Reportage

Un Noi'Z Rock épique et rebondissant !

Noiseux (NoiZ'Rock), le 15-07-2023

Mercredi 19 juillet 2023

Pour sa deuxième édition dans un cadre champêtre, on peut dire que le petit festival en Famenne a été soumis à rude épreuve. Un pour tous, tous pour… une scène en deux ! SMA aura vécu ce moment.



Ce samedi en début d’après-midi, je traverse l’Ardenne où je vis pour m’arrêter en Famenne. Là s’y déroule le festival NoiZ’Rock lancé l’année dernière par une poignée de téméraires implantés à Noiseux, petite entité intégrée à la Commune de Somme-Leuze et seul village de l’Est de la Province de Namur traversé par l’Ourthe. Calée à l’orée de trois provinces (on n’est pas loin de Durbuy, le long de la route menant de Marche-en-Famenne vers Liège), une programmation située aux trois frontières largement franchissables que sont le Rock, le Punk et le Metal, attend le public. Après une première édition 2022 dans un cadre plus confidentiel, l’affiche de cette année s’est étoffée tout en affirmant son attachement aux groupes belges somme toute assez récents, hormis Drakkar
Drakkar


Clique pour voir la fiche du groupe
et My Diligence
My Diligence


Clique pour voir la fiche du groupe
placés en haut d’affiche.

Je débarque en sachant que je n’aurai pas vu Lucky Lords
Lucky Lords


Clique pour voir la fiche du groupe
, les régionaux de l’étape qui lancent les hostilités avec leurs riffs vintages et leurs mélodies rock contemporaines. Dès mon arrivée, je comprends que le public en a aussi été privé, mais pour d’autres raisons qu’un aller-retour chez le véto avec mon pauvre chat. Des problèmes sonores sont invoqués, indépendamment du groupe marchois qui vient de se résigner et de jeter l’éponge devant un matériel de sonorisation défectueux. Sur le site champêtre à l’aménagement sobre, calé entre une allée d’arbres et une salle (dont je mesurerai la fonction et l’intérêt bien plus tard), le public clairsemé assiste patiemment, gobelet en main, à une tentative de calibrage de la régie. Un coup d’œil sur le matériel à disposition me laisse penser que, même la sono réajustée, le festival va souffrir de cet équipement trop léger que pour un rendu à hauteur de l’étendue du site.

Avant l’entrée sur scène de Strawberry Storm
Strawberry Storm


Clique pour voir la fiche du groupe
, c’est très fair-play qu’un gars de Lucky Lords
Lucky Lords


Clique pour voir la fiche du groupe
m’explique que leur groupe n’a pas insisté devant la cacophonie après deux morceaux, préférant la jouer collectif en priorisant la recherche d’une solution technique en faveur du festival, du public et des autres groupes puisqu’on a déjà pris une heure de retard. C’est dans des conditions sonores à peine réhaussées que Strawberry Storm
Strawberry Storm


Clique pour voir la fiche du groupe
ouvre réellement l’après-midi en tirant vaillamment son épingle du jeu. Rien n’atteint l’enthousiasme du quatuor à l’esthétique glam hard rock, formé à Bruxelles en 2021, qui nous propose un set rock’n roll nourri de morceaux concis transpirant le fun et l’esprit de partage. Reste à entonner un ''We got the power, cause we got the Rock !'' avant de laisser place à Asile
Asile


Clique pour voir la fiche du groupe
, introduit par la frasque d’un futur marié dans le public (JF, tu n’avais d’yeux que pour la boîte de Dinosaurus sur la table de la régie fantôme, mais as-tu remarqué la raison d’être de celle de riz ?)

