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Un évènement sur la culture Grindhouse à Bruxelles

Grind house Cult du 20 au 30 novembre 2014 à la Maison des Cultures de Saint-Gilles (Bruxelles)


Mardi 18 novembre 2014

Le deuxième évènement consacré à la culture Grindhouse de Bruxelles se tiendra du 20 au 30 novembre prochain. C'est à Alex Mayo, A-Seed et au Révérend D. que l'on doit cette initiative qui a vu le jour l'année passée avec une première édition plus improvisée.

L'occasion était trop belle pour s'intéresser à ce genre qui a bénéficié d'un regain d'intérêt grâce à la popularisation à la fin des années 2000 de Death Proof de Quentin Tarantino ou de Planet Terror de son acolyte Robert Rodriguez.



Pour définir le terme Grindhouse, Révérend D. se doit de commencer par un peu d'histoire. « On peut (un peu littéralement) traduire « Grindhouse » par « la maison qui grince ». Pour nous, c'est donc une culture qui trouve ses racines dans les trains fantôme des fêtes foraines, les freaks des cirques itinérants, chez Edgar Allan Poe, Lovecraft ou les gothiques du 19ème siècle. »

Ce concept qui nous vient des Etats-Unis trouve son origine dans l'invention de l'exploitation cinématographique. Afin d’étiqueter le cinéma des années 50 et 60, et de le commercialiser, des termes comme blacksploitation, carsploitation, sexploitation ... sont inventés et des salles de cinémas se spécialisent en diffusant des films pornographiques, d'arts martiaux, d'horreur, dédiés aux voitures... .

A l'époque, les salles de cinéma que l'on appelle des « Theatre » ont besoin d'une reconversion. Après avoir propulsé le Burlesque ou les strip-teases dans les années 30 et 40, grâce à l'arrivée du cinéma, ces théâtres vont pouvoir se reconvertir et lutter contre la concurrence de la télévision.



Dès lors, le terme Grindhouse, déjà utilisé dans le milieu du Burlesque se définira comme un genre emprunt d'horreur, de violence, de fantastique et de sexe.

Les organisateurs du Grindhouse Cult, l'évènement qui se tiendra à la Maison des Cultures de Saint-Gilles, rendent donc hommage « à des gens comme Roger Corman ou la société Hammer qui ont installé dès les années 50 l'horreur et l'épouvante dans la liste des sujets bankables pour les studios ». Même si « malheureusement, la plupart des projets bénéficiaient de budgets minables et d'une considération artistique quasi nulle, c'est dans cette myriade de productions que des pépites improbables sont apparues (en particulier avec la chute des studios à la fin des années 60 et l'arrivée du Nouvel Hollywood), des tentatives cinématographiques couillues qui, si elles n'offraient que du divertissement pur au premier degré, contenaient aussi des réflexions plus riches pour le spectateur attentif, comme la littérature de SF et d'anticipation l'avait fait 20 ans plus tôt. »

Ce sont les années 70 qui constitueront l'âge d'or du genre. « Les années 70 ont également fait la part belle au cinéma dit indépendant en Europe et aux États-Unis. Des projets toujours fauchés mais de plus en plus ambitieux et décomplexés voient le jour ... parfois avec les idées les plus improbables ! C'est de cette liberté de ton et de cette soudaine accessibilité (plus besoin de l'appui d'un gros studio pour diffuser son film) que naît la culture Grindhouse. Les gens se ruent dans les Drive-In et aux séances de minuit (Midnight Movies) pour profiter des films les plus douteux car ils représentent une vraie alternative culturelle. Ils se réapproprient des œuvres indépendamment de ce qu'en pensent les Cahiers du Cinéma et certains succès deviennent véritablement populaires. »

Consciemment ou inconsciemment, ce genre s'inscrit dans une mouvance qui met en avant les idées d'indépendance artistique et de liberté de ton. La passerelle avec le milieu du Rock se fait spontanément. Ainsi Alex Mayo, A-Seed et le Révérend D. ont tout naturellement proposé en 2013 une exposition alliant les thèmes du Rock et de l'Horreur au départ de leur projet.



