Dimanche 24 août 2008

E : Ok ! La première question est au sujet de tous ces changements de line-up dans The Dillinger Escape Plan. Depuis l’an dernier, Chris et Brian ont quitté et tu es maintenant le seul membre originel.

B : Eh bien, tous les groupes changent ! Les groupes changent au fil du temps, de plein de façons différentes… On vit de nouvelles expériences, on vieillit… Tu sais, nous ne pouvons pas effacer tout ce que nous avons traversé, mais notre attitude est restée la même et c’est ça qui nous a toujours motivés à créer de la musique qui nous emballe et… ça peut sembler cliché mais quand on a commencé à jouer on a pas vraiment décidé de jouer ce style, on a juste écrit la musique qu’on avait envie d’entendre. Puis au fil du temps, on a commencé à être inspiré par le heavy metal, et tous des trucs rock en général puis aussi par des groupes plus jazz et fusion… et à l’époque il y avait un fossé énorme entre les styles ! Tu avais un groupe hardcore ou un groupe punk ou un groupe metal ! Un hardcorekid n’aimait pas Slayer, un metalkid, enfin tu vois ! Et au début c’était très bizarre parce que personne n’arrivait à nous catégoriser…



E : Je me souviens même qu’il y a quelques années, des metalheads vous demandaient pourquoi vous n’aviez pas les cheveux longs…

B : Oui, absolument (rires) ! Enfin, on a surtout essayé de maintenir une attitude, et même si la musique n’est plus exactement la même, on continue de jouer la musique qu’on a envie d’entendre. Premièrement, on essaie de ne pas réfléchir à ce qu’on croit que les gens veulent nous entendre jouer, car on sait que ça ne marche jamais. Deuxièmement, on doit être heureux de ce qu’on fait. Troisièmement, si vous les gars appréciez le groupe depuis tant d’années, malgré tous les changements qu’il y ait pu avoir, c’est ok pour moi ! Les fans aiment qu’on soit un groupe vrai et honnête ! Tu sais, quand on a commencé, j’avais une certaine vision du groupe, et j’ai toujours la même chose en tête, mais les autres apportent chacun leur petit quelque chose qui fait avancer la machine ! Tu sais, je suis peut-être le seul membre originel du groupe mais Liam est dans le groupe depuis pas mal d’années, Greg aussi est là depuis un bout de temps… Et quasiment tous les gens qui aiment le groupe ne l’ont connu qu’avec Liam et Greg… Et Brian a aussi joué avec nous pendant un paquet d’années !
Liam ! Il est parti il y a combien de temps, Brian ? 3 ans ?

L : Oh… pas 3 ans, mais c’est vrai que le dernier concert qu’il ait joué avec nous, ça doit bien faire 3 ans…

B : Oui, donc en fait on est un groupe plutôt stable.

E : Mais tu as toujours l’impression de jouer dans le même groupe qu’il y a 10 ou 11 ans ?

B : Je ne sais pas, c’est bizarre, je ne ressens pas les changements de cette façon ! Mais parfois je regarde les vieilles photos promo et je me dis « merde, c’est bizarre » ! Mais les changements se sont fait très graduellement, on est toujours super proches de presque tout le monde, on se voit toujours, on fait des virées ensemble… et même s’ils ne jouent plus dans le groupe, c’est comme s’ils en faisaient toujours partie ! Ils viennent aux concerts… Notre ancien bassiste est venu en studio avec nous, Dimitri, notre ancien chanteur, participe sur un morceau de l’album…

E : Ben, on peut te considérer comme le membre le plus important du groupe, puisque tu es, comme on en discutait plus tôt, le seul membre d’origine, mais tu es aussi le manager du groupe, j’ai lu ton article sur ta page Myspace… Est-ce que tu te sens plus impliqué dans le groupe que Liam ou Greg par exemple ?

