Interview

SNATCH

A l'occasion de la sortie de leur 3ème EP, nous avons rencontré SNATCH.


Lundi 29 mars 2021

Nous sommes partis à la rencontre de Damien, Alex et Manu, le noyau dur de SNATCH
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. Un groupe du Centre qui vient de sortir son 3ème EP . Nous avons échangé autour de ce EP, de cette succession de chanteur, de la situation sanitaire et nous avons transformé notre conversation, hors interview, en groupe de soutien pour se remonter le moral !




Généralement, on commence une interview par une petite présentation. Mais dans votre cas, on va directement s'intéresser au statut de chanteur dans SNATCH
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en guise de présentation. 3 Eps, 3 chanteurs différents.


Damien: C'est surtout la vie qui s'est mise en travers de notre chemin. Nous avons eu des chanteurs qui avaient chacun une vie compliquée à gérer... au niveau professionnel ou personnel. Il y a plein de trucs qui se sont mis en travers de notre route et qui les ont empêchés de s'y consacrer comme ils l'auraient voulu. Nous avons du faire avec. Après Quentin, nous avons traversé une période de flottement et nous nous sommes décidés à continuer à 3, au moins dans un premier temps. A boucler les morceaux que nous avions déjà en stock et que nous n'avions presque pas joué en live finalement. Nous avions déjà des premières maquettes établies, principalement par Manu qui avait fait des guides, des petits montages. Nous avions déjà l'idée d'où nous souhaitions aller. Il manquait juste quelqu'un pour chanter. Comme Manu a fait un boulot vraiment exceptionnel au niveau voix qui nous a tous impressionnés, nous nous sommes dit pourquoi chercher quelqu'un ? Nous allons boucler ces 4 morceaux ensemble, à 3, exactement comme nous le voulons.



Donc, vous êtes devenus un Power Trio : batterie, basse, guitare et chant, nous dirons accessoire, dans le sens où il est assumé par un des 3 musiciens plutôt qu'une personne dédiée exclusivement au chant . Est-ce plus facile pour composer dans cette formule ?

D: Composé à 3, c'est une gymnastique que nous pratiquons depuis le début. Nous avons commencé ainsi quasiment dès le premier jour. Nous avons travaillé à 4 puis Johan a été moins disponible pendant un moment. Puis de base, nous avons pris le pli de travailler à 3. Donc ça ne nous change pas énormément. Nous ne nous sommes pas dit que nous allions continuer au format Power Trio. Nous avons juste décidé de boucler ces morceaux-là exactement comme nous le souhaitions. Pour la suite, nous ne sommes fermés à rien. Le principe de base dans SNATCH
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est de ne fermer aucune porte. Pour la suite, on verra. Ça sera à 3, à 4 ou 25, peu importe.

Alex : Le noyau est formé. C'est-à-dire que nous avons une belle osmose, ce n'est plus de la gymnastique, ça vient tout seul. Maintenant, c'est un peu plus compliqué pour l'instant, d'abord par rapport à la situation, ensuite par rapport à SNATCH
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mais par contre, avec le trio l'osmose est là et nous pouvons faire tout ce que nous voulons.

D: Franchement, si nous pouvons continuer à 3, je crois que nous le ferons. Malheureusement, nous ne sommes jamais arrivés à assurer à 100% le chant et l'instrumentation en même temps. Manu s'en tire extrêmement bien mais si il veut chanter en jouant de la batterie, il sera obligé d'alléger son jeu et du coup, les anciens morceaux ne sonneront plus pareils. Il y a des raffinements qui ne pourront plus être assurés. Moi les rares fois où j'ai essayé, ce n'était pas fort brillant. Donc je n'ai pas insisté. Alex s'en tire pas trop mal mais il n'a jamais pris le devant à ce niveau là.

A : Pour les backings, ça fonctionne très bien mais le lead au chant en jouant de la basse, c'est quasiment impossible pour moi.

Manu : C'est un peu compliqué. La manière dont nous avons travaillé était axé sur l'instrumental. Et puis la voix se posaité pour autant qu'il y avait un chanteur. Maintenant que nous nous retrouvons à 3, ce qui a été enregistré ici représentait un terme à ce que nous avions fait à 4. Faire la même chose à 3, est impossible sans revoir la manière de composer et sans alléger la composition afin de mettre le chant suffisamment en avant si le batteur chante en même temps.