Et de l'aveu des organisateurs, ils ont aimé ça puisqu'une deuxième édition est mise sur pied. « Plus de concerts. Plus d'artistes. Des inédits comme le Grindhouse Cult 'Zine ou la présence des gens de Imov Studios ... Pour faire simple c'est tout ce qu'on a aimé lors de la première édition auquel s'ajoute tout ce que nous n'avions pas eu le temps ou la possibilité de mettre en place ! Pour la première édition, on a plus ou moins tout improvisé dans le sens où au départ le projet ne consistait qu'en une expo sur les thèmes du Rock et de l'horreur. On y a peu à peu ajouté la dimension concerts puis les projections de films. Puisque tout ça était lié, ouvrons les vannes ! »

Si le projet Grindhouse Cult gagne en ambition, son budget lui n'est pas extensible. Le réseau aide beaucoup mais les organisateurs ont aussi repensé leur manière de travailler et de gérer l'évènement tout en se défendant d'être un festival culturel inique. « Nous voyons chaque édition de Grindhouse Cult comme un complément d'informations sur tout ce qu'on a pu proposer précédemment. Nous ne voulons pas être identifié comme un festival de cinéma, de musique ou une exposition : tous ces domaines culturels sont connectés dans Grindhouse Cult. De la même manière, chaque édition est un nouvel aperçu (subjectif et non exhaustif) d'une culture qu'il nous faudra encore couvrir quelques années avant de prétendre en avoir fait ne serait-ce qu'une introduction correcte. »

Bien que le genre soit inscrit dans la culture américaine, Révérend D. souligne à juste titre l'apport des autres pays et des autres cultures : « Et puis s'il est vrai que la culture Grindhouse est imprégnée d'une forte dose d'imagerie américaine - les Drive In, Massacre à la tronçonneuse et le culte de l'automobile par exemple - il ne faut pas oublier l'apport énorme d'autres pays du monde : les gialli italiens, la culture asiatique, les nanars turques, le fantastique espagnol et mexicain, etc. »

L'idée même d'un tel évènement sur Bruxelles fait aussi écho à l'un des plus gros festival du cinéma fantastique qui se tient dans la capitale, rappelant par la même occasion que le cinéma belge ne se limite pas qu'aux frères Dardenne. « La preuve avec les films de Fabrice Du Welz ou le Amer de Hélène Cattet et Cassandra Forêt ».

Bien que les barrières géographiques tombent et que l'apport d'internet permettent à chacun de partager et de découvrir aux quatre coins du monde, les organisateurs du Grindhouse Cult ne souhaitent pas faire de leur évènement, un festival pour initiés avertis. « La gratuité de l’événement n'est ni une contrainte administrative, ni une posture commerciale. C'est le fruit d'une volonté de notre part de rendre la chose accessible et d'ouvrir les portes de cette culture au plus grand nombre. Tout le monde sait ce qu'est un zombie et les références de Tarantino sont devenues branchées quand il y a dix ans l'amateur de genre n'avait droit qu'au mépris des critiques et à des séances télévisées à 3h du matin sur les chaînes du câble. De la même manière que la culture Geek est désormais omniprésente, les références Grindhouse sont partout. Il est juste temps de retourner aux bases de tout ça pour que le public ait enfin accès à un discours de passionnés. »



Découvrez donc cette culture qui nous entoure, tapie dans l'ombre ou exposée au grand jour. Du 20 au 30 novembre prochain à la Maison des Cultures de Saint-Gilles (Bruxelles), Grindhouse Cult vous proposera de visionner quelques pépites du cinéma comme El Dia De La Bestia, It ! The Terror From Beyond Space, Darkman...; de nourrir vos oreilles des notes de PIRATO KETCHUP
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... ; ou d'éblouir vos yeux avec des oeuvres de Alex Mayo, A-Seed, Jampur Fraize, Picklehead, Robin Renard...

Toutes les informations et le programme se trouvent sur http://grindhousecult.wordpress.com

Et le dernier argument n'est pas des moindres puisque l'évènement vous est proposé gratuitement.

Le teaser pour vous mettre l'eau à la bouche : https://www.youtube.com/watch?v=mqo_sr7I9PA
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