Chronique

BORIS
Dear

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Sargent House

10 titres - 69min
Sorti le 14-07-2017


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Jeudi 20 juillet 2017

Amis lecteurs, la question de la semaine est : « comment bien écrire sur le dernier album de Boris
Boris


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 ? » Les plus rapides d'entre-vous ont déjà trouvé ! Il faut avouer que c'était plutôt simple : premièrement ôter soigneusement le blister, ensuite choisir un feutre indélébile (sinon ça s’efface) et enfin, bien écrire sur l'une ou l'autre face de l'album ; au choix.
Là où cela devient plus compliqué, c'est lorsque vous avez un ami qui s'appelle Boris et qui passe sa vie à coller des vignettes Panini dans des albums improbables. Il les a tous ! Alors attention aux représailles ! Un conseil, si votre pote Boris est plus balèze que vous, faites le picoler en regardant une étape du tour de France à la télé ; endormissement immédiat garanti. Si vous avez résisté au lourd sommeil qui vous guette, bingo ! Trouvez un album plus inutile que les autres, genre « les plus belles coupes de cheveux d'Olivier Giroud » et écrivez...
Enfin, mais il faudra bien admettre que l'on explose ici toutes les probabilités et statistiques connues, il se pourrait que votre meilleure amie s'appelle Doris et vienne juste de se marier. A votre retour de mission de Vorkouta (pourquoi pas), en Sibérie, elle vous invite à regarder son album photo. Pas de chance, on est en février et vous avez ramené le rhume de votre vie (bon d'accord, Doris a convolé en janvier... ce n'est pas commun).
- Elle n'est pas gentille ton amie Doris ? Elle sort son nouvel album pour toi, en exclu.
- Boris sort son doubel album...
- Oui mais pourquoi tu m'appelles Boris ?
- Ah, c'est barce que j'ai jobé un rhube de tinque !
- Je vois, mais qu'est-ce-que tu fous avec ton feutre indélébile ?
- Pein... Y faut que j'écribe sur l'album...
- Mais t'es complètement con ! Arrête !
- Je beux bas... Boris... doubel album...
- Casse-toi de chez moi !

Mais revenons à nos nippons. Boris
Boris


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, le groupe, sort Dear, son vingt-troisième album studio et, si comme votre serviteur vous êtes fan depuis les débuts du groupe en 1992, si vous adoriez les audaces noise-drone d'un projet musical fabuleux et parfois aussi surprenant que ceux de Stephen O'Malley lui-même, si vous avez écouté plus de cent fois Absolutego, Amplifier Worship et surtout la « collection » noise-ambient The Thing Wich Solomon Overlooked ; si vous étiez scotché par les collaborations avec Merzbow
Merzbow


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ou Sunn O)))
Sunn O)))


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 ; si, après la sortie du phénoménal Vein en 2006, vous avez quelque peu lâché l'affaire pendant une dizaine d'années suite au virage « électro-pop » emprunté par Takeshi, Atsuo et Wata ; si vous aviez fièrement retrouvé « votre » Boris
Boris


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avec la trilogie noise sortie en 2015... et bien vous ne serez pas déçu par cette dernière offrande.
Même si Dear, album censément sorti pour célébrer les vingt-cinq ans du groupe, semble pécher quelquefois par manque de cohésion, l'on ne peut s'empêcher d'y deviner, à l'écoute des quelques titres drone down-tempo d'excellente facture (D.O.W.N, DEADSONG, Dear), un retour de Boris
Boris


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à ses premières lentes et lourdes amours. D.O.W.N, titre d'ouverture, est ce que le groupe a fait de plus abrasif depuis longtemps ; il faudra peut-être remonter à Amplifier Worship pour entendre Atsuo fracasser ainsi ses fûts et Takashi lanciner ainsi ses vocaux. Les guitares saturées de Dear, titre de clôture, ne se privent pas de faire trembler les vitres, comme « à la belle époque ». Mais au fond, pourquoi « à la belle époque » ? Sont-ce les plages plus pop-lumineuses (Beyond, Biotope) qui doivent couper le bel élan entrepris ? Serait-ce Absolutego, épanadiplose d'une carrière lancée en 1996 par un album du même nom, et ses lourds riffs traînants (qui ne sont pas sans rappeler Soundgarden
Soundgarden


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période Louder Than Love) qui décevrait l'auditeur en quête de cohérence ? Même pas. Qu'il nous suffise de considérer que cet album, lourd mais aérien, épais mais éthéré, acide mais doucereux réussit pour la première fois une synthèse des différents styles musicaux jusqu'alors expérimentés par un groupe depuis vingt-cinq ans en tête de gondole du rayon « audaces et risques divers »... et l'on appréciera Dear à sa juste valeur : un bon album qui, à n'en point douter, entr'ouvre une nouvelle période musicale pour Boris
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« La belle époque, c'est maintenant. »


Tags : Avant-garde doom, post-rock
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