Qu'est-ce qui est le plus facile ? De trouver un chanteur ou un batteur ?

M : C'est largement plus facile de trouver un batteur. Un chanteur, c'est plus compliqué surtout si tu veux trouver quelqu'un qui a un potentiel variable du chant clean à growl et qui possède une certaine personnalité pour assurer sur le devant de la scène.

D: Nous n'avons jamais voulu nous limiter à un style de chant. Juste du clean, du mélodique ou du hurlé. Nous aimons tout et nous aimons que les morceaux soient variés avec des ambiances différentes. Donc nous avons toujours été très exigeants pour trouver un chanteur. N'importe qui ne peut pas le faire. Johan puis Quentin, ils avaient tous les 2 des capacités extraordinaires. Johan, il y mettait énormément de coeur. Je pense honnêtement que dans SNATCH
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, aucun de nous n'a été techniquement de grands musiciens mais nous avons toujours essayé de tirer le meilleur parti de ce que nous avions à disposition. Johan n'en avait rien à cirer de ses limites, il mettait ses tripes sur la table. Quentin venait plutôt de la scène Metal mais il avait un potentiel de malade. Il avait une excellente voix. Il a réussi à faire des trucs qui nous ont sciés. Pour retrouver quelqu'un qui combine ces qualités et qui est du même niveau, malheureusement, c'est compliqué. Trouver un chanteur disponible et suffisamment impliqué, c'est un casse-tête, limite un cauchemar. Quand l'histoire s'est terminée avec Quentin, nous avons envisagé même de continuer au format instrumental comme des groupes genre RUSSIAN CIRCLES
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ou PELICAN
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. Mais la Covid nous est tombé dessus et nous n'avons pas eu le temps de nous frotter à cette version. Puis globalement, nous avons tous un passé qui vient du rock et qui fait que nous aimons bien qu'il y ait un chant, une présence et des paroles.



Il y a aussi une progression entre les 3 EPS. Les ambiances sont plus travaillées. On ressentait cette évolution avec Trilemma. J'ai le sentiment que sur le premier EP, nous étions sur quelque chose de plus brut et direct. Puis progressivement, j'ai l'impression qu'il y a un travail de fond axé sur l'ambiance qui s'est imposé.

D: De manière générale, nous avons tous progressé en tant que musiciens. Nous ne petons peut-être pas des flammes, mais nous sommes meilleurs aujourd'hui qu'aux premiers jours de SNATCH
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. Nous sommes sortis de notre zone de confort à un moment ou à un autre. Manu est le principal moteur pour ça. Alex tire le morceau dans une direction à laquelle nous n'avions pas pensé. Moi, j'ai une idée précise en tête, je la propose un truc aux autres qui finalement en font leur truc. Avec le dernier EP, One Million Roads To Nowhere, les ambiances sont plus travaillées parce qu'à la base cela devait être un album. C'est un projet qui mûrissait depuis un moment. Nous avions commencé à le travailler d'une certaine façon. Il manquait encore 3 grosses pièces à composer et nous avons perdu Quentin à ce moment-là ce qui a contribué à faire retomber le soufflé. Le projet commençait à vieillir et tout doucement nous passions à autre chose. Nous avons réussi à trouver un équilibre pour arranger les morceaux comme nous le voulions. Ce qui explique que les compositions ont un caractère différent des deux précédents disques. Sur la démo et Trilemma, nous avions composé les morceaux indépendamment et sans fil conducteur entre eux. C'était plus Rock.



On ne va pas se mentir. Nous ne rajeunissons pas. Cette influence plutôt 90's, vous la percevez comment ? Et les gens réagissent comment ? Avez-vous le sentiment que cette influence peut séduire un public plus jeune ou au contraire que cela risque de vous limiter à un public plus mature ?

