Chronique

DARKENHÖLD / GRIFFON
Atra Musica

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Les Acteurs de l'Ombre Productions

8 titres - 45'40''
Sorti le 31-05-2019


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Lundi 19 août 2019

Avec son rouge pourpre accompagné de noir, arborant un blason et des colonnes gothiques en arrière-plan, on se dit que ce nouveau split sorti chez les Acteurs de l’Ombre doit flairer bon l’épique, le médiéval et le folklorique. Bingo ! Sous la bannière Atra Musica, cet album est plus précisément un split, un format que le label semble apprécier dernièrement et qui permet à deux groupes de se partager un même support, en offrant la possibilité à une formation moins connue de bénéficier de l’aura d’une autre dont le nom résonne auprès d’un plus grand nombre. De telle sorte qu’ici, les Parisiens de Griffon
Griffon


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viennent profiter de la lumière des Niçois de Darkenhöld
Darkenhöld


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. Le danger des splits, c’est bien souvent d’obtenir une différence de qualité entre les groupes, ou encore l’un qui copie l’autre. Mais ici, ce n’est pas le cas : les deux bands se taillent la part du lion et parviennent à fournir un bel aperçu de leurs univers musicaux.

Il revient à Griffon
Griffon


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le droit de chevaucher sa monture en premier et de délivrer un black metal à la vocalité hargneuse et belliqueuse, accompagnée de compositions mélodiques et agréablement épiques. Si Rome vient à périr vous immerge en plein champ de bataille, où l’odeur du sang monte aux narines, emporté par un espoir de victoire sur un ennemi pourtant impossible à pourfendre. Puis résonne au loin une voix grave, qu’on devine chantée en latin, tel un appel divin à combattre toujours plus. Une guitare sèche marque un moment de pause, avant que les enfers ne se déchainent à nouveau. Des notes au clavecin confèrent au morceau cette temporalité marquée dans le temps, facilitant une immersion plus que convenable. Souviens-toi, Karbala (du nom de cette ville d’Irak où différentes fractions de la religion musulmane se sont entretuées en 680) est certainement le titre le plus intense proposé par la formation. Alors que les conflits font rage tout au long du morceau, ce dernier freine des quatre fers aux trois quarts pour laisser place à une magnifique envolée vocale, offrant un relief fort et poignant. On reste ensuite dans le Moyen-Orient avec Jerusalem, utilisant les mêmes recettes épiques et glorieuses que les titres précédents. Chaque morceau nous est conté et est gonflé d’histoire, où la lutte devient la clé du salut. Les Parisiens s’en vont petit à petit du décor, grâce à un interlude majoritairement au clavecin qui, même s’il s’avère intéressant, aurait néanmoins pu laisser la place à un quatrième morceau. Surtout sur un split.

C’est ébouriffé et les bottes maculées de boue qu’on arrive face à Darkenhöld
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, prêt également à en découdre. Et pourtant… il faudra rapidement calmer son ardeur. C’est en effet en acoustique que les Niçois proposent leurs quatre titres. Passé le moment de surprise, on prend un réel plaisir à s’immiscer dans cet univers ultra-mélodique, où la guitare sèche endosse admirablement un rôle de guide dans la Marche des Bêtes Sylvestres. La voix de Cervantes est diffuse et en retrait, au service des instruments mis en branle. Un accordéon rejoint la troupe sur Le Sanctuaire de la Vouivre, offrant une couleur encore plus authentique. Cette expérience auditive qu’offre Darkenhöld
Darkenhöld


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permet de déconstruire des certitudes quant au black metal — voire au metal en général —, où ce n’est finalement pas la nature des instruments qui façonne un titre, mais bien l’âme qui y est insufflée. Peu importe ici que les instruments soient ou non branchés, on est dans l’esprit d’un metal païen et vindicatif. Les goules et la Tour vous emmène à cent à l’heure dans des dédales. Puis c’est finalement à ce qu’on imagine être une flûte de délicatement clore ce riche split, avec la Citadelle d’Obsidienne, toujours dotée de cette alternance entre chants susurrés, assurément déclamés voire même de temps à autre hurlés. Une chose est sûre, cet album vous fera voyager dans une autre époque, sans que vous ne puissiez voir les trois quarts d’heure passer. De riches compos qu’on prendra plaisir à réécouter.


Tags : black metal épique melodique païen ladlo
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AUTEUR : Sekhorium
Chargé de communication dans le secteur culturel et journaliste à ses heures perdues, Pierre explore les méandres du Metal depuis maintenant près ...
Chargé de communication dans le secteur culturel et journaliste à ses heures perdues, Pierre explore les méandres du Metal depuis maintenant près de 20 ans. Privilégiant les sensations au détriment de la raison, il recherche sans arrêt de nouvelles formations qui viendront titiller les cinq sens. Si vous le croisez en concert, vous le trouve...
Chargé de communication dans le secteur culturel et journaliste à ses heures perdues, Pierre explore les méandres du Metal depuis maintenant près de 20 ans. Privilégiant les sensations au détriment de la raison, il recherche sans arrêt de nouvelles formations qui viendront titiller les cinq sens. Si vous le croisez en concert, vous le trouverez certainement dans la fosse, voire face aux barrières quand le show s'avèrera intense. Plus qu'un style musica...
Chargé de communication dans le secteur culturel et journaliste à ses heures perdues, Pierre explore les méandres du Metal depuis maintenant près de 20 ans. Privilégiant les sensations au détriment de la raison, il recherche sans arrêt de nouvelles formations qui viendront titiller les cinq sens. Si vous le croisez en concert, vous le trouverez certainement dans la fosse, voire face aux barrières quand le show s'avèrera intense. Plus qu'un style musical, le Metal est devenu est philosophie de vie....
Chargé de communication dans le secteur culturel et journaliste à ses heures perdues, Pierre explore les méandres du Metal depuis maintenant près de 20 ans. Privilégiant les sensations au détriment de la raison, il recherche sans arrêt de nouvelles formations qui viendront titiller les cinq sens. Si vous le croisez en concert, vous le trouverez certainement dans la fosse, voire face aux barrières quand le show s'avèrera intense. Plus qu'un style musical, le Metal est devenu est philosophie de vie....

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