Reportage

Le frostbitten tour de Grima et Kanonenfieber a Arlon

Arlon (L'Entrepôt), le 05-02-2023

Lundi 6 février 2023



Une tournée commune réunissant Grima
Grima


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et Kanonenfieber
Kanonenfieber


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? Inutile de s'émouvoir en prenant au premier degré le thème Première Guerre Mondiale développé par les Allemands pas plus qu'il ne faut s'emballer de la venue d'un groupe russe. Ceux qui se sont déjà intéressé au propos des premiers les savent pacifistes, tant dis que les seconds étaient présents l'été dernier encore en Europe, une urne pour l'Ukraine bien évidence à leur stand de merch. Ceci étant dit, place au spectacle, qui devrait être au rendez-vous ce soir étant donné l'imagerie déployée par ces deux têtes d'affiche, supportées ce soir par deux groupes pas inintéressants.

A mon arrivée je constate que Swallow Earth a déjà commencé son set... en caleçon ! Est-ce à  dire que les arlonais s'adonnent au Grindcore ? Nullement, puisque le style du groupe, très moderne dans l'ensemble, s'apparente bien davantage à une sorte de Deathcore, pas putassier pour un sou. En tout cas, ça joue ! En attestent, ce chant varié et assez vénère, et ces riffs plutôt sympas qui nous mettent bien dans l'ambiance. A noter aussi ces quelques leads qui aèrent l'ensemble, voire quelques trémolos plus surprenants pour le coup. Un set assez prenant mené avec bonne humeur et qui aura bien profité du temps de jeu conséquent accordé par l'organisation. Par pitié mettez au moins un pantalon la prochaine fois les amis !

Le temps d'une petite mise en son tranquille et c'est déjà au tour de Kraton, originaire du Luxembourg tout proche. Dès les premiers riffs, bien gras, on comprend que l'on va cette fois naviguer en mer un peu plus extrême. Plutôt brut de premier abord, le Death Metal de Kraton dévoile rapidement des relents mélodiques et groovy qui nous font dans un premier temps chercher l'une ou l'autre référence avant de laisser tomber tant le groupe montre qu'il possède clairement son truc. On ne peut que regretter que la technique les lâche au moment où l'on commençait à bien être immergé dans leur propos, même si après la reprise la musique de Kraton ne nous échappera plus du tout. Variée, parfois presque plus atmo, elle profite aussi du chant habité de Mike qui prend la parole en fin de set pour remercier le public qu'il devine passer une bonne soirée. Oh que oui !

Kanonenfieber
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c'est ce patronyme apparu soudainement avec la parution d'un premier album il y a 2 ans à peine, et qui fait beaucoup parler depuis. One man band créé par Noise (dont on ne sait pas grand-chose), le groupe évolue maintenant avec un line up live lui permettant de défendre sa discographie, et notamment les 2 EPs parus l'année dernière. Mais loin de se contenter de jouer sa musique en live, les Allemands se sont attachés à recréer sur scène leur univers dédié à la Première Guerre Mondiale. Défendant un propos pacifiste, on l'a dit, Kanonenfieber
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fait néanmoins tout le nécessaire pour nous immerger en pleine tranchée ; barbelés, sacs de sable et costumes n'y étant bien sûr pas étrangers. Quand en plus le tout se voit sonorisé avec autant de clarté nulle doute que l'effet produit détonne. Le public donne d'ailleurs de la voix dès le premier morceau (Die Feuertaufe), que l'on reconnaît sans trop de difficulté (et comme ce sera le cas pour les suivants). Construit de manière à raconter son histoire belliqueuse, ce concert reproduit évidemment les qualités entendues sur disque, jusqu'aux différentes bandes d'ambiance, tout en révélant les mêmes défauts, essentiellement liés à la longueur des compos.
Mais c'est peu de dire qu'ils ne comptent pour ainsi dire pas tant le rendu d'ensemble subjugue. La musique de Kanonenfieber
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, entre mélodie et rythmes martiaux, se prête à merveille à la scène. Une scène sur laquelle Noise évolue comme un poisson dans l'eau, lui qui a mis au point un jeu de scène travaillé suivant le rythme de la musique, elle même au diapason des lights et fumi pour un effet bien théâtral et surtout bien vu pour l'ambiance. Kanonenfieber
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parvient en plus à garder le rythme (pour l'anecdote on notera les moments où Noise enlève son casque à pointe pour headbanguer!) et son concept tout au long de ce concert qui rencontre logiquement un gros succès et qui se conclura par un dernier effet théâtral à base d'arbres de Noël, de neige artificielle et d'une mort / résurrection achevant son histoire pleine de dramaturgie. Un concert pensé jusqu'au moindre détail, ce qui reste assez hallucinant pour un projet aussi jeune. Il ne nous manquait plus que les sous titres pour apprécier encore mieux les paroles mais on ne serait pas étonné de voir le groupe y venir dans quelques années avec davantage de moyens !

Reste maintenant à Grima
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d'assumer le fait de passer après un tel rouleau compresseur. En même temps, le changement d'ambiance se veut radical, ce que l'on ressent évidemment dès l'intro puis les premières notes du magnifique Gloomy Heart of the Coldest Land, l'un des nombreux extraits de Frostbitten qui seront joués ce soir. On se retrouve alors complètement happés par l'intensité mélodique de Grima
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, dont le Black atmo possède ce truc en plus qui fait chavirer les fans et donne la chair de poule, d'autant plus quand les nombreuses couches de guitares sont aussi bien sonorisées qu'elles le sont ce soir, rendant ainsi pleinement justice aux mélodies et autres trémolos propres au groupe.

Regardant autour de moi, je me rends compte que ce groupe que j'ai découvert un peu sur le tard peut se targuer d'une petite reconnaissance dans le milieu, les premiers rangs s'étant serrés dès le début du show, et mes voisins semblant comme transportés au coeur de la glaciale forêt sibérienne chère à nos jumeaux russes. Grima
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nous transporte tous dans une autre dimension, peut-être même un peu trop loin; tant l'écoute collective s'avère sage et tant le groupe semble impressionner son petit monde. Les costumes et masques ajoutant en cela un peu plus de dramaturgie sans empêcher toutefois les musiciens de rester relativement mobiles, même si le frontman se débarrassera de sa guitare pour les trois derniers morceaux dont l'inévitable Siberian Sorrow, véritable moment fort de ce set qui personnellement me hante encore 24h après. La marque des grands concerts !

Proposer des affiches inédites comme celle de ce soir mérite d'être salué tant l'effort réalisé n'est pas si anodin. Ce n'est en effet pas si souvent que l'on peut avoir l'occasion de voir ce genre de groupes, encore rares en live et/où en pleine ascension, réunis le temps d'une tournée commune. Une prise de risque qui doit nous motiver à nous bouger pour ce genre de soirée, même un dimanche soir.

Prochain rendez-vous dans moins de 2 semaines pour le Winter fest !

Remerciements à Cronos ASBL

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