Chronique

BABY FIRE
No Fear

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Mandaï Distribution / Cheap Satanism Records



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Mercredi 16 mars 2011

C’est à l’écoute d’explications exprimées par Ottis Toole, tueur en série, cannibale et pyromane ainsi que complice et amant de Henry Lee Lucas que le duo Riotgrrrl BABY FIRE
BABY FIRE


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a trouvé son nom. Ottis Toole parlait de « Baby Fire » concernant l’incendie d’un simple matelas et de l’excitation qu’il en retirait.

Avec une telle introduction, on comprend aisément que BABY FIRE
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va nous emmener dans des eaux troubles peu recommandables. De toute manière quand on signe sur un label qui répond au nom énigmatique de Cheap Satanism Records, on ne peut s’attendre non plus à des contines romantiques.

C’est Diabolita (Dominique de son vrai prénom, que l’on retrouve également dans KEIKI
KEIKI


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et qui doit son surnom à Pete Simonelli de ENABLERS
ENABLERS


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) qui a initié BABY FIRE
BABY FIRE


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. Un projet devenu duo en janvier 2010 avec la rencontre de Cha, batteuse, lors d’une fête organisée par le label.

Avec No Fear, le premier album de BABY FIRE
BABY FIRE


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, nous découvrons donc 16 titres de Indie Noise plutôt Dark. Certains textes sont eux aussi inspirés par Ottis Toole, une fixation malsaine dirait-on. Everybody’s Got A Hungry Heart et I Love To Cook (de l’humour cinglant digne d’Hannibal Leicter) font référence à son penchant pour la chair humaine.

De construction musicale plutôt minimaliste, la musique de BABY FIRE
BABY FIRE


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n’est pas pour autant pauvre d’intérêt. Ce minimalisme contribue justement à créer ce climat étrange, voire obsédant et sensible qui entoure les compositions. BABY FIRE
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démontre aussi que l’on peut faire simple mais varié. Le défi était d’ailleurs de taille pour une formation encore jeune qui d’emblée veut proposer autant de plages.

Si certains titres sont moins percutants, d’autres fonctionnent particulièrement bien. Le duo semble s’entendre à merveille et chacune se complète. La guitare colle des riffs basiques sur une rythmique qui préfère une frappe métronomique qu’une débauche de technicité. Dominique a sorti son thérémine pour quelques titres afin d’augmenter le sentiment d’étrangeté. Son chant passe de la fragilité mélodique à une déclamation possédée.

Insect/Flower, qui nous parle de Timoty Treadwell, écologiste dévoré par un grizzli qu’il étudiait, revêt des allures de Blues-Rock assommé par les médicaments.

Si Worst Things a des airs familiers, c’est parce que le titre sur son début ressemble à la reprise de MARILYN MANSON
MARILYN MANSON


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de Sweet Dreams. Là où ce dernier impose sa version grand guignol, BABY FIRE
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dépèce chaque note jusqu’à l’os.

Sur Sober ou l’obsession d’un jeune pour le fantôme d’une rock-star alcoolique, un chant doux et enivrant fera son apparition au milieu de ce jeu entêtant.

Avec Bureau D’Echange du Mal I (Bones Soup) et II (Dust Soup) ont atteint le meilleur de BABY FIRE
BABY FIRE


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. Deux titres hypnotiques, où sur Bones Soup, BABY FIRE
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invente le Sludge Lo-Fi à tendance Pop. D’une simplicité tout aussi implacable que son efficacité, BABY FIRE
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transcende son minimalisme angoissant. Avec Dust Soup, le duo sera aidé par Eugène Robinson (OXBOW
OXBOW


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) dont on connaît ses capacités méphistophéliques d’interprétation.

Soap n’est pas en reste pour imposer son état malsain par une guitare alourdie en duel avec le thérémine. Mais c’est ici le chant fragile et triste, court et répétitif qui conclut l’effet de folie.

Plus loin, c’est avec une variation plus frontale que BABY FIRE
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marque des points. Plus légère aussi dans son interprétation, Bunny se prend donc de face, avant un retour dans les abîmes de la folie. Everybody’s Got A Hungry Heart glace le sang.

No Fear est bel et bien un album démoniaque où se mêle la perversion, la folie et l’immoral. Sans artifice de surproduction ni raccord de pacotille, BABY FIRE
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dans une simplicité personnelle, parvient à décliner le nébuleux et la dépravation. C’est en jouant sur ce minimalisme, les répétitions primaires et les variations nuancées que le monde ténébreux du duo bruxellois prend vie. Les apparences sont parfois trompeuses. No Fear devrait mettre en confiance, mais en réalité, il s’agit d’un album déconseillé aux âmes sensibles.
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