Interview

LA JUNGLE

« On a peut-être une petite notoriété mais ça reste de la musique de niche. »


Vendredi 17 juin 2022

La Jungle
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… comment vous présenter ce groupe ?
Il y a d’abord deux musiciens un peu beaucoup agités et/ou déjantés. Jim (Mathieu Flasse) et Roxie (Rémi Vernant). Il y a aussi une guitare, une batterie, un micro. Il y a surtout quelque chose d’inattendu, d’original et d’addictif qui se situe à mi-chemin entre la transe, le kraut rock, le math rock et une noise crasseuse.
Le duo originaire de Mons a sorti son cinquième album « Ephemeral Feast », le 10 juin dernier. On en parle et de plein d’autres choses (notamment du rapport très très privilégié du groupe avec le public).



Crédit photo : Studio Derville

Hello les garçons. Pouvez-vous nous présenter votre dernier opus et nous donner envie de l’écouter ?

Roxie : Ephemeral Feast est clairement notre album estampillé Covid vu qu'on l'a écrit en pleine pandémie. Il n'aurait d'ailleurs probablement pas vu le jour sous cette forme sans les multiples confinements. Pour le coup, c'est assez difficile de donner envie d'aller l'écouter. C'est un album assez différent de nos quatre albums précédents. Il est plus froid, plus angoissant. Je crois que certains morceaux ne sonnent vraiment pas comme La Jungle
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, en fait. Et on en est très fiers, surtout pour l'aspect production et tout ce que notre ami Hugo a apporté sur chacun des titres lors des différentes étapes d'enregistrement et de mix.

Jim : Je suis content de la spontanéité de cet album. Surtout à la composition. En effet, nous avons ébauché la base de cinq morceaux lors de notre première répète le 5 mai, après le confinement drastique de mars/avril. Le reste c’est naturellement fait. C’est cool de pouvoir à nouveau écrire. Et le son froid du disque change bien par rapport aux précédents.

Être deux est-il un avantage ou un inconvénient ? Pourquoi ?

Roxie : C'est presque toujours un avantage. Pour les prises de décision, pour l'organisation, pour la facilité à tourner et à produire. Mais en vrai, on est plutôt trois ou quatre ou cinq. On a une petite équipe qui bosse avec nous sur les sorties et sur les tournées. Et sans eux, ça ne roulerait clairement pas aussi bien, même si on fait aussi énormément de choses par nous-mêmes.

Jim : Oui sur la route on est toujours trois généralement. Accompagnés par un ami photographe, ou juju le booker, ou un frère, etc. etc. Derrière, Didier BBR, Stéphane ATRDR, Julien Fernandez FRP et tous les copains réalisateurs nous aident pas mal, comme le dit Rémy.

Vous avez un nombre de dates de concert impressionnant sur une année! Vos prestations sur scène le sont tout autant. Comment faites-vous pour partager la même énergie une dizaine de soir tous les mois ?

Roxie : On a la chance de ne pas avoir un boulot dénué de sens et abrutissant en dehors de nos tournées. Quand t'es pas frustré de ton quotidien, tu t'impliques avec beaucoup plus de ferveur dans ce que tu fais. C'est peut-être ça qui explique notre constance, concert après concert.

Jim : Oui c’est un peu notre « sport » à nous. Notre salle de gym. Comme si tu allais au squash trois ou quatre fois par semaine. Te dépenser. Après t’es bien rincé, au revoir les toxines. Ça permet de se vider l’esprit.



Je trouve que vous avez atteint une certaine notoriété en-dehors du pays. Cette reconnaissance est-elle facile à obtenir ?

Roxie : Pas vraiment. Il faut tourner beaucoup, longtemps et avec insistance. Puis c'est quelque chose que tu ne choisis pas forcément, ça se passe ou ça ne se passe pas. De plus, on n’a pas de gros label derrière qui peut injecter des sommes astronomiques dans de la promotion dédiée à un groupe qui propose une musique de niche. On a toujours beaucoup fait les choses par nous-mêmes, avec notre tourneur et les labels indés qui nous soutiennent.

Jim : Bien tourner. Y a que ça. Surtout avec le genre de musique que l’on fait. Ce n’est pas de la pop fm. On a peut-être une petite notoriété mais ça reste de la musique de niche. De scène noise. On fait de temps en temps des gros fest mais ces jours-là, souvent, le public nous découvre.


Comment vous vous sentez en tant qu’artistes belges issus du milieu alternatif ? Est-ce important pour vous d’en faire partie/d’en être issus ?

Roxie : On a pas tant l'impression d'appartenir à tel ou tel milieu. On joue et on évolue dans plein de cadres et de contextes différents qui font qu'on s'est rapidement extrait du circuit belge alternatif. Et on croise finalement très peu d'artistes belges en tournée. Mais on y revient de temps à autre, quand quelques dates s'alignent en Belgique. Finalement, on se sent plus appartenir à une scène quand on laisse le van à la maison et qu'on va voir des concerts qu'on aime bien dans des lieux qu'on aime bien, même si ça n'arrive pas très souvent.

Jim : Voilà (rires) !

Quelle(s) relation(s) avez-vous avec votre public ? Aimez-vous avoir des contacts avec lui ?

Roxie : Pour l'anecdote, des gars se sont mangés notre matériel lors de nos deux derniers concerts en date. Un copain est tombé sur ma batterie vendredi dernier et le lendemain, c'était au tour de quatre gars au premier rang de s'effondrer sur le clavier de Mathieu et de littéralement envoyer sa mixette dans le décor. Donc oui, on entretient des contacts tout à fait privilégiés avec notre public et on aime vraiment ça. Même si parfois ça interrompt le concert.

Jim : Des contacts oui, de la bière sur le pedal board non ! Oui on a souvent des contacts avec le public. Dernièrement, on est passé boire un verre dans un bar juste avant le concert avec un gars qui aime le groupe. Qui nous avait envoyé un message. C’est cool, on entretient tout ça. Les rencontres c’est hyper important.




Vos textes parlent souvent du déclin de la société, de la suffocation de la planète et de la fin de l’humanité. Que peut-on faire en tant qu’artistes à part le crier fort, très fort ? Les artistes ont-ils une responsabilité par rapport à ça ?

Roxie : Chacun est responsable à sa manière j'imagine. Mais certains plus que d'autres quand même. Les PDG concernés se reconnaitront. En vrai, je ne suis pas sûr qu'écrire un disque qui traite de l'état du monde serve à grand-chose. Mais on le fait quand même. Sinon, je me demande ce qu'on pourrait bien raconter.

Jim : Oui et puis cette vision là on la décrit sous forme de métaphores. Qui peuvent avoir plusieurs sens. On veut surtout éviter d’être des donneurs de leçons. C’est plus un constat.

Vous avez lancé La Jungle
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il y a 9 ans. De quoi avez-vous envie pour l’avenir ?

Roxie : Explorer de nouveaux territoires, ce qui se dessine déjà. On part au Japon et en Nouvelle-Calédonie cet automne. On a aussi rencontré un tourneur allemand. On a également envie de collaborations, sur lesquelles on bosse déjà également. On risque de déballer quelques nouvelles choses courant 2023, après la tournée en cours.

Jim : C’est à l’étude pour l’Australie aussi. Vu qu’on a un label là-bas. On verra. L’année 2023 risque d’être bien chargée. Puis composer encore, collaborer.

Votre communication sur les réseaux est assez déjantée tout comme vos vidéos, photos, etc. Comment vous travaillez tout ça ?

Roxie : On bosse essentiellement avec des amis. David, Guillaume, Lucas, Titouan, Pablo, Fred, Ben, etc. et une foule de photographes et vidéastes qui nous envoient spontanément leur travail sur notre mail le lendemain d'un concert. On reçoit aussi pas mal de propositions de réalisateurs qui nous contactent parce qu'ils ont flashé sur tel ou tel titre et désirent en faire un clip. Quand on sent bien les choses, on accorde notre confiance à des artistes qui souhaitent s'approprier notre musique. Et bien souvent, ça fonctionne.
Nos nouvelles promos ont été réalisées par Emilie du Studio Derville à Mons. On a plié ça en une heure en mélangeant ses idées aux nôtres et le résultat est vraiment top.

Jim : Rémy est bien réactif niveaux médias, moi je suis plus sur les visus pour illustrer les propos. Dès qu’il y a moyen de faire une connerie…

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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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