Reportage

Last Train : Le futur a de l'avenir...

Bruxelles (Botanique), le 15-12-2017

Jeudi 21 décembre 2017



Nous vivons là une bien drôle d’époque… On nous rabâche à tout-va que le rock se meurt faute de combattants, que pour entrer en contact avec les derniers mythes d’antan il faut se rendre au cœur des arénas où la pinte se monnaie 4€ au bas mot ou mieux encore, que les hologrammes de nos chers musiciens disparus se doivent d’être vus sur scène avant de mourir et que, pour être rock en 2017, huit selfies avec le chanteur du énième cover band de U2 ou d’Indochine suffisent amplement. Non, non, non et non ! Le rock n’est pas mort ! À vrai dire, il n’a jamais été aussi vivant qu’aujourd’hui ! Au détour d’un bar au bas de ta rue ou d’une petite salle de concert, des trésors d’un genre nouveau ne demandent qu’à être explorés. On se plaint sans cesse qu’il n’y a plus rien d’intéressant mais paradoxalement, il n’y a jamais eu autant de productions discographiques que ces dernières années… L’espoir a désormais un nom : Last Train
Last Train


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, bien décidé à balayer ces idées préconçues d’un revers de main ! Ces jeunes gars débarqués tout droit de l’Est français et affamés de heavy rock ont sorti leur première galette («Weathering ») en avril dernier. Depuis près de trois ans, ils ont enchaîné gigs et représentations live à un rythme effréné, presque stakhanoviste. Le 15 décembre dernier, c’est dans une Rotonde en ébullition qu’ils sont venus rappeler à la horde de curieux présents qu’il faudra réellement compter sur eux à l’avenir…




Et en ce qui concerne la découverte de nouveaux joyaux, notre pays n’est certainement pas en reste. La preuve en est avec les Bruxellois de Fitz Roy
Fitz Roy


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qui ont l’honneur de lancer les débats devant une belle assistance déjà en partie toute acquise à leur cause. À la vue du bassiste à la coupe négligée et à sa chemise de bûcheron, on se sentirait presque de retour à Seattle à l’aube des 90’s. La suite ne fera que confirmer nos observations… Dès l’entame du chant par le guitariste François Chandelle, l’ombre des monstres sacrés désormais disparus que sont Cobain et Cornell plane au-dessus de la Rotonde. Côté guitares, on se prend une giclée de riffs bien lourds en pleine poire soutenus par une batterie compacte et d’une précision intense. La suite n’en est que plus attendue avec notamment Animal dont nous vous avions dévoilé le clip en exclusivité au mois d’octobre. À mi-chemin entre stoner et grunge, le combo déploie une énergie communicative et sait aussi bien nous proposer des morceaux calmes (Tina) que nerveux (New Shit). « Encore une chanson avec un nom de gonzesse… » déclare François avant d’entamer Laureen quand ce n’est pas pour apostropher son bassiste qui tarde à s’accorder : « Tu m’dis quand t’es prêt hein, chouchou ? ». On ne se lasse pas une seconde de ce son massif, gras et bougrement mélodique sortant de cette basse martiale, de ces guitares saturées et de cette batterie hypnotique, le tout sous un déluge d’effets stroboscopiques de haut vol. C’est sous une salve d’applaudissements nourris et entièrement mérités que s’achève ce show d’excellente facture donné par un jeune groupe bien de chez nous et qui ne demande qu’à gravir les échelons. C’est tout le mal qu’on lui souhaite !