Auparavant quatuor, le trio hennuyer est venu défendre son premier album, Doux Jésus Quel Enfer, sorti fin de l’année dernière. À quatre jusqu’il y a peu, les trois nous balancent leur punk rageur, rapide et mélodique, avalé comme une bouchée de pain bénit malgré leur son desservi par le manque de sub. La bande chante en français. Non dénué d’humour, Asile
Asile


Clique pour voir la fiche du groupe
offre une belle énergie de scène, une prestation sans temps mort, quelques passages ''pop'' pour mieux nous bluffer, communique à sa façon ''punk propre'', exprime sa gratitude et lâche tout jusqu’au dernier morceau exécuté en roue libre.

Premier basculement favorable lorsque nous assistons à l’arrivée d’enceintes sorties de je-ne-sais-où pour compléter la façade en bas de la scène. On comprendra plus tard que ce coup de main vient des gars du Smash Fest (deuxième édition ces 28, 28 et 30 février à Barvaux-sur-Ourthe), qui sortent un plan B salvateur pour nos oreilles. Alléluia! On réajuste, l’heure tourne cette fois à bon escient, ce qui n’est pas contredit par les Liégeois de Lily’s Explosion
Lily’s Explosion


Clique pour voir la fiche du groupe
qui peuvent alors laisser s’exprimer leur rock’n’roll épais aux relents post-punk entêtants, dont la présence grondante s’avère d’autant plus soutenue grâce au grain vocal rocailleux du guitariste chanteur. Chouette découverte que ce trio récent mais bâti sur les cendres d’un groupe de Rockabilly. Le son a pris l’ampleur nécessaire, on dirait que le NoiZ’Rock rentre enfin dans la cadence attendue par un public guère plus en masse que deux heures plus tôt mais plus réceptif. Après leur concert, j’échange quelques mots avec le bassiste visiblement rassasié : ''je salue et remercie le chanteur de Strawberry Storm
Strawberry Storm


Clique pour voir la fiche du groupe
qui vient de nous sonoriser au pied levé et s’est fort bien adapté sans nous connaître.''
Voilà un témoin direct supplémentaire de cette entraide générale qui permet de braver les éléments défavorables.

The Lucky Trolls
The Lucky Trolls


Clique pour voir la fiche du groupe
apparaît pour son line-check mais le ciel s’assombri devant leurs mines pourtant affables. Le groupe liégeois s’imagine-t-il que son matériel va être sauvé des eaux quelques instants plus tard. Doux Jésus Quel Enfer, on y revient. Une pluie intense s’abat soudainement sur le site. Le public trouve refuge, réparti sous la tonnelle du bar, celle du merchandising et d’autres en bout de plaine. Nous sentons bien quelques bourrasques mais, la vue obstruée, nous sommes loin d’imaginer qu’une demi-heure plus tard et le calme revenu, notre regard balaiera l’extrémité d’un site démembré de ses barrières Heras sur une largeur et sa scène maintenant dépecée d’une de ses bâches latérales. Nouvelle attente. La scène a manifestement pris l’eau mais la majeure partie du matériel semble épargnée suite au réflexe premier du groupe. Le ciel revient serein.

Vont-ils jouer? Quand? Dans quelles conditions? Ce sont à peu de choses près les seules questions que tout le monde se posera durant deux heures. Car devant le risque d’une nouvelle drache et jouant la sécurité, un membre de l’organisation vient de s’écrier: ''Avec accord de la bourgmestre, nous venons de prendre la décision de continuer le festival dans la salle se trouvant sur le côté. Nous ne savons pas quand il reprendra car nous devons y déménager tout le matériel. Tous les coups de mains sont bienvenus.'' Une part du public et les membres des groupes s’activent alors dans une sorte d’anarchie douce. À travers tout cela, je me surprends à poigner dans une enceinte avec le batteur de My Diligence
My Diligence


Clique pour voir la fiche du groupe
. Une part du matériel est maintenant transférée, la bière continue de couler tranquillement. Ça discute et spécule dans l'escalier entre la salle et la bar. L’orga, aidée par une dynamique solidaire et un état d’esprit général compréhensif, organise le mouvement vaille que vaille. Avec le temps qui passe, My Diligence
My Diligence


Clique pour voir la fiche du groupe
pourra-t-il jouer?

