Reportage

Metal Dag aux Lokerse Feesten 2019 : musique du diable et fête foraine

Lokeren (Grote Kaai), le 04-08-2019

Jeudi 8 août 2019

C'est maintenant devenu une tradition dans le milieu : début août, une vague noire déferle sur la fête foraine de Lokeren à l'occasion du metal dag programmé dans le cadre des Lokerse Feesten. Il faut dire que l'affiche est toujours de qualité et bénéficie systématiquement de la présence de grands noms de la scène pour rameuter du monde. Le cru 2019 ne déroge pas à la règle : Scorpions
Scorpions


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et Europe
Europe


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emmènent une affiche complétée par Alestorm
Alestorm


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, Life Of Agony
Life Of Agony


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, Zeal & Ardor
Zeal & Ardor


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et Brutus
Brutus


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Autre point fort du festival à mon sens : son sens de l'esthétique et l'attention particulière apportée à la décoration. Cette année, la scène prend la forme d'une gigantesque platine vinyle, avec une collection de disques à gauche et la mention ''Kaaiman Records'' à droite en référence à l'emplacement du site. Le reste du site, dans sa forme circulaire habituelle, est à l'avenant et contribue à faire des Lokerse Feesten un petit cocon où l'on se sent bien. Tant qu'on en est à parler des points forts, mention spéciale aux nombreux bars et bénévoles – je n'ai pas fait la queue une seule fois pendant la soirée ! Par contre, j'ai pataugé dans les détritus en plastique et ça, en 2019, c'est difficilement acceptable.

Mais nous ne sommes pas là pour faire de l'écologie, d'autant qu'il est l'heure pour Brutus
Brutus


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d'entrer sur scène et qu'on a hâte d'assister à leur prestation ! Le concert débute tout en douceur avec un duo voix-guitare qui installe l'ambiance avant d'être rejoint par la basse et de révéler progressivement tout le potentiel du trio au fur et à mesure que le tempo accélère. Le show est forcément plutôt statique avec une frontwoman coincée derrière les fûts, mais le guitariste compense avec une débauche d'énergie et puis... cette voix ! La capacité de la chanteuse Stefanie à maitriser le chant et la batterie en même temps relève du mystère. Le résultat est bluffant et le public répond présent lorsqu'elle s'adresse à lui. « – Alles OK? – YEAAAH! – Wij ook. Merci, hein. » On regrettera une très mauvaise gestion de l'acoustique qui fait que toutes les subtilités que Brutus est capable d'intégrer dans ses morceaux passent à la trappe dès que la grosse caisse se joint à la fête. Ça ne nous empêchera pas pour autant de nous délecter de l'excellent « War ». Et quand le trio quitte finalement la scène, on se fait la promesse de retourner les voir en salle, un contexte sans doute plus adapté à leur musique et leur univers. En attendant de les voir en tête d'affiche de festival après la tombée de la nuit.

Je n'ai pas 36 manières de le dire : la découverte de Zeal & Ardor
Zeal & Ardor


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a fait ma journée. C'était le seul nom qui m'était inconnu à l'affiche et j'avais fait le pari de me réserver la surprise de les découvrir en live. Et me voilà maintenant partagé entre l'excitation d'avoir fait l'une des plus belles découvertes personnelles de cette année et la douleur d'être passé à côté d'une telle pépite pendant plusieurs années. Quand le groupe, emmené par le Suisse Manuel Gagneux, monte sur scène sur une intro electro, je m'attends à être surpris... mais pas à être aussi vite conquis. Les musiciens encapuchonnés et tout de noir vêtus se placent de front face au public et se lancent dans ce qui ressemble à un morceau de blues tout droit sorti des plantations de coton du Sud américain. À quoi viennent se greffer ensuite une double pédale furieuse et des hurlements démoniaques. Le résultat est aussi déconcertant que convaincant. Comment se fait-il que personne n'y ai pensé plus tôt ? Ça a l'air d'une recette foireuse, et pourtant ça semble en même temps si évident : le mélange de l'émotion torturée du blues et de la rage cathartique du black metal ne pouvait que réussir ! Zeal & Ardor
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– rien que le nom est beau – est un ovni sur la scène metal, et c'est précisément pour cette raison qu'il faut absolument se pencher dessus. En commençant par « Don't You Dare », par exemple.

