Interview

MIHAI EDRISCH

Lundi 9 mai 2005

1. Et bien bonjour à vous Mihai Edrisch... Alors pour commencer : Comment présenteriez-vous ME à celles et ceux qui ne vous connaisse, hélas, pas encore?

Rémi : Mihai Edrisch est composé de quatre personnes (Benoit/Batterie, Florian/Basse, Johan/Chant et moi/Guitare) et existe depuis un peu plus de deux ans. Au début, on jouait une musique très chaotique et alambiquée (un peu à la Shora), puis on a progressivement évolué vers un style plus triste et tendu (dans l’esprit d’un Lisabö, par exemple). On a enregistré un album qui s’intitule « L’un sans l’autre » que beaucoup de monde compare à Envy (« A Dead Sinking Storie ») et Yage (« anders leben !? ») alors que c’est impossible vu qu’on a composé et enregistré notre album avant que ces deux groupes ne sortent les leurs (on a des preuves ! hé ! hé !). Mais ça nous fait plaisir quand même vu qu’on adore ces deux groupes.
Johan: Alors ME, c'est un groupe de Lyon, même si c'est pas tout à fait vrai. Qui comprend en son sein quatre jeunes hommes qui ont pour volonté de faire la musique la plus triste de la planète, et qui désespèrent de ne pas encore y arriver.
Flo : En fait, on essaye depuis deux ans de faire du stoner mais on y arrive pas. Merde !!!

2. Pourquoi avoir choisi ME comme nom? Et quel est sa signification?

R : Mihai Edrisch était un mathématicien Hongrois de la fin du 19ème siècle. Il avait 35 ans lorsqu’il tomba éperdument amoureux d’une jeune cantatrice qu’il vit à la première représentation de « Orphée aux enfers » d’Offenbach à l’Opéra de Budapest. Il aima tant la voir chanter qu’il retourna à toutes les représentations suivantes. Et à la fin de la dernière représentation, il prit une dague, monta sur la scène, trancha la gorge de la jeune cantatrice, puis se trancha lui-même la gorge car il ne pouvait plus supporter de vivre sans la voir chanter. Pour nous, cet homme est le type le plus émo de la terre ! On se devait donc d’honorer sa mémoire en empruntant son nom.
Johan: Parce que c'est trop arty comme nom !!! Grâce à ça on passe trop pour des intellos, alors qu'on est aussi con que tout le monde. Et aussi parce que quand tu tapes Mihai Edrisch dans Google, t'as exactement tout ce qui concerne ton groupe, alors que quand tu t'appelles "Unsane" et bien c'est pas gagné. Pour résumer c'est du pur marketing.

3. Pourquoi écrivez-vous en Français ? Est-ce pour pouvoir participer à l'Eurovision? Il y'a de plus en plus de groupes qui chantent dans leur langues, par exemple: Gantz, Gameness, Belle Epoque, Amanda Woodward, Yage, Angstzustand, La Quiete... Que pensez-vous de cette évolution (plutot positive)?

R : Je suis un grand amateur des chants effectués dans d’autres langues que l’anglais. Je n’ai rien contre cette langue, mais je trouve que c’est dommage de cantonner le chant uniquement dans des sonorités anglo-saxonnes. Ce choix n’est donc pas politique mais purement esthétique. J’espère que de plus en plus de groupes écrirons dans leurs langues natales car je les trouve toutes belles, même si je ne les comprends pas.
Johan: Non, c'est clair que c'est pas pour l'Eurovision, bien que je suis sûr que j'aurai fais mieux que Jonathan hehe.
J'écris en français pour une raison simple, je suis français, je parle français au quotidien, c'est donc pour moi la façon la plus naturelle que j'ai de m'exprimer. J'espère que le fait que de plus en plus de gens chantent dans leur langue maternelle ne soit pas la résultante d'une mode. Je trouve ça positif car tout simplement naturel. Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse entrevoir le fait de faire une musique sincère en chantant dans une autre langue que la sienne. Si on a envie de s'exprimer au mieux, c'est normal d'utiliser l'outil dont on sait le mieux se servir, et si on a envie de se faire comprendre par le plus grand nombre et bien il y a la traduction pour ça. Mais bon, il y a pire que de chanter en anglais, y'a le fait de mélanger deux langues dans une même chanson, mais bon ça n'engage que moi.