B : (réfléchit quelques secondes) C’est très important pour moi de m’impliquer autant dans le groupe, car il y a des décisions qui doivent être prises, et on a besoin d’un certain contrôle de qualité… Bien sûr la qualité c’est très subjectif, mais je veux dire un contrôlé de « qualité Dillinger », quelqu’un qui veille sur la façon dont les choses qui se passent soient en accord avec la vision du groupe, de sorte à maintenir cette identité Dillinger… Evidemment Dillinger ne serait pas Dillinger sans Liam et Greg, et même sans Gil et Jeff, même s’ils ne sont pas là depuis longtemps… donc tous les membres sont aussi importants l’un que l’autre, même si c’est vrai que les choses seraient sans doute différentes si je ne m’occupais pas de cet aspect du groupe… alors je continue à m’en occuper, pour le meilleur et pour le pire. Cela ne me rend pas plus important pour autant, mais chaque groupe ou société a besoin d’un leader, tu vois ce que je veux dire ? Il s’agit simplement du rôle que chacun a à jouer, et le mien comprend ce côté de l’affaire…

E : Mais tu es quand même d’accord avec le fait que ta place dans le groupe ait plus d’importance que celle des nouveaux membres, par exemple ?

B : Eh bien, c’est évident que les nouveaux membres ont moins à dire que les anciens membres, ce qui est logique puisqu’ils n’ont pas autant d’engagement… Mais le but est que tout le monde soit heureux en rentrant le soir…



E : Et en ce qui te concerne, qu’est-ce qui pourrait te rendre plus heureux dans le groupe ? Votre musique a considérablement évolué depuis le MCD avec Mike Patton… Vous avez commencé à expérimenter de plus en plus… Tu penses que vous pourrez aller encore plus loin dans cette direction ?

B : Absolument ! Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de différences entre aujourd’hui et les moments où on a commencé. Tu sais, le tout premier morceau jamais sorti de Dillinger Escape Plan, c’était sur notre EP éponyme. Je ne sais pas si tu as déjà entendu cet EP, mon pote ?

E : Bien sûr !

B : Eh bien le tout premier morceau de cet EP, c’est un instrumental ! C’est la toute première chose que le groupe ait mise au monde et elle était même assez expérimentale, alors pour moi il n’y a pas de grandes différences entre ce morceau et certains morceaux que l’on fait maintenant ! Notre tout premier morceau n’était pas heavy du tout !

E : Mais les gens ne savent pas ça…

B : Exact ! Depuis le tout début nous avons choisi d’être un groupe extrême et nous voulons continuer à en être un, mais sans que ça nous force à jouer toujours la même chose ! On veut être le genre de groupes qui peut évoluer, qui est parfois imprévisible, comme Faith No More ou Fishbone par exemple, avec des super musiciens. Même dans la scène underground, tu sais, il n’y a même plus vraiment de scène underground ! Je me souviens quand j’allais à des concerts à New York City, ça faisait un peu peur, il y avait une espèce de nervosité ambiante, ma mère n’aimait pas que j’y aille… enfin, je veux juste éviter que Dillinger Escape Plan devienne une espèce de groupe prévisible…

E : Donc, aucune chance de voir arriver un jour un Calculating Infinity numéro 2 ?

B : Non, non pas du tout ! C’est marrant parce que beaucoup de gens demandent ça mais je suis sûr que si on le faisait, tout le monde serait déçu et se dirait « oh non, encore le même disque »… Tu sais, quoi qu’on fasse, il y aura toujours des gens pour et des gens contre… On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est comme ça !

La suite de cette interview ici ...
TU AS AIME ? PARTAGE !
Google +
Twitter
Facebook
Whatsapp
E-mail
E-mail
Google +
Twitter
Facebook
AUTEUR : Erik
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentrÃ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...

â–º COMMENTAIRES

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter !

Soit en deux clics via Facebook :

image

Soit via l'inscription classique (mais efficace) :

image

â–º A VOIR ENSUITE