Chronique

DEAFHEAVEN
New Bermuda

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ANTI-

5 titres - 46 minutes
Sorti le 02-10-2015


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Jeudi 31 décembre 2015

« Pas du vrai Black ». « Un groupe pour hipster ». Depuis Roads to Judah (2011), et surtout Sunbather (2013), Deafheaven
Deafheaven


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récolte un lot de critiques accompagnant (évidemment ?) le succès qu’il rencontre. Personnellement, je me moque bien de ce que peut représenter l’image d’un Deafheaven
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auprès d’une frange plus extrémiste de ce que devrait être le Black aujourd’hui. L’attrait de ce groupe ne réside ni dans l’image qu’il véhicule, ni dans les influences qu’il a pris à son compte.

Si Sunbather a si bien réussi, c’est grâce à sa capacité à se connecter à son audience, dans une époque, il est vrai, de plus en baignée par un Post-Black-quelque-chose qui tend à dissoudre les frontières entre les styles. Gonflé d’adrénaline, de mélodies et d’une introspection dévastatrice, Sunbather n’était pas tant la mise en exergue d’un style que l’établissement d’un vrai dialogue entre un groupe et son public. Et la formation d’un son. De quoi attirer, clairement, un nouveau public ; sans qu’il ne faille pour autant déjuger le groupe.

New Bermuda poursuit cette mission. D’un premier abord (Brought to the Water), cet album ressemble d’ailleurs comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur : Deafheaven
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inonde l’espace sonore de son style à la fois profond et lumineux. Mais les écoutes successives révèlent bien des subtilités, toutes propres au son développé, travaillé par le groupe.

Capitalisant sur l’apport incontestable de Daniel Tracy depuis Sunbather, Kerry McCoy a décidé de mettre sa guitare au diapason de son puissant batteur : plus serrés, plus rapides, ses riffs oscillent entre l’aérien et le brutal tout en maintenant une pression sonique difficile à esquiver. De quoi faire des chansons de New Bermuda une belle collection d’hymnes à part entière, au-delà de l’album typique prenant son sens en un seul bloc. Les moments forts sont ainsi légion : le final de Luna, remarquable et confinant au rituel, la progression de Baby Blue, imparable, et le côté tapageur de Come Back, si habile.

Malgré la répétition de certains plans, Deafheaven
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s’est même débarrassé de ses lourdeurs passées (effets à outrance, sustain, fade-outs) et permet enfin à George Clarke de s’exprimer pleinement au micro en utilisant à propos les nuances et l’espace accordés par les nouvelles compos. Le final (Gifts for the Earth) en est certainement la plus belle preuve et couronne complètement son travail sur New Bermuda, exécutant cris, râles, hurlements, en magnifiques contrepoint à la beauté de la musique déployée.

Sans constituer une quelconque réinvention, New Bermuda montre un groupe continuant à polir son diamant avec tous les outils dont il dispose, qu’ils soient Black ou Post, qu’ils renvoient (ou non !) une image trve. Utilisant une palette émotionnelle des plus larges, Deafheaven
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parvient incontestablement à bouleverser son auditoire en alliant beauté désespérée et intense furie. Un vrai dialogue élégiaque.



Tags : Post Black, Hardcore, Screamo, ROTY
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