4. Qu'est-ce qui vous influence à écrire de si belles paroles? Une poésie touchante et directe... Pouvez-vous décrire le sujet de certains de vos morceaux?

Johan: Ce qui m'influence, c'est tout simplement ma vie, et j'essaye de faire en sorte que la forme soit en phase avec les émotions véhiculées. Pour ce qui est des sujets, là tu en demandes trop, je n'aime pas parler de mes textes. Il faut que tu fasses avec ce que je propose aux gens: les textes dans le livret. Pour le reste, ça ne regarde que moi. Et si tu en retires quelque chose, et bien là, ça ne regarde que toi, c'est un peu ça l'intérêt.

5. Est-ce que pour vous ME est un projet qui sert à tuer le temps pour ne pas mourir d'ennui; de l'amusement quoi... Ou bien est-ce qu'il y'a quelque chose de plus: politique, relationnel ou autre?

R : De l’amusement dans Mihai Edrisch !? L’ambiance à l’intérieur du groupe est exécrable et si on fait de la musique ensemble, c’est uniquement à des fins lucratifs (et aussi une soif de reconnaissance).
Johan: Je pense pour ma part que c'est avant tout un projet artistique, puis par la force des choses (je ne dis pas par là que je le regrette) un projet humain. Mais ce n'est certainement pas à mes yeux un projet politique. Et en tant que projet, je ne considère pas ça non plus comme un amusement, mais ça ne nous empêche pas à côté de nous éclater.
Flo : j’ai un vrai problème avec le concept de loisir, d’amusement. Cette notion, je la vois comme une sorte d’opium du peuple c’est a dire une façon de t’évader le week-end comme d’autre vont en boite, pour mieux oublier ton train-train quotidien de la semaine. Ca serait tellement réducteur si je voyais les choses comme ça. En gros, j’aspire à beaucoup plus qu’une simple évasion passagère, un moyen de passer le temps. Il n’y a pas de nette démarcation entre ma vie et mes groupes. Je vis ces choses, je ne veux donc pas faire semblant. Je vois ça comme la condition principale de la passion.

6. Qu'est-ce que la montée de l'extrême droite vous fait ressentir? En Belgique aussi cela prend de plus en plus de place et de pouvoir depuis les dernières élections (avec le FN et le Vlaams Block ici).

Johan: Comme je le dis au dessus, ME n'a rien de politique, et j'y tiens beaucoup, donc par principe je ne pense pas qu'il soit légitime de parler politique dans une interview pour le groupe.
Flo : je serais tenter de dire un peu la même chose que Johan même si sa réponse me dérange dans le simple fait qu’elle laisse planer une sorte de doute (souvenez vous de certains groupes de black metal qui repondaient tous de cette façon au question politique, tout en sachant que les fans n’étaient pas dupe de leur penchant fasciste). Donc, pour être tout a fait clair, cette montée en puissance de l’extrême droite dont tu parles nous inquiète au plus haut point mais je préfère ne pas m’étendre plus que ça sur le sujet car je déteste tomber dans les banalités d’usages et surtout je déteste en lire. Je lis pas mal de choses qui on attrait au domaine politique. Certaines choses sont médiocres, d’autre tiennent du pure génie. Donc, je préfère laisser ça à quelqu’un qui serait plus apte que moi à s’exprimer sur le sujet.

7. Certaines personnes voient dans l'emocore une musique d'egocentriques mélodramatiques ne parlant que de leur problèmes perso en oubliant le côté punk politique du hardcore? Qu'en pensez-vous? Et qu'est-ce que l'emocore pour vous?

R : Il faut avouer que l’emocore tend vraiment vers ça. La question est de savoir qu’est-ce qui se cache derrière le terme « émotion » : L’émotion de ne peut-elle être que personnelle et sentimentale, ou alors peut-elle être aussi collective et idéologique (l’émotion suscitée par exemple par une injustice sociale, une utopie…) ? La réponse est évidemment les deux, mais on a tous tendance à accorder une importance démesurée à nos problèmes sentimentaux, et moi le premier. Cela renforce l’idée que l’emocore est une musique de privilégiés qui ont la vie suffisamment facile et un revenu suffisamment aisé pour pouvoir consacrer l’essentiel de leurs émotions à des drames amoureux. Et là encore, je suis le premier. Rien ne me touche plus que l’amour et je suis beaucoup plus attiré par un poème que par un essais politique. J’ai beau me dire que je suis inconscient et égocentrique, c’est plus fort que moi. Mais pour conclure, je dirais qu’on peut se permettre de jouer une musique égocentrique si à coté de ça on possède une conscience politique attentive au monde qui nous entoure.
Johan: Je pense que ces gens n'ont pas tort, du moins en ce qui nous concerne, car je ne veux pas parler au nom de nos homologues. Avec Mihai Edrisch, j'ai une vision musicale très égoïste. Ca se traduit par le fait que je ne veux pas faire de compromis musicaux ou graphiques pour plaire aux gens et que pour les paroles, je parle de moi et de ce qui m'intéresse sans me soucier des conséquences. Je l'ai déjà souvent dis, ce que je veux avant tout c'est être fier de ce que je/on fait et que ça me/nous plaise. Si ça plait aux gens, que ça les intéresse ou que ça les touche, c'est qu'on est certainement sur la même longueur d'onde, et c'est vraiment bénéfique car ça se passe sans concessions. Si ça ne plaît à personne, et bien c'est pas grave, on restera dans notre coin, et on mourra dans l'anonymat, mais on sera fier de ce qu'on fait.
Pour ce qui est de l'emocore. Avant tout, je pense que c'est un truc qu'on est en train de se faire voler par la mode comme on s'est fait volé nos ceintures à clou (merci Levi's, la star'ac et bien d'autres). Je pense que l'emo était une façon simple et très juste de qualifier un style musical. J'ai peur que du fait qu'il soit tant usurpé, on finisse par l'abandonner et le laisser au mainstream. Faudra donc qu'on joue d'inventivité pour qualifier au mieux notre musique. Sinon, tout simplement, pour moi, le "vrai" emocore, c'est un style de musique appartenant à la grande famille du hardcore, qui a pour vocation d'insuffler le plus d'émotion possible de type tristesse, nostalgie…
Flo : l’ « emocore », pour moi, c’est rites of spring, fugazi, embrace,etc… en gros toute la scène de dischord du milieu des années 80. Donc tu peux comprendre que le terme emocore, je le ferais pas coïncider directement avec notre musique. Même si ce sont des groupes majeurs pour moi et qu’ils font partit de mon bagage culturel. Les terminologies sont nécessaires bien sur mais elles me gavent la plupart du temps. Maintenant, même linking park se dit emo donc on peut déjà dire que c’est foutu pour ce terme.
En terme de groupe plus ou moins emo à portée politique, on pourrais parler des groupes comme alcatraz, finger print, anomie, peut etre etc…en gros les groupes stonhenge, l’ « emo a la française » comme ils disent à l’étranger. Là, y a vraiment une alliance entre le cote emo et l’aspect revendicatif et politique du punk hardcore(je suis d’ailleurs bien fan de ces groupes, soit dit en passant, meme si je ne suis pas d’accord avec toutes leurs revendications et quelquefois le ton employé). On a d’ailleurs halluciné sur la portée qu’ont encore tout ces groupes à l’étranger notamment en Espagne et dans les pays de l’est. Ce sont de vrai dieu la-bas.
Mais pour parler de nous, on a pas vocation à prôner quoi que ce soit par notre musique, juste de nous exprimer de la manière la plus égoïste qui soit.

8. Je n'ai pas encore eu la chance de vous voir en direct live mais on m'a dit que vous jouez toujours dans une certaine bichromie fortement portée sur le rouge. Quel est le but de cette scénographie?

