Interview

YEAR OF NO LIGHT

Vendredi 27 août 2010

Entre Nord et Ausserwelt, il y a eu quelques petits changements de line-up. Pourriez-vous nous présenter les nouveaux membres ?

Jérôme: il y a Shiran de Monarch!
Monarch!


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à la troisième guitare et Mathieu d' Aeroflot
Aeroflot


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à la deuxième batterie et aux synthés, ils sont séduisants et coquins, Shiran fait beaucoup de bruit avec son gros Orange à lampe et Mathieu tape sur sa Premier vintage comme un orang-outan sous speedball.




YEAR OF NO LIGHT
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, c’est maintenant 3 guitares. Etait-ce vraiment nécessaire ? Aujourd’hui avec les techniques actuelles, on peut multiplier les guitares presque à volonté…


Jérôme: c'est bien qu'il y est plusieurs grains d'ampli et plusieurs jeux de guitares différents.
L'alchimie entre Pierre et ses riffs bien agressifs et son jcm 800, Shiran et son gros son bien rond façon big muff/Orange et mes saloperies mélodiques/abstraites shooegaze sont plutôt cool même si ce n'est pas encore exploité à fond.

Shiran : Certes, mais cela ne remplacera jamais l’émulation musicale et ludique que procure le jeu à trois guitares. Il y a une réelle énergie et dynamique live que ne saurait restituer une quelconque technique actuelle. Et puis une guitare de plus, c’est 1 plus fort…

Johan : En studio oui on peut tout multiplier à l’infini. On peut même jouer tous les instruments soi-même. Mais c’est surtout important pour le live. Et chacun joue dans un registre différent.





Il aura fallu attendre 4 ans pour qu’un nouvel album voie le jour. Entre temps, vous avez collaboré à plusieurs splits et sorti l’enregistrement de votre prestation au Roadburn. Avec le recul, j’ai un peu le sentiment que les splits en question furent votre laboratoire d’expérimentation pour trouver vos nouvelles marques. Etait-ce le cas ?

Jérôme: c'est vrai que les splits et les collaborations nous ont donné de nouvelles pistes mais le nouveau line up n'existait pas à cette époque. C'était la période où l'ancien chanteur n'était plus vraiment dans le groupe et où l'on a avancé tant bien que mal avec ces projets qui nous ont permis de faire une sorte de transition.
En réalité le laboratoire d'expérimentation s'est concrétisé avec le ciné concert pour le Vampyr de Dreyer où l' on avait une échéance et une marge de manœuvre importante.
On a pu explorer plein de nouvelles pistes tout en s'inspirant du film, ce qui donne une sorte de BO entre power drone et musique sérielle, une sorte de Steve Reich qui encule Sunn O)))
Sunn O)))


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pendant que Glenn Branca se tape une petite queue en écoutant Debussy.
Un bon truc de petite salope en fin de compte.

Johan: Les morceaux des splits sont les morceaux qui ont été écrits après l’enregistrement de Nord et que l’on a joué live pendant 2 ans. Quand Julien a décidé de nous quitter nous avons voulu les enregistrer pour les immortaliser.
La première vraie expérimentation a été avec Dirk de Fear falls burning
Fear falls burning


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que l’on a invité à nous rejoindre sur scène au Roadburn pour cette improvisation. Cela faisait un moment que l’on voulait prendre cette direction et tout s’est enclenché naturellement ensuite. Le départ de Julien a été l’occasion de prendre une année pour composer ce qui n’est pas toujours évident lorsque l’on tourne.




Nord compte 10 titres. Ausserwelt, seulement 4 (pour 48 minutes). YEAR OF NO LIGHT
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semble plus que jamais avoir besoin d’une progression pour construire son ambiance. Pensez-vous pouvoir écrire un titre court (disons 4 minutes maximum) et direct ?


Jérôme: oui, je pense que l'on va réécrire des morceaux efficaces et concis pour le prochain disque, peut être trouver un équilibre entre les morceaux de Nord en plus chiadé et singulier et le coté caprice psyché à la Ausserwelt.
Avec toujours pour but de faire un album qui est cohérent sur la longueur, avec une sorte de fil conducteur.
En tout cas pour ce que l'on voulait faire avec Ausserwelt, on pouvait difficilement faire autrement que de composer des morceaux longs et progressifs pour obtenir l'effet escompté.
C'est à dire un album qui soit très prégnant, qui agit sur les sens, qui ne s'écoute pas comme un album de rock ou de métal.
C'est vraiment un disