Reportage

Une soirée au Fuzz Club Eindhoven

Eindhoven (Effenaar), le 24-08-2019

Mercredi 28 août 2019

Ce samedi 24 août, je me rends à Eindhoven pour la seconde journée, ou plutôt soirée, du festival Fuzz Club Eindhoven. Il s'agit de la seconde édition du festival, organisé par le label londonien Fuzz Club , actif depuis 2012, et les anciens organisateurs de l'Eindhoven Psych Lab, dont la dernière édition a eu lieu en 2017.

Cette année encore, les festivités ont lieu à l'Effenaar, qui contient deux salles (une grande de 1300 places et l'autre d'une capacité de 400 personnes). Les sets, qui durent chacun 45 minutes, se chevauchent sans arrêt entre 16h30 et 4h. Et vu la qualité du line-up, il est difficile de faire des choix, et de trouver le temps de se restaurer ou de profiter des DJ sets permanents de l'espace extérieur. L'accès à la plus petite salle est également assez compliqué si on arrive après le début du set, ce qui se produit assez souvent si on profite des concerts de la grande salle jusqu'à la fin.

Au niveau du line-up, l'accent est évidemment mis sur l'écurie du label, avec à l'affiche ce jour 10 000 Russos
10 000 Russos


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, Acid Baby Jesus
Acid Baby Jesus


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, Lumerians
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, Nonn
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, Singapore Sling
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et Vuelveteloca
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. Le reste de l'affiche ne dénote pas avec notamment Iceage
Iceage


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, Kikagaku Moyo
Kikagaku Moyo


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, Snapped Ankles
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, Teeth of the Sea
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et nos compatriotes de Whispering Sons
Whispering Sons


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J'arrive à Eindhoven vers 18h. Après avoir salué quelques têtes connues, j'assiste aux concerts de Les Big Byrd
Les Big Byrd


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, Rendez-Vous
Rendez-Vous


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et Tess Parks
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Wouter, présent depuis le début du festival, me confie avoir été surpris par le set du groupe d'ouverture, Vuelveteloca
Vuelveteloca


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(''repetitive rocking Latin American psychedelic grooves for the heart, soul, head nodding and dancefloor'').

La première grosse découverte de ce festival, en ce qui me concerne, arrive juste après avec les Suédois de Nonn
Nonn


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, qui remplacent les Cosmonauts au pied levé. Wouter ne regrette pas cette annulation : ''Nonn
Nonn


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déchirent, encore plus que l'année passée. Du synth punk minimaliste avec trois gars sur scène.
''





Plus question de prendre de pause après ça avec l'enchaînement des sets très attendus de Iceage
Iceage


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, Whispering Sons
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, Kikagaku Moyo
Kikagaku Moyo


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et Lumerians
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, qui sera indéniablement la claque de la journée pour moi. Les Californiens terminent ici leur tournée européenne, commencée deux semaines auparavant au Yellowstock. Pour Florian aussi, c'est le concert du festival : ''Ils défoncent le club avec leur transe jubilatoire et vraiment chelou.''





L'année dernière, j'avais été vraiment surprise par le set de Iceage
Iceage


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aux Leffingeleuren. Le groupe a gagné en maturité et avait proposé un concert excellent composé en grande partie de morceaux de leur dernier album, Beyondless, sorti en 2018. Pour Florian, les Danois sont ''enfin devenus un vrai groupe et leur leader un mec enfin impliqué comme il le faut sur scène, à tel point qu'ils ne sont pas loin d'être LA surprise du festival tellement on n'attendait pas grand-chose d'eux et qu'ils nous ont retournés''.

Pas question de surprise en revanche avec Whispering Sons
Whispering Sons


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, qui mettent tout le monde d'accord. Wouter est fan : ''Ils tuent en concert. Fenne vit et respire la musique. Elle offre une performance fabuleuse et hypnotisante.''





Pour ma part, et comme pas mal de monde, je décide de regagner mon hôtel vers 2h, après le set de The Janitors
The Janitors


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dans la petite salle. Dommage de rater 10 000 Russos
10 000 Russos


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et Teeth of the Sea
Teeth of the Sea


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, mais j'aurai bientôt l'occasion de revoir ces derniers à Bruxelles (le 13 septembre au Botanique).