R : Effectivement, on joue en permanence dans le noir avec seulement 4 petites lampes rouges soigneusement disposées. Le but est de créer une atmosphère légèrement irréelle, voire oppressante, qui permet au public de mieux rentrer dans la musique. Comme les lumières sont placées derrière nous, le publique ne nous voit qu'en ombre chinoise (noir sur fond rouge => bichromie). On possède aussi environ 30 minutes de vidéos numériques en rouge et blanc et on aimerait bien pouvoir les projeté pendant le concert, mais on a pas encore de vidéoprojecteur (d'ailleurs, si quelqu'un souhaite en vendre un d'occase pour pas cher on est preneur). Ces vidéos ont été réalisées par Ana, une artiste Croate, et quelques-unes d'entre elles seront sur le repressage chinois de notre disque par Godschild.
Johan: On essaie de proposer quelque chose de différent. Personnellement, un concert en pleine lumière dans une salle froide, ça me fait vite chier, où alors il faut vraiment que le groupe ait un charisme incroyable, et encore je ne suis pas sûr que ce soit suffisant. Je ne pense pas qu'on soit des bêtes de scène ou des gens super charismatiques. Alors si on veut proposer quelque chose de bien en concert, et bien il faut peut-être qu'on en fasse plus que les autres. On a pour volonté de créer une ambiance très intimiste, qui soit en phase avec les ambiances véhiculées par notre musique. Il nous semble que le fait de jouer dans la peine ombre, dans du rouge, c'est une façon de coller au mieux à ce que l'on est. L'air de rien, ce ne sont que des détails, mettre trois lumières rouges sur scène, ça ne demande pas beaucoup de travail, et pourtant, je suis sûr qu'au final ça peut faire une grande différence. Notre musique serait certainement perçue différemment sans ces jeux scénographiques. Par la suite, si on a le temps et la capacité, on retournera à nos premiers amours en incluant de la video 8mm à nos concerts, en plus des lumières. Mais disons que pour l'instant, par ma faute, ça traîne un peu trop pour que ça devienne une réalité à court terme. Mais bon, il ne faut pas désespérer.

9. Que pensez-vous du bourbié politique dans lequel se trouve la France? Avec des gens qui garde leur pouvoir alors que l'on ne veut plus d'eux?

Johan: Même réponse que pour la 6
Flo : Depuis combien de temps as tu eu l’impression de pouvoir donner ton avis ??? Et même si tu as pu t’exprimer, est-ce qu’on t’a au moins écouté ??? Pour moi, ça fait longtemps que ça ne m’est pas arrivé. Au niveau des élections, a toujours devoir choisir entre la pisse et la merde, au niveau local, d’être confronté au conséquence de décision arbitraire (mon seul coin de verdure du quartier transformé en parking. M’a t-on seulement demander mon avis ??? m’a-t-on seulement prévenu ???), toutes ces situations me font perde le peu de foi que j’ai en ce système démocratique.

10. Quels groupes vous a amenez dans la scène punk emo hardcore?


R : Pour moi c'est Neurosis. J'ai découvert ce groupe par hasard et je n'arrivais pas à croire à l’époque qu'on puisse faire une musique aussi sombre et violente.
Johan: Alors pour moi, c'est très simple, c'est en allant voir un concert de Spoiler, groupe d'Arnaud actuel batteur d'ISP, ça devait être en 96 ou 97. Après avoir mis le nez dedans une première fois, je me suis mis à aller voir tous les concerts sans distinction, je me suis pris des claques et d'autres fois je me suis fait chier. Ca m'a permis de savoir ce que j'aimais et ce que je n'aimais pas musicalement dans la scène. Ensuite, tu fini par tellement adorer certains types de musique que ça te donne envie de monter un groupe, ce qui m'a pris plusieurs années, et qui fait qu'aujourd'hui je chante dans ME.
Flo : Mon premier concert de hardcore, c’était divide & conquer avec robotnicha au locaux dekape, à romaneche thorens, un patelin du beaujolais.. On était 5 dans le public (en fait, y avait juste les simfela à ce concert.) et on s’est pris une bonne baffe scénique et musicale. Moi, j’étais super intéressé par tout se qui entourait la musique, c’est à dire les distros, les fanzines, les infos shop, les idées que véhicule cette scène. Donc j’aidais tant bien que mal les quelques activistes de ma région à gérer leurs distros, a envoyer des lettres, a classer les 45. Je suis un garçon de la campagne à la base donc ça a pas été facile d’accéder a tout ça. Et je suis venu m’installer a Lyon et c’est là que ça a réellement commencer pour moi. J’ai eu accès a des disques de style qui m’était avant complètement inconnue puisque je frayais avant tout ça dans un milieu plutôt punk à tendance hardcore, absolument tout sauf emo. Donc le disque du déclic se serait sans doute un disque de fugazi car on m’avais dit qu’il y avait des membres de minor threat qui jouaient dedans. Enfin tout ça, c’est une histoire d’évolution.

