Chronique

ARCHITECTS
For Those That Wish to Exist

image
Epitaph Records

15 pistes
Sorti le 26-02-2021


image
Dimanche 28 février 2021

Après un Holy Hell unanimement acclamé par la critique en 2018, le moins que l’on puisse dire est que le nouvel opus d’Architects
Architects


Clique pour voir la fiche du groupe
, For Those That Wish To Exist, était très attendu. Initialement prévu comme un double album, il compte 15 pistes pour une durée totale de 58 minutes. Partant de là, de deux choses l’une : si l’album est excellent, ce sera un régal. Si l’album est décevant, le temps va sembler long. Verdict ?



Pour un groupe comme Architects, qui s’est imposé très tôt comme figure de proue d’un metalcore technique et expérimental et dont les membres partagent les mêmes valeurs d’exigence et d’efficacité, il était tout aussi inconcevable de se contenter d’appliquer une recette à succès déjà validée sur les albums précédents qu’il l’était de se satisfaire de morceaux basiques mais commercialement efficaces. Quel était alors le challenge ultime ? Faire mieux avec moins. Éviter l’écueil de faire plus compliqué pour impressionner, et plutôt mettre à profit les aptitudes techniques de chacun pour produire des morceaux à la fois simples, efficaces et innovants.

Tout ça n’est pas sans risques, bien entendu. Dont celui de perdre en passant des fans, comme ça avait été le cas quand ils ont introduit pour la première fois des passages en chant clair. Mais je vous rassure tout de suite : For Those That Wish To Exist reste un album estampillé Architects et reconnaissable entre mille.

D’abord dans la thématique, évidemment. L’album tout entier s’articule autour de l’idée que l’être humain semble incapable de poser les actes nécessaires pour la survie de l’espèce et assiste impassible à la destruction de la planète dont il est responsable, trop occupé qu’il est de se soucier de sa petite personne et préférer le plaisir à court terme. Les textes sont touchants et évitent de tomber dans la leçon.

C’est également un album typique d’Architects parce qu’il est constitué en partie de morceaux composés à l’époque de Holy Hell. C’est le cas, par exemple, de « Black Lungs » et « Discourse Is Dead ». On retrouve aussi la patte d’Architects qu’on aime sur des nouveaux morceaux, dont « Impermanence », un des meilleurs morceaux de l’album avec un breakdown jouissif et un featuring on ne peut plus approprié de Winston McCall, chanteur de Parkway Drive
Parkway Drive


Clique pour voir la fiche du groupe
. Idem pour « Libertine », qui se hisse facilement à la deuxième place du podium de mes titres préférés de l’album, un des tracks les plus violents de l’album dont l’efficacité tient également à la présence de passages plus doux. Et puis, pour la médaille d’or, l’excellentissime « Animals » qui pourrait justifier l’existence de l’album tout entier à lui seul. Une petite bombe metalcore avec un riff qui rappelle Gojira
Gojira


Clique pour voir la fiche du groupe
, variée dans sa composition, qui brille par sa structure et qu’il faut écouter plusieurs fois pour en apprécier la complexité. Je suis prêt à parier que, s’il y a un titre qui vous restera en tête, c’est celui-là.



La combinaison des textes de Dan Searle, de la voix de Sam Carter, des riffs de Josh Middleton et Adam Christianson et de la partie rythmique d’Alex Dean et Dan Searle est diablement efficace. Ensemble, ces gars-là semblent capable de composer d’excellents morceaux dans n’importe quel style. En témoignent l’intro de l’album « Do You Dream of Armageddon », qui fait un titre d’ouverture pour les concerts idéal avec ses allures de BO signée Hans Zimmer, « Meteor » qui pourrait figurer sans problème sur un album de 30 Seconds To Mars ou encore l’outro « Dying Is Absolutely Safe » avec laquelle le groupe s’essaie pour la première fois (et avec brio) à un titre acoustique. On notera aussi en passant la présence marquée d’arrangements de cuivres et de violons dans la plupart des morceaux, jusqu’à l’excès parfois comme sur le titre « Dead Butterflies ».

Mais le plus remarquable, sur cet album, est sans conteste l’impressionnante maitrise vocale de Sam Carter, qui explore ici des registres de voix qu’on ne lui connaissait pas encore. Les featurings de Mike Kerr (Royal Blood
Royal Blood


Clique pour voir la fiche du groupe
) et Simon Neill (Biffy Clyro
Biffy Clyro


Clique pour voir la fiche du groupe
) vont aussi dans ce sens en amenant de la variété dans la voix. À ce titre, le morceau « Goliath », à la fois metal avec son riff de guitare et rock dans sa composition, est particulièrement étonnant : on dirait que Sam Carter y fait l’étalage de ses capacités vocales tant il semble changer de registre d’un mot à l’autre... et c’est finalement à Simon Neill que revient la tâche de donner de la voix en hurlant sur le breakdown.

For Those That Wish To Exist marque, selon moi, le franchissement d’une nouvelle étape dans la discographie d’Architects. Avec cet album, les britanniques sont parvenus en même temps à sortir de la case dans laquelle on a pu les inscrire et à éviter l’écueil d’une production essentiellement commerciale. L’expérimentation ne se fait peut-être pas là où certains l’auraient souhaitée, mais elle est définitivement bien présente et une oreille attentive ne pourra jamais leur reprocher d’avoir mis de côté la technicité et l’exigence qui les caractérisent. Si l’émotion véhiculée par les albums précédents était brute, violente et que l’écoute était surtout cathartique, elle est ici plus nuancée, plus diversifiée, s’exprime à différents niveaux, de différentes manières, et l’album propose une sorte de voyage à travers ces différentes émotions. For Those That Wish To Exist ne s’écoute pas comme un Holy Hell, c’est un album unique dans la discographie d’Architects et on ne peut que se réjouir de constater que le groupe continue d’évoluer en respectant et nourrissant ce qui constitue son identité.


Tags : architects, metalcore
TU AS AIME ? PARTAGE !
Google +
Twitter
Facebook
Whatsapp
E-mail
E-mail
Google +
Twitter
Facebook

► COMMENTAIRES

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter !

Soit en deux clics via Facebook :

image

Soit via l'inscription classique (mais efficace) :

image

► A VOIR ENSUITE