Reportage

Intense et élégant Leprous

Esch-sur-Alzette (Rockhal), le 13-02-2023

Mardi 14 février 2023



Dans la série des tournées maintenues durant le Covid et autres albums parus en pleine pandémie on retrouve parfois des groupes que l’on avait un peu perdu de vue. Dans le cas qui nous intéresse ce soir, Leprous
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. L’approche de leur nouveau passage confirmé à la Rockhal (après celui que j’avais raté en décembre 2021) m’a donc rappelé à leur bon souvenir avec néanmoins la vague idée que les norvégiens auraient peut-être viré de cap stylistique en cours de route. C’est en échangeant avec une connaissance sur le sujet, tout en précisant que je n’ai rien écouté de leur part depuis l’excellent The Congregation que j’avais pourtant adoré, que la ladite connaissance me prévient : attention au choc !

De quoi m’inciter encore plus à me plonger dans les albums que j’avais raté ces dernières années, à commencer par Pitfalls et Aphelion. Une double confirmation s’ensuit alors : 1/ effectivement Leprous
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a délaissé le Metal au profil d’un rock progressif très sombre et 2/ le groupe me fascine toujours autant, notamment en raison de l’énorme prod dont sont dotés ces albums et surtout du chant habité du surdoué Einar. Ce concert sera l’occasion de valider l’opinion que l’on peut se faire sur le Leprous
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2023 qui devrait donc être bien loin du Leprous
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2017, dernier souvenir live en ce qui me concerne.

Mais les Norvégiens ne sont évidemment pas venus seuls et c’est donc au son de Kalandra que je pénètre dans une Rockhal gentiment garnie. A vrai dire, leur set est déjà largement entamé à mon arrivée et je ne peux assister qu’aux deux derniers morceaux puisés dans leur sorte de folk rock assez onirique d’où surnage le très joli chant assuré par Katrine. Une fin de concert douce et planante mais au final rien qui ne me transporte plus que cela…

Rescapé de toute la vague Djent/Metalcore à tendance progressive des années 2010, Monuments
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fait cela étant partie de cette cohorte de groupes du genre que l’on a tendance à confondre les uns avec les autres. Ce concert devrait donc nous aider à les resituer sur la carte en compagnie des fans présents ce soir se faisant entendre dès l’arrivée des Anglais sur scène. Il s’avère un peu difficile malgré tout de rentrer dans ce début de concert parasité par un mix plus que passable, la faute notamment à cette basse beaucoup trop mise en avant. Un petit changement de place plus tard la situation s'améliore et l’on peut davantage se concentrer sur le jeu de John à la guitare et le chant versatile du très à l’aise Andy qui ne se prive pas pour utiliser à plusieurs reprises la petite plate-forme disposée à l’avant de la scène. De fil en aiguille, s’il est difficile de nier les capacités de Monuments
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il est tout autant difficile de véritablement s’enthousiasmer pour ce concert, sans savoir si cela est dû au décalage de genre avec la tête d’affiche de la soirée ou aux qualités intrinsèques des Anglais. A revoir dans d’autres conditions peut-être.

Place maintenant aux stars de la soirée, qui attirent d’ailleurs un public un peu différent des concerts Metal auxquels je suis habitué dans la région, en tout cas plus varié. C’est somme toute logique vu le revirement stylistique opéré par le groupe comme évoqué ci-dessus, mais c’est bien là une preuve qu’une certaine mutation s’est opérée ces dernières années. C’est aussi le cas sur la scène en tant que telle, dotée de deux claviers et d’un violoncelle live joué (en alternance avec le clavier) par Raph. La disposition de l’ensemble s’avère en tout cas élégante et presque théâtrale (cf les nombreux déplacements des musiciens) et donne du cachet au concert.

Vient maintenant l’instant de vérité et une grosse attente en ce qui me concerne au niveau du son, immédiatement rencontrée (Have You Ever). Je me faisais d’ailleurs la réflexion avant le show que j’espérais quelque part me prendre la même claque qu’avec GGGolDDD très récemment, qui lui aussi a muté vers une autre dimension sonore depuis un album ou deux et qui l’assume à merveille en live.
Après cette introduction en toute décontraction, dévoilant déjà un gros travail sur les lights, les guitares grésillantes sont de sortie pour la fabuleux The Price, extrait tiré de The Congregation et directement acclamé, signe que le passé Metal du groupe n’est pas tout à fait oublié.

Avant d’enchainer sur Third Law (au rendu plus rock que son pendant studio), Einar prend la parole pour s’excuser de son chant, lui qui s’est réveillé malade mais n’a pas voulu annuler le concert. Nous sommes alors plusieurs à nous regarder, circonspects car le niveau live qu’il atteint, malade, dépasse de très loin la capacité de bon nombre de vocalistes.

Leprous
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, c’est aussi ces nombreuses compos à la montée en régime progressive, toute en émotions comme ce On Hold vibrant ou ce Castaway Angels, dédiée au peuple ukrainien. Les moments forts comme From the Flame ou Slave (et leurs claviers annonciateurs) procurent irrémédiablement leurs lots d’émotions tout comme ces compos aux arrangements subtils autour d’un chant sur la brèche, tels que Alleviate ou Out of Here, durant lequel Einar s’amuse encore de la composition géographique du public.

Indéniablement, le Leprous
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live s’avère parfois toolesque (The Cloak) et réussit à faire passer ses longueurs sur scène beaucoup mieux qu’en studio (Below). De quoi arriver déjà à la fin de ce concert prenant avec un Nighttime Disguise passé avec une facilité déconcertante (cf ces multiples changements d’instruments) suivi du rappel effectué via l’incontournable The Sky Is Red, baigné d’un rouge fort à propos et permettant de passer en revue tout ce qu’un Leprous
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2023 sait faire, jusqu’à son final hypnotique.

Emmené par son maitre à chanter, malade mais toujours aussi habité par ses émotions, Leprous
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livre un show aussi bien intimiste que puissant, épique (à sa façon) et surtout émouvant. D’une intensité toute en élégance...
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