11. Pour faire l'information du local vers le global... Comment se porte la scène chez vous (groupes, zines, labels...)?


Johan: j'ai un peu la flemme de faire un panorama de tout ce qui se passe à Lyon, ça prendrait des pages. La scène se porte à merveille, je crois qu'on peut en être fier. Le seul truc qui nous manque, ce sont des salles.
Flo : Pour voir un peu ce qu’il se passe à lyon, y a ces quelques sites :
http://www.skrecords.com
http://www.lyonpunknroll.com
http://www.waitingforanangel.com
http://alchimia.inc.free.fr
http://awesomedude.free.fr
http://purepainsugar.free.fr
http://overmars.free.fr

12. Est-ce que vous lisez beaucoup? Que lisez-vous en général et quel livres nous conseillez-vous?

R : Moi je ne fais que ça. Je suis très branché littérature classique. Si je n'avais que deux livres à conseiller, ça serait "Siddhartha" de Hermann Hesse et "La peste" d'Albert Camus.
Johan: Pour ce qui est de la lecture, je suis une merde. Ce qui peut paraître paradoxale sachant que j'écris les textes de ME. Je ne sais pas pourquoi, la lecture me passionne peu, et en plus je lis super lentement, ce qui ne m'encourage pas à plonger dans de gros bouquins. Enfin bon, pour moi il n'y a qu'un livre: "Lolita" de Nabokov. Je le conseille à tout le monde.
Flo : Je lis pas mal de chose plutôt différente. Actuellement je me lance a nouveau dans « fahrenheit 451 » de Bradbury que j’avais lu il y a très longtemps et il ne m’avait pas particulièrement plu. Sinon, j’aime beaucoup Dantec que j’ai découvert par le biais de deux trois passionnés de Lyon qui m’ont conseiller de m’y pencher rapidement. J’aime beaucoup Italo Calvino et je vous conseille « les châteaux de la colère » qui est un roman magnifique sur la perte de l’amour. Je conseille également tout ce qu’a pu écrire Borges car c’est impressionnant de maîtrise et de sens. Sinon, je me suis découvert une passion pour la bande dessinée, plutôt orientée autobiographique et émotionnelle comme daniel clowes ou les éditions « ego comme x ». Sinon pour le délire, les éditions « les requins marteaux » surtout « la fabuleuse épopée commerciale de Mr Ferraille » et « mémoire d’un commerciale ». Sinon, je me gave de fanzine papier, personnel, politique, musicaux, artistique, graphique etc…

13. Je vois parfois la scène punk hardcore un peu comme un projet libertaire vivant (si on rejette les capitalistes de la scène!). Qu'est-ce que vous en pensez? Ou alors quelque chose de néo-dada, néo-situationiste, ou néo-quelque chose? Critiques please...

Johan: Ca c'est la question piège. C'est clair que la scène est un projet libertaire qui a énormément de qualités. C'est quelque chose d'incroyable qui fédère beaucoup de gens motivés et passionnés. Je suis super fier d'en faire parti. Maintenant, c'est vrai qu'il y a quand même des trucs qui me rebutent dedans. C'est notamment qu'elle se veut libertaire et tolérante et que pourtant elle est bourrée de codes, de manières et de principes. Je trouve que même si ça l'aide à vivre, ça la rend un peu trop hermétique, et que parfois ça rend certaines personnes trop exigeantes et parfois intolérantes. Je trouve tout bêtement que ça manque parfois d'un peu de fraîcheur et de naturel. Mais bon, c'est que mon avis, peut-être que je me plante complètement.
Flo : Ca se tire dans les pattes pour des histoires d’éthiques mais c’est comme ça qu’on obtient l’équilibre entre les ultra diy non profit à portée politique et ceux qui sont plus dans une optique de rendement et de cycles de sortie de disque.
En tout cas, ce n’est pas néo-dada car il y a des règles et ce n’est pas réellement situationniste car quand je vois que certains concerts s’apparentent plus a un supermarché du hardcore, je ne vois pas la subversion et l’alternative qui peut s’en dégager. Je suis juste super heureux d’être là et d’en faire un tout petit peu parti, et de penser que toute les formes d’art et de pensée sont réunis dans cette scène mais dans une optique non mercantile.

14.Bon alors les bouffeurs de grenouilles... Vous auriez pas une bonne petite blague sur les belges, une fois!?