Des souhaits pour la prochaine édition ?
Wouter voudrait plus de variété dans la programmation, mais aussi dans le choix de nourriture proposé au festival, que je trouve également trop restreint et basique. Il voudrait également un programme plus calme. Florian a la même remarque : ''Super festoche, même si trop de groupes en trop peu de temps. Ils gagneraient en simplicité et faisabilité pour les spectateurs en réduisant le nombre d'artistes, quel est l'intérêt d'avoir 1000 personnes jusqu'à minuit - 1h du mat' puis à partir de 2h de n'en avoir même plus la moitié, surtout pour les groupes programmés à la fin. Dommage, mais rectifiable.''

Tout le monde salue par contre le line-up incroyable ainsi que le son et les lightshows de qualité.





Pour la rédaction de cet article, j'ai demandé le ressenti et les anecdotes de quelques festivaliers. J'ai fait de même avec David, un Américain rencontré dans le train au lendemain du festival qui venait de San Francisco juste pour ce festival. Je m'attendais à une anecdote, son ressenti sur l'un ou l'autre groupe, mais voici ce qu'il m'a envoyé :

''Il y a quelque chose à propos du son des groupes du Fuzz Fest que j'adore. Ce n'est pas juste le drone, le noise, la distorsion. C'est le caractère primitif, la douleur qu'il y a là en-dessous.

Pendant le festival, il y a eu une projection d'un documentaire sur The Telescopes
The Telescopes


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. C'était sur l'enregistrement de leur premier album, 'Taste'. Pendant l'introduction, Stephen Lawrie, un membre fondateur du groupe, raconte s'être réveillé un jour à l'hôpital après une overdose, entouré de personnes âgées ayant vécu des vies longues et épanouissantes et à présent proches de la mort. Et il était là, une jeune gars, en train de gâcher sa vie. C'est à ce moment-là qu'il a décidé de faire de la musique. À cette époque, il était juste un fan. Il pensait que devenir un musicien était quelque chose d'inaccessible, quelque chose qui n'était possible que pour les autres, ceux qui ont du talent. Pas lui.

Je n'ai jamais cru que j'aurais pu jouer de la musique non plus. Mais il y a un mois, j'ai pris une guitare pour la première fois. J'ai aussi pris cette décision dans une chambre d'hôpital. Je me trouvais là avec ma famille et mon neveu de 3 ans qui subissait des tests. Ils ont trouvé de la cocaïne dans son système. Mon frère, son père, avait amené de la cocaïne chez eux. Il avait déjà eu des problèmes de drogues dans le passé. On pensait que c'était fini, mais ça ne l'était pas. Il a presque tué son fils.

Je devais me marier trois jours plus tard. Je suis allé payer la caution de mon frère le jour avant le mariage. Il n'aura plus jamais la garde de son fils. J'étais tellement en colère et blessé. Quand je suis revenu de ma lune de miel, j'ai acheté une guitare électrique et j'ai joué jusqu'à ce que je ne puisse plus sentir le bout de mes doigts. Je jouais plusieurs heures chaque jour. Je ne savais pas ce que je faisais. J'essayais de jouer 'House of the Rising Sun'. Deux semaines plus tard, quand j'ai réussi la progression d'accord pour la première fois, j'ai pleuré. Mes doigts étaient en sang. J'ai mis ce sang dans la musique.

Glenn Branca a dit un jour : ''Put blood in the music''. La musique n'a pas besoin de te rendre heureux pour que tu danses dessus. Tous ces groupes au Fuzz Fest, tous ces fans, mettent leur sang dans la musique, sur le dance floor. Je suis venu de Californie et j'ai mis mes problèmes derrière moi. Je pense que tout le monde a fait pareil. Cette communauté est si accueillante et solidaire, tous connectés au même réseau. Chaque fois qu'un bruit stridant sortait des amplis, la foule devenait dingue. DROWN that SHIT OUT

Put BLOOD in the GODDAMN MUSIC.
''
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AUTEUR : Elodie
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au déto...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...

► COMMENTAIRES

YANKA - 07-10-2020, 18:45
Je suis un vieux barbon de maintenant 58 ans et j'ai découvert voici quelques mois maintenant ce label de Fuzz Club qui m'impressionne beaucoup. Je l'ai connu grâce aux sessions de la radio KEXP de Seattle. Depuis 4AD dont j'étais un fan absolu (j'écoutais tout ce qu'ils sortaient) dès le départ ou presque, je n'ai plus eu de cette manière le goût pour un label. Ça tourne au culte, et je partage mon temps musical entre le San Francisco Sound des années 65-68, le revival psychédélique de la fin des années 80 et début 90 (+ noisy et shoegaze) et tous ces groupes fascinants de Fuzz Club, plus quelques isolats comme Brian Jonestown Massacre, All Them Witches, Wooden Shjips, Black Angels, etc.
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