliqué, je le faisais presque tout seul avec l’aide de Chris, qui a valu tout l’or du monde. C’était en avril, au milieu de la pandémie. J’avais ce travail plannifié pour finir les morceaux un à un, dans l’ordre chronologique de l’album. Je me souviens avoir stagné avec “Within”. Je commençais petit à petit à perdre la boule à cause de la situation (la charge de travail, les deadlines,…). Jai eu besoin d’un mois de break pour rassembler mes idées.

J’ai remarqué que pour l’instant vous n’aviez pas encore pu jouer en dehors de la Pologne, est-ce que c’est dans vos plans faire des dates au-delà des frontières de votre pays, voire même de l’Europe ?

Mark: Bien sûr. Ce serait un rêve devenu réel. Mais pour le moment, on attend un contexte meilleur, et on se concentre sur l’écriture de notre prochain album.

Et, dernière question mais pas des moindres : A part ça, quelque chose de plus à ajouter ? Un petit secret backstage que je ne pourrais pas deviner en écoutant l’album, peut-être ?

Michal: Je voulais juste préciser que ce premier album est bien plus qu’un simple album, à mes yeux. Pendant les répétitions, l’enregistrement, le mixage et le mastering, nous avons réussi à créer quelque chose de magique et amical. On a commencé ce groupe comme si on était collègues, et désormais – je peux le dire – on est vraiment une bonne bande de potes. Ca a beaucoup de valeur pour moi. « Burden » nous a réuni.

Mark: Il y a beaucoup de différents sons de guitare superposés dans l’album. Chris a cet incroyable sens des touches de finition à ajouter pendant l’étape du mixage, donc c’est principalement grâce à lui. Dans la partie très rythmée, l’outro de « Sedation », on peut entendre des sortes de batteries bréziliennes, « caixas » et « surdo ».





TU AS AIME ? PARTAGE !
Google +
Twitter
Facebook
Whatsapp
E-mail
E-mail
Google +
Twitter
Facebook
AUTEUR : Rosie
Ayant commencé son apprentissage musical avec le jazz et le blues, Rosie s’oriente aujourd’hui davantage vers la scène alternative dans sa globa...
Ayant commencé son apprentissage musical avec le jazz et le blues, Rosie s’oriente aujourd’hui davantage vers la scène alternative dans sa globalité. C’est en mars 2020 que son aventure démarre sur les chapeaux de roue : elle intègre un groupe de musique durant quelques mois, ainsi que la rédaction d’un magazine musical. Désormais ar...
Ayant commencé son apprentissage musical avec le jazz et le blues, Rosie s’oriente aujourd’hui davantage vers la scène alternative dans sa globalité. C’est en mars 2020 que son aventure démarre sur les chapeaux de roue : elle intègre un groupe de musique durant quelques mois, ainsi que la rédaction d’un magazine musical. Désormais armée d'outils pour comprendre cet art plus en profondeur, elle se met à analyser tout ce qu’elle écoute, du roc...
Ayant commencé son apprentissage musical avec le jazz et le blues, Rosie s’oriente aujourd’hui davantage vers la scène alternative dans sa globalité. C’est en mars 2020 que son aventure démarre sur les chapeaux de roue : elle intègre un groupe de musique durant quelques mois, ainsi que la rédaction d’un magazine musical. Désormais armée d'outils pour comprendre cet art plus en profondeur, elle se met à analyser tout ce qu’elle écoute, du rock psyché au black metal en passant par le sludge, trash, heavy, classic rock, grunge...
Ayant commencé son apprentissage musical avec le jazz et le blues, Rosie s’oriente aujourd’hui davantage vers la scène alternative dans sa globalité. C’est en mars 2020 que son aventure démarre sur les chapeaux de roue : elle intègre un groupe de musique durant quelques mois, ainsi que la rédaction d’un magazine musical. Désormais armée d'outils pour comprendre cet art plus en profondeur, elle se met à analyser tout ce qu’elle écoute, du rock psyché au black metal en passant par le sludge, trash, heavy, classic rock, grunge et j’en passe. Mais après six mois de collaboration, elle quitte ce dit magazine pour embarquer à bord du navire Sh...

► COMMENTAIRES

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter !

Soit en deux clics via Facebook :

image

Soit via l'inscription classique (mais efficace) :

image

► A VOIR ENSUITE