Après une incartade expérimentale inattendue sur l'affiche du festival, retour aux bons vieux classiques avec Life Of Agony
Life Of Agony


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. Le public réserve au groupe un accueil pour le moins chaleureux à son arrivée sur scène – ça fait toujours plaisir à voir, et on sent que les musiciens prennent beaucoup de plaisir dans leur prestation. C'est carré, c'est attendu, c'est cliché, mais c'est efficace. Cette fois, le son est impeccable et la voix de Mina Caputo, qui arpente la scène sans répit, est puissante sans être perçante.

Tandis qu'on profite de la pause pour aller manger un bout, les roadies préparent la scène pour les pirates les plus barrés de la scène metal : Alestorm
Alestorm


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. La scène est décorée avec un gigantesque canard gonflable jaune au centre, des panneaux « OH » et « WOW » à gauche et à droite, et un visuel avec un crocodile qui bronze sur une bouée en fond de scène. (Et tout à coup je pige le nom du groupe en le voyant écrit en grand – contrairement aux trois quinquas liégeois à côté de moi qui sont visiblement plutôt là pour la fin de soirée et appréhendent le concert de « Aléstrome »). À peine entré en scène, le groupe se lance dans un enchaînement de titres qui, pour mon oreille de gars trop sérieux, se ressemblent tous. Le public semble heureusement plus convaincu que moi – ça danse, ça chante en chœur et ça passe un bon moment. Il faut reconnaître que, comme souvent dans ces groupes potaches, les musiciens ont un très bon niveau et les parties metalcore et power metal sont parfaitement exécutées.

Tandis que le lumière diminue, Europe
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monte enfin sur scène. « Enfin » pour ceux qui sont venus pour eux et « enfin » pour moi parce que ça veut dire que le concert des Scorpions approche et que je pourrai bientôt rentrer chez moi. Je l'ai dit : je ne suis pas là pour rire. Quand on ne connait pas le groupe, comme c'est mon cas, il y a chez Europe
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quelque chose de mystérieux, une aura difficile à comprendre : à l'exception de quelques titres qu'on peut compter sur les doigts d'une main, le groupe n'a pas marqué l'histoire et draine pourtant les foules. La prestation du groupe est un peu molle et l'ambiance semble retomber. Les meilleurs moments sont finalement ceux où les écrans de part et d'autre de la scène zooment sur le chanteur aux dents éclatantes qui prend des poses improbables ou sur les fans du troisième âge qui fond rebondir en cadence leur coupe mulet grisonnante permanentée. En résumé, une heure à attendre un « The Final Countdown » pas plus convaincant que ça.

Depuis quelques années, Scorpions
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enchaîne les tournée d'adieux et, cette fois, je me suis dit qu'il était temps d'aller les voir avant que ça ne s'arrête pour de bon. On est dimanche, il est 23 h, je suis au taquet et je décompte les heures qu'il me reste avant de devoir me lever pour aller travailler. Les premières notes de musique retentissent et le groupe entre en scène pour entamer « Going Out With A Bang » – un titre évocateur, mais dont le thème contraste difficilement avec la réalité d'un Klaus Meine qui apparait affaibli. Le guitariste et le batteur, par contre, sont en pleine forme et sont heureusement là pour compenser et faire le show quand le chanteur a besoin d'un peu de repos. La setlist intègre ainsi des parties instrumentales et un solo de batterie qui ont le mérite de permettre à Klaus de souffler, mais qui viennent parfois casser un rythme déjà difficile à trouver. N'empêche, le spectacle est au rendez-vous : projection de visuels hyper kitchs (pistons de moteur en action, flammes, coulées de lave – on a même eu un faux mur d'amplis Marshalls), poses synchronisées entre les musiciens, changements de tenues (le crop-top en cuir, à leur âge, il faut l'assumer – respect), impressionnant lightshow, plateforme mobile pour la batterie, etc. Et donc, même si ça manque d'énergie, tout le monde apprécie la performance et chante forcément en chœur sur « Still Loving You » et « Rock You Like A Hurricane » qui se seront fait attendre jusqu'au bout.

Les dernières notes n'ont pas fini de résonner que je file déjà pour prendre la route du retour et poursuivre la soirée au son de Brutus
Brutus


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et Zeal & Ardor
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dans la voiture. Avec la satisfaction d'avoir encore passé une belle journée à Lokeren et l'impatience d'y revenir en 2020. Si seulement on pouvait avoir plus de journées metal comme celle-ci dans les festivals tous publics !



Merci à l'organisation des Lokerse Feesten pour l'invitation et l'autorisation de photographier les groupes Europe, Alestorm, Life Of Agony, Zeal & Ardor et Brutus. Retrouvez les galeries sur le site !
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