Reportage

B R I Q U E V I L L E terrasse le Cactus Muziekcentrum !

Bruges (Cactus), le 18-09-2021

Mardi 21 septembre 2021


B R I Q U E V I L L E
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fait partie de ces groupes que la pandémie n’a pas épargné. Le premier confinement allait en effet contraindre le quintet de Temse à boucler l’enregistrement de Quelle, son troisième (et excellent) album, en mode isolation et à distance. Pire, le second confinement allait empêcher les musiciens de défendre sur scène leur effort fraîchement publié. À l’exception de deux soirées au 4-AD de Diksmuide, toutes les autres dates programmées à l’automne 2020 seraient en effet soit reportées soit annulées. Le groupe s’était bien plié à l’exercice du livestream, en direct du très beau Minardschouwburg de Gent en décembre 2020 puis lors de l’édition digitale du Dunk!Festival en mai 2021, mais on dira ce qu’on voudra, assister à un concert de Metal sans public, de son écran d’ordinateur, ça n’est pas bien réjouissant.

C’est donc avec grand plaisir qu’on retrouve un semblant de normalité en ce samedi 18 septembre au Cactus Muziekcentrum de Bruges où, moyennant Covid-Safe Ticket, on peut enfin assister à un concert debout en intérieur, sans masque ni distanciation sociale.

Ce sont les Gantois de Doodseskader
Doodseskader


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qui ont l’honneur d’ouvrir la soirée. Un duo basse-batterie, ce n’est pas très courant ; dans le domaine du Metal, c’est même assez unique. Siegfried Burroughs (également pilonneur chez Kapitan Korsakov
Kapitan Korsakov


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) et Tim De Gieter (désormais 4-cordistes à temps plein d’Amenra
Amenra


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, mais excusé de tournée acoustique en cours actuellement) remplissent cependant l’espace sans effort – aidés en cela, il est vrai, par une palette d’effets conséquente. Leur Doom-Sludge mâtiné de Grunge fait parfaitement le job et recueille l’approbation d’un public déjà bien présent, même si partagé entre écoute attentive et plaisir (un peu bruyant parfois) de retrouver toutes ces têtes pas vues depuis tellement longtemps.

Comme on le pressentait, c’est au son de l’Akte VIII, le titre qui ouvre leur dernier effort en date, que les cinq B R I Q U E V I L L E
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investissent la scène du Cactus, plongée dans une pénombre soigneusement travaillée. Les deux guitaristes se font face en front stage, tandis que le bassiste et le claviériste encadre le batteur qui, après une intro étirée le temps que tout le monde se mette en place, finit par lancer les hostilités. Le son est lourd, massif, mais reste clair et précis malgré le volume élevé. L’enchaînement logique avec l’Akte IX est respecté comme sur l’album. Et puisque l’entame de Quelle est d’une efficacité redoutable, le collectif embraie sans souffler sur l’Akte X et ses presque quinze minutes tout en nuances, entre séquences méditatives à la noirceur palpable et attaques en règle toutes Gibson SG en avant. Cette composition, qui compte incontestablement parmi les plus abouties de la formation de Temse, prend une dimension simplement spectaculaire en live et c’est une véritable chape de plomb qui s’abat sur le Cactus et ses spectateur.rice.s plongées dans une écoute recueillie. Les cinq hommes en noir, aux visages cachés par des masques d’aigle dorés, reçoivent une véritable ovation à l’issue d’une interprétation fidèle à la note près à l’originale et en profitent ainsi pour souffler un peu après une première demi-heure particulièrement intense.


Si le groupe avance capé et masqué depuis ses débuts, ce n’est pas tant pour faire le show – encore que, reconnaissons-le, l’attirail inspiré du Seigneur des anneaux pour la toge et de la Commedia dell’arte pour le masque fonctionne à merveille avec le registre musical sombre et mystérieux de B R I Q U E V I L L E
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. Au-delà des questions d’esthétique, cet anonymat soigneusement entretenu par les cinq instrumentistes est surtout, de leur propre aveu, une manière de se mettre chacun en retrait pour ainsi mieux servir le projet artistique porté par le collectif. Dans un milieu où les égos font souvent exploser les cadres, la démarche mérite d’être soulignée. Mais c’est surtout que cette approche par le tout fonctionne admirablement en live. Peu de formations laissent une telle impression d’unité ; peu de musiciens semblent à ce point faire corps et mettre tout ce qu’ils ont au service du groupe. Et si les spectateur.rice.s ont la sensation qu’un rouleau compresseur leur passe dessus pendant un peu plus d’une heure, ce n’est pas simplement parce que la balance est parfaitement équilibrée. C’est aussi parce que, sur la scène, se trouvent cinq gars hyper-concentrés sur leurs instruments respectifs et entièrement dévoués au son qu’ils construisent ensemble.

La contrepartie est que, selon certain.e.s, il ne se passerait pas grand-chose pendant un concert de B R I Q U E V I L L E
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. Et c’est vrai que les cinq Flamands pratiquent une économie de moyens qui n’est pas loin de l’ascétisme, évitant soigneusement les poses, clichés et autres ficelles plus ou moins grosses et se contentant d’un light-show, certes soigné et efficace, mais néanmoins très sobre. En d’autres termes, on vient plus écouter B R I Q U E V I L L E
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Après une incursion appréciée dans le second album du groupe, l’Akte XII confirme son statut de déjà-hymne taillé pour la scène et transforme le parterre du Cactus en mer de nuques qui s’abaissent et se relèvent en cadence. Quant au bien connu Akte II, et son final en forme d’exécution toujours aussi impressionnant en live, il met (déjà !) un terme à un set sans faute. Le quintet entretient durant quelques dizaines de secondes l’espoir d’un rappel. Et puis non ! En même temps, reprendre la scène après un tel titre, ça relève assez de la mission impossible.

On reste donc sur cette impression d’un set sans faute, certes, mais aussi d’un set sans grande surprise, particulièrement pour celles et ceux qui suivent la formation de longue date. Et c’est sans doute là que se situe la marge de progression la plus importante du groupe à l’heure actuelle : la capacité à prendre des risques et à étonner son public. Avec trois albums bien fournis au compteur, une identité artistique solide et une maturité scénique indéniable, B R I Q U E V I L L E
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en a désormais les moyens.
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AUTEUR : Olivier
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le me...
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux presta...
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....

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