Après cette mise en bouche pêchue et corsée comme il se doit, c’est peu dire que l’on a hâte d’en découdre avec les jeunes loups de Last Train
Last Train


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. Aux antithèses de leur rock bien burné, c’est une intro emprunte de romantisme qui est balancée puisqu’on se prépare à accueillir le quatuor gagnant sous les notes de Frédéric Chopin. Nos bambins rockers débarquent enfin, affublés de pantalons slim et blouson de cuir quand ce n’est pas le survêt’ à capuche, et envoient instantanément une sauce furieuse. Le rapprochement avec les pères fondateurs Led Zeppelin
Led Zeppelin


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semblerait trop facile, on leur préfère leurs contemporains de Black Rebel Motorcycle Club
Black Rebel Motorcycle Club


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. Cela ne fait que quelques secondes que les lions sont lâchés dans l’arène que déjà ils se débattent comme des bêtes enragées. On reste scotché sur place par cette maîtrise scénique absolument prodigieuse et Cold Fever, aux relents punks et aux chœurs racoleurs, incite déjà une participation du public à la fête. Les allées et venues du chanteur Jean-Noël Scherrer sur les devants de la scène au rythme de chorégraphies possédées ne sont pas pour rassurer les premiers venus qui se postent aux premières loges, c’est qu’un coup direct de guitare en plein pif ça peut faire mal (pensée à Josh Homme). La voix de Scherrer est rageusement rauque et d’une pureté sans pareille, à l’image d’un Jake Bugg qui aurait avalé son rasoir électrique de bon matin. Avec Dropped By The Doves, on assiste à une toute autre démonstration du savoir-faire des Alsaciens : répandre des sentiments tortueux avec soin et puissance magnifiée. Avec House on the Moon à la douceur mélancolique et surtout Jane, on navigue en eaux calmes tout d’abord avant l’explosion et un dernier hurlement de guitares mixant psychédélisme, fuzz et noise. Larsen à profusions, passage dans la fosse et en gradins, tignasses en sueur, le programme est complet avant One Side Road au chant de plus en plus vindicatif. Heureusement pour nous, la bête est versatile. Golden Songs l’illustre à merveille avec ce mid-tempo pondéré comme pouvait en proposer Supergrass et toute la clique britpop.



Antoine Bashung (batterie), Tim Gérard (basse) et Julien Peultier (guitare) en profitent pour jammer pendant que Jean-No s’esquive en coulisses. Il nous revient, clope au bec (tellement cliché mais bref…), afin d’entamer Time, magnifique ballade blues gagnant en intensité avant de s’imposer par K.O., le gredin se retrouvant genoux à terre devant la foule en transe. On sort le tambourin pour Leaving You Now avant un dernier dynamitage intensif orchestré par la mèche allumée Fire, du heavy blues dévorant tripes et boyaux mais qui tient chaud pendant 6 bonnes minutes et demi. Un bordel sans nom comme les Black Lips
Black Lips


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ont pu le faire avant eux. Les guitares souffrent et se lamentent, abandonnées une première fois sous le regard tantôt médusé tantôt admiratif d’un public qui en redemande. Celui-ci veut du sang, de la passion… On va donc lui en resservir ! Way Out à la rage dévorante et à la basse rutilante est dégustée d’une traite et ça reste chaud bouillant pour Never Seen The Light et sa série de riffs mordants et son drumming sauvage. Le combo prend le temps de remercier tout un chacun avant de conclure avec Fragile, blues à la tension permanente. Soudés comme on a rarement pu le voir pour un groupe de scène, les quatre jeunots tombent dans les bras l’un de l’autre et se congratulent chaleureusement. C’est donc cela qu’ils appellent la « Holy Family »…

Ce dont nous venons d’être témoins est une preuve de plus que le rock n’a certainement pas dit son dernier mot si on se donne l’opportunité de découvrir ses trésors cachés. Last Train
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a offert aux amateurs du genre un show crasseux, sincère et honnête, sans concessions ni fioritures. Porté par une voix aussi douée pour la sombre complainte que pour la revendication déchaînée, le groupe a joué chaque morceau comme si c’était le dernier rappelant qu’énergie rime avec envie. It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock’n’Roll) disaient d’obscurs Australiens. Nul doute que Last Train
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est définitivement sur la bonne voie…



Remerciements au Botanique

Photos live : JP Daniels pour ConcertMonkey
(Bedankt !)

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AUTEUR : Panda
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, pas...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...

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