R : Je ne me souvient jamais des blague. D’ailleurs, ça ne se fait plus trop les blagues sur les Belges en France, c’est dépassé. On fait plutôt des blagues sur les Américains (et Georges Bush en particulier), ça c’est à la mode.
Johan: Ben le problème c'est que si je ne me trompe pas, nos blagues belges, vous faites exactement les mêmes en remplaçant belge par français. Et puis bon, tu sais très bien qu'en France on est trop intelligents pour faire des blagues stupides.
Flo : Et comme je suis trop con, en voilà une :
-Pourquoi les belges font tous leurs courses à quatre-pattes ???
-Pour chercher les prix bas.
Bon désole, celle là, la dernière fois que je l’ai faite, c’était au CP.

15.Bon et bien merci pour tout. Encore merci pour votre musique, paroles et les émotions que tout cela véhicule. Longue vie à ME. Et pour tenir, quels sont vos futurs projets (albums, tournées...)?

R : Probablement une tournée d’une semaine dans le nord de la France (et pourquoi pas une date ou deux en Belgique ?) avant la fin de l’année. Et un nouvel album qu’on enregistre chez Santi Garcia en Février 2005.
Johan: Alors, la première chose de sûr, c'est qu'on enregistre notre premier album début Février en Espagne à nouveau chez Santi Garcia. Pour l'instant, les deux labels qui sont sûrs d'être sur le coup sont Purepainsugar pour l'Europe et Godschild pour L'Asie et les Etats-Unis. Autre projet: si on à le temps d'enregistrer un nouveau morceaux sous peu, on aura la chance d'apparaître sur la compilation de Marianne d'Ape must not kill Ape. En ce qui concerne les concerts, il faut qu'on s'achète un van parce qu'on a cassé le notre en rentrant d'Espagne. Celui-ci nous permettra peut-être de partir en tournée dans le nord de la France en début d'année scolaire, avec quelques dates de prévues avec Simfela et Tang. Mais bon, faut qu'on trouve du temps libre. Et puis enfin, une discographie dans vingt ans… que ton fils sortira sur Heart on fire.
Flo :Merci à toi et longue vie à Heart on fire !!! Je suis en train d’écouter le split Short Supply/Apollo Program et je vous conseille à tous de le chopper le plus vite possible !!!
(Envoie moi un petit cheque julien, merci !!!.
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AUTEUR : Julien
Co-créateur du site web avec Erik, rapidement rejoint par d'autres joyeux camarades mélomanes. Autres activités musicales? Ex-label boss de Hea...
Co-créateur du site web avec Erik, rapidement rejoint par d'autres joyeux camarades mélomanes. Autres activités musicales? Ex-label boss de Heart On Fire Records, mais aussi ancien gestionnaire d'une distro (VPC, etc) et ancien organisateur de concerts. J'ai également écrit par le passé un fanzine papier du nom de "My Dreams..." et d'autr...
Co-créateur du site web avec Erik, rapidement rejoint par d'autres joyeux camarades mélomanes. Autres activités musicales? Ex-label boss de Heart On Fire Records, mais aussi ancien gestionnaire d'une distro (VPC, etc) et ancien organisateur de concerts. J'ai également écrit par le passé un fanzine papier du nom de "My Dreams..." et d'autres petites newsletters. Blog : Matériel photo : Depuis peu un CANON EOS 350 D et avantç a, jusque mars 20...
Co-créateur du site web avec Erik, rapidement rejoint par d'autres joyeux camarades mélomanes. Autres activités musicales? Ex-label boss de Heart On Fire Records, mais aussi ancien gestionnaire d'une distro (VPC, etc) et ancien organisateur de concerts. J'ai également écrit par le passé un fanzine papier du nom de "My Dreams..." et d'autres petites newsletters. Blog : Matériel photo : Depuis peu un CANON EOS 350 D et avantç a, jusque mars 2006 un CANON EOS 300 argentique (avec un bon vieux scanner ensuite) !! Les droits s...
Co-créateur du site web avec Erik, rapidement rejoint par d'autres joyeux camarades mélomanes. Autres activités musicales? Ex-label boss de Heart On Fire Records, mais aussi ancien gestionnaire d'une distro (VPC, etc) et ancien organisateur de concerts. J'ai également écrit par le passé un fanzine papier du nom de "My Dreams..." et d'autres petites newsletters. Blog : Matériel photo : Depuis peu un CANON EOS 350 D et avantç a, jusque mars 2006 un CANON EOS 300 argentique (avec un bon vieux scanner ensuite) !! Les droits sur les photos : Pour plus d'infos : ...

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