Reportage

Black Label Society: un ogre blond nommé Zakk

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 22-02-2015

Lundi 23 février 2015

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© Creeping Mac Kroki

Il est à peine 18h45 quand l'Ancienne Belgique ouvre ses portes. Depuis presque une heure, une file de metalheads s'est crée. Les bras tatoués, les bottines bien lassées et le blouson de cuir arborant les couleurs d'un clan particulier nommé Black Label Society

Black Label Society

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, les centaines d’aficionados de la cylindrée américaine emmenée par ce colosse de Zakk Wylde s'enfoncent lentement dans les entrailles du 110 du boulevard Anspach. A cet instant, toutes et tous ne demandent qu'une seule chose: en prendre plein les tympans. Un souhait qui, bien sûr, leur sera exhaussé!

Avant d'avaler les décibels crachés par les enceintes de Black Label Society

Black Label Society

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, le public a droit à deux amuse-bouches de qualité. Venus de Pennsylvanie, les quatre lascars de Crobot

Crobot

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ouvrent le bal et usent leurs semelles sur les planches de l'AB d'une bien belle manière. Énergiques et remuants, ils défendent leur nouvel opus, Something Supernatural, avec une énorme envie. Ce hard rock bluesy aux tendances stoner qu'ils nous balancent là fait plus que chauffer l'assistance déjà présente. Basique, répétitif, mais jouissif!

Crobot

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Black Tusk

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. Influencés directement par Kylesa, le trio, orphelin de son bassiste Jonathan Athon décédé en septembre dernier des suites d'un accident de moto, s'acharne a se la jouer rouleau compresseur et pousse le volume à un point de quasi non retour. Résultat: si sur album Black Tusk

Black Tusk

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se révèle explosif et tranchant, en live, cela ressemble plutôt à un brouhaha qui en repoussent certains vers le bar. Dommage.

Black Tusk

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© Creeping Mac Kroki

Aux alentours de 20h40, la salle de l'Ancienne Belgique est plongée dans l'obscurité. Un énorme voile noir arborant la célèbre tête de mort, logo de Black Label Society

Black Label Society

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, dissimule la scène. La sono balance alors un "Whole Lotta Love" de derrière les fagots qui ne fait qu'augmenter l'excitation du public. Tout d'un coup, sirènes et spots rouges se mettent à aller dans tous les sens. Derrière le drap, qui flotte encore pour quelques secondes, résonnent les premiers accords de "The Beginning... At Last", un titre sorti du tout premier disque du combo made in California. Le ton est donné.

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© Creeping Mac Kroki

Le drap tombe. Le colosse est là, les pieds rivés au sol, les mains occupées à broyer sa six cordes. Le décor est là, lui aussi. Mur d'amplis, têtes de morts pendues au micro. L'univers de Zakk Wylde pue la testostérone et personne ne semble s'en plaindre. A la basse, ce pirate de John De Servio est toujours là. Du haut de son mètre soixante, l'homme aux doigts boudinés qui dansent sur tout le long de sa quatre cordes est le seul compagnon de longue date de l'ogre blond. A leurs côtés, c'est Jeff Fabb qui tapote les fûts tandis que la deuxième guitare est, quant à elle, assumée par Dario Lorina, une jeune virtuose aux bras en allumettes. A côté de Zakk Wylde, le contraste est saisissant! Et dire que lui aussi était comme ça avant d'avoir des bras taillés comme des gourdins!

Niveau setlist, le combo envoi du lourd. Dès le troisième titre, Zakk Wylde lâche l'un de ses hymnes: "Bleed for me". Dans la fosse ça se bouscule ferme. Une odeur de dessous de bras et de bière renversée envahit l'espace. Alors en tournée afin de défendre son dernier opus, Catacombs of the Black Vatican, Black Label Society

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nous en donnera un bel échantillon! "Heart of Darkness", "My Dying Time", "Angel of Mercy" ou encore le très remuant "Damn the Flood" résonneront tous les quatre dans les oreilles du public.

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© Creeping Mac Kroki

Changeant de guitare presque entre chaque morceau, Zakk Wylde, s'il semble avoir des problèmes de mémoires au vu des larges copions placés à côté de son micro, nous rappelle avant tout qu'il a des doigts magiques. Ses comparses quittent alors le feu des projecteurs et laissent la place au maestro. S'en suit un solo de près de 15 minutes dans lequel le Wylde nous fait étalage de toute sa panoplie de riffs. Ce n'est pas un hasard si Ozzy, himself, avait flairé le bon coup en écoutant la cassette que lui avait envoyée ce virtuose un jour de 1987. Le titre qui suit cette démonstration rappelle d'ailleurs bien cette période durant laquelle Zakk Wylde a fait les beaux jours du projet solo de l'homme qui était alors l'ancien leader de Black Sabbath. Acérés comme des lames de rasoirs, les parties de guitares de "Gospeed Hell Bound" sont purement dans la lignée de ce que la colosse blond a composé pour Ozzy. La salle explose, nos cervicales aussi!

La suite du concert se fera plus calme. Le Wylde sauvage laissera alors tomber le cuir pour se la jouer plus crooner. Le frontman de 48 ans troquera d'ailleurs sa guitare pour le piano le temps d'un morceau. Marqué par le décès de son pote Dimebag Darrell survenu en 2004, Zakk Wylde compose "In This River", une magnifique ballade qu'il place en hommage un an plus tard sur l'un de ses meilleurs albums: Mafia. Les durs ont un cœur tendre, c'est connu!

Après à près d'1h30 de concert et quelques descentes et remontées de manche plus tard, Zakk Wylde et sa troupe s'en retournent dans les coulisses non sans nous avoir asséné un coup de grâce. Les derniers accords de "Stillborn" résonnent encore dans les baffles et Zakk Wylde se tape une dernière fois le torse de ses poings de gorille. Clap de fin, la messe est dite. Sans surprise, Black Label Society

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