Trois heures après l’horaire annoncé, The Lucky Trolls
The Lucky Trolls


Clique pour voir la fiche du groupe
relance un NoiZ’Rock indoor dans une salle et sa grande scène qui s’y prête finalement bien au regard de l’aventure épique qui nous maintient tous là. En effet, difficile de ne pas se laisser accrocher par un groupe Irish punk de la trempe des Liégeois, qui plus est dans de telles circonstances. Constitué de membres déjà bien présents sur la scène rock et punk rock belge (Radio 911
Radio 911


Clique pour voir la fiche du groupe
, Chump
Chump


Clique pour voir la fiche du groupe
, We Are Minutes
We Are Minutes


Clique pour voir la fiche du groupe
, Young Enough
Young Enough


Clique pour voir la fiche du groupe
...), les cinq à l’énergie débordante (six avec l’incursion d’un troisième guitariste) font preuve d’une cohésion inébranlable. Retenons aussi la verve du guitariste chanteur principal, son bouzouki, une violoniste omniprésente, un tempo soutenu, l’effet mélodique entraînant... et le tour est joué! Que se passait-il deux heures avant? ''On joue demain en Suisse, on va au moins tester notre matos dans la salle pour voir s’il fonctionne toujours'', me confiait un membre du groupe sur un ton à moitié rigolard.

La voie est maintenant rodée pour Drakkar
Drakkar


Clique pour voir la fiche du groupe
, sans doute un des plus vieux groupes metal encore en activité en Belgique. D’autres se posent des questions pour My Diligence
My Diligence


Clique pour voir la fiche du groupe
tant il se fait tard, d’autant plus que les Namurois de Snooz
Snooz


Clique pour voir la fiche du groupe
sont aussi prévus entre ces deux têtes d’affiche. Peu avant l’entrée en scène des métalleux qui ajustent leur matériel avec le métier qu’on leur connaît, on comprend alors que My Diligence
My Diligence


Clique pour voir la fiche du groupe
ne jouera pas à la suite de cet immense décalage horaire irrattrapable et les contraintes d'agenda du trio. Décision tout à fait compréhensible. Quant à Drakkar
Drakkar


Clique pour voir la fiche du groupe
, le public à la patience imperturbable aura pu mesurer la portée de leur heavy/speed metal qui allie technique, mélodie et puissance avec des touches modernes qui collent aux références anciennes. Le groupe carolo à la renommée internationale nous offre un show généreux et nous prouve son ancrage et sa persistance au-devant de la scène. Une scène qui a d’ailleurs fort bien accueilli la première prestation plus qu’honorable de son nouveau chanteur.

Pour ma part, j’en reste là. Je ne peux vous dire si dans tout cela Snooz
Snooz


Clique pour voir la fiche du groupe
se sera tout de même produit. Je leur souhaite, pour autant que l’endurance de l’organisation et du public, ainsi que l’enthousiasme de sa chanteuse croisée douze heures plus tôt dans la tente backstage, soient restés intactes. Car au-delà du malheureux épisode météo et des questions qui se posent immanquablement à une organisation, certes nourrie de bonne humeur et d’abnégation, mais sans doute trop peu expérimentée en termes d’évaluation des besoins en infrastructures scéniques et sonores fiables sur une plaine ouverte et étendue, régnait sur le site quelque chose de l’ordre d’un authentique esprit solidaire et collectif. Tous dans la même galère avec l’esprit rock’n’roll pour rebondir vaille que vaille. Mention spéciale à tous les groupes et leurs ingés son présents sur fond d’entraide pour bidouiller et nous offrir le maximum possible dans de telles circonstances.
TU AS AIME ? PARTAGE !
Google +
Twitter
Facebook
Whatsapp
E-mail
E-mail
Google +
Twitter
Facebook

► COMMENTAIRES

Tu dois être connecté pour pouvoir commenter !

Soit en deux clics via Facebook :

image

Soit via l'inscription classique (mais efficace) :

image

► A VOIR ENSUITE