A: Globalement, c'est comme dans la mode ou n'importe quel milieu artistique. C'est un éternel balancier. Dans les années 80, il y avait des remixes des trucs des années 60. Ici dans les années 2020, il y a un retour avec des gamins qui écoutent NIRVANA
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. C'est vrai que nous sommes connotés 90's parce que cela fait partie de nos influences. C'est logique mais d'un autre côté, nous ne réinventons pas la roue mais il y a toujours cette petite touche en plus, personnelle, d'ambiance et de profondeur qui peut s'accentuer par la suite. Pour moi, ce n'est ni un handicap, ni un avantage de sonner 90's même si il y a un revival actuellement.

D: Et puis, nous ne nous sommes jamais donnés pour objectif de faire de la musique typée 90's. C'est juste que dans notre ADN vu notre âge. Je pense aussi que ça vient du fait que la plupart d'entre-nous, et surtout moi, je me retrouve plus dans la musique des années 90 et début 2000 que dans ce qui sort actuellement. Il y a d'excellents trucs qui sortent aujourd'hui mais le gros de ce que j'écoute régulièrement est souvent beaucoup plus vieux. Et comme l'écriture des compositions part généralement d'un riff de guitare qui vient de moi, je suppose que cela colore beaucoup ce que nous faisons. Personnellement, mon évolution musicale, elle n'est pas terminée. Je continue à découvrir des trucs, nouveaux ou en retard qui viennent colorer mon jeu.



Parlons un petit peu de l'artwork. Il y a une rupture par rapport aux deux premiers EPs, noir et blanc, dessinés. Est-ce que cela correspond simplement à une envie, une occasion de changer ou bien était-ce aussi pour marquer cette transition ? Ce passage de 4 à 3 ?

M: Non, c'était juste de la précipitation on va dire. L'artwork de ce EP a été fait vraiment en dernière minute. Les deux précédents étaient plus établis. Nous avions une idée qui représentait quelque chose. C'est ma compagne, Jen, qui faisait l'artwork mais cette fois, nous avons été pris « au dépourvu » alors nous avons voulu faire ça au plus simple. Sans se compliquer la vie. Pour nous, c'était compliqué de passer ce cap où nous en avions marre de jouer ces morceaux. Nous voulions enterrer le truc. Enregistrer. Produire. Et limite, l'artwork, nous n'y avons même pas pensé. Il nous fallait quand même un visuel mais nous n'avons pas réfléchi. C'est une image du single Pale Blue Dot.

D: Même si l'artwork a été un sujet plié à la va vite, personnellement j'en suis très satisfait parce qu'il est sobre et très expressif. Ce qui symbolise bien le contenu de l'EP. Je pense qu'il n'en fallait pas plus. Je n'essaie pas de me consoler, je le pense sincèrement. Il n'y avait aucune raison de touiller plus loin.

A: La musique est mise en valeur. Il n'y a pas de tralala, nous allons à l'essentiel.



OK, mais en même temps un artwork a une certaine importance. C'est le premier contact. Un contact visuel qui donne un premier indicateur sur le contenu. C'est parfois l'artwork qui permet de découvrir certains disques.

D: Je suis extrêmement sensible à cet aspect. J'achète toujours des disques aujourd'hui et c'est souvent l'artwork qui m'interpelle. Il n'était pas question que l'artwork soit bâclé ! Nous avons dû trouver une solution rapide. Mais si elle ne nous avait pas satisfaits, je ne pense pas que nous serions partis là-dessus. Nous ne nous sommes pas dit que c'était secondaire mais nous n'avons pas voulu, comme disais Alex, s'enterrer sur le sujet à chasser une quelconque idée folle alors que nous étions déjà depuis 2 ans sur ce projet qui passait du stade mûr au stade pourri tout doucement.



Comment ça se passe pour vous, dans ce contexte sanitaire ?

D: Pour le moment, nous sommes à l'arrêt. La crise du Covid a coïcidé avec la perte de notre local de répèt. Par conséquent, nous nous sommes retrouvé un peu dans le vague. Puis, il y a eu le couvre-feu. Les solutions pour un local de répèt que nous avions trouvées étaient un peu loin donc cela nous empêchait de répéter en semaine comme nous en avions l'habitude. Donc pour le moment, nous sommes en stand-by. Mais cela commence à manquer à tout le monde. Au niveau personnel, j'ai traversé un gros passage à vide, surtout au niveau musical. Le matériel prend la poussière et il est vraiment temps de s'y remettre.

A: Le noyau, il est toujours là. Nous n'attendons qu'une chose de pouvoir recommencer. Mais je pense que c'est compliqué pour tous les groupes, qu'ils soient soudés ou qu'ils aient une actu. Tous les groupes sont dans la merde. Nous, dans notre petit cas personnel, nous nous entendons très bien, nous avons envie de faire des choses, nous allons faire des choses mais pour l'instant, la situation ne le permet pas. La situation est compliqué. Il n'y a pas d'autre mot.



Effectivement, tout le monde est dans la même galère. Mais en même temps avec votre histoire et avec ce que vous expliquez, vous décidez malgré tout de sortir le EP au milieu de la crise.

D: La crise était secondaire. Il nous fallait juste sortir le EP, peu importe comment. Comme nous avions dû faire le travail de 4 personnes à 3, à moins d'un miracle, nous savions que de toute façon nous ne pourrions pas tourner avec ces morceaux là. A moins de tomber sur un chanteur providentiel, c'était impossible. Donc crise ou pas crise, cela n'aurait rien changé à notre niveau. Maintenant, l'idée est de passé à autre chose.

A: Il n'y a pas de bon moment de toute façon. Personne ne connait la durée de cette crise. Pour nous, c'était une manière d'archiver les choses. De se dire, voilà, ça c'est fait. Nous en sommes contents et maintenant, nous pouvons partir vers d'autres horizons. Et avancer.



Est-ce que cela voudrait dire que si la crise n'avait pas été, le disque serait sorti sans envie de jouer les morceaux en Live ?

D: L'envie de les jouer, nous l'avons toujours eue. Mais à partir du moment où c'était le travail de 4 personnes et qu'il en manquait une, nous nous étions faits une raison. Crise ou pas, l'idée était de boucler l'EP et de passer à la page suivante de notre histoire. A 3, à 5 ou 25, peu importe.

A: Quelque part, la boucle est bouclée au bon moment. Dans le sens où nous ne savons quand même pas continuer sur scène. Il n'y a pas de deadline ou de demande à gérer.



C'est quoi la suite pour SNATCH
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 ?


D: Du bruit principalement.

M: Trouver un local !

A: Nous avons des possibilités, mais c'est compliqué de se mettre en place pour nous. Il nous faut notre grotte, notre son comme nous avons eu pendant 5 ans. C'est là que nous avons tout enregistré. Malheureusement, nous avons perdu notre local au mauvais moment, nous avons bouclé l'enregistrement sur le fil. Le dernier jour d'occupation du local, nous avons réalisé des enregistrements de basse en une seule prise avec Manu.

D: De toute façon, nous avons, pour le meilleur comme pour le pire, beaucoup de temps devant nous. Du point de vue de la scène, malheureusement, elle a pris chère ces dernières années. Des petits endroits vont disparaître. La motivation des gens qui ont vraiment envie de faire de la musique ne faiblira pas mais il va falloir un bon moment pour que la scène musicale retombe sur ses pattes. Pour nous, repartir à trois, sans savoir précisément où nous allons, il faudra du temps, pas pour se reconstruire parce que notre identité nous l'avons, mais nous ne faisons pas des plans à l'avance. Si ça se trouve, nous aurons le cafard et nous pondrons 3 morceaux acoustiques. Nous ne nous interdisons rien. Nous allons là où la musique nous porte.



Finalement, SNATCH
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, c'est en lien avec le film (du même nom) dans lequel joue Brad Pitt ?


A: Lors du passage obligé pour chaque groupe de trouver un nom qui n'est pas pris etc, nous sommes tombés d'accord sur SNATCH
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et nous étions fans du film en question. Ça sonne efficace et agréable. Ça vient aussi du mouvement de Bodybuilding, le Snatch, épaulé-jeté (plus précisément le Snatch est l'arraché en haltérophilie, ndlr) Et comme on fait de la musique lourde, ça faisait écho. C'est le côté efficace et brutal que nous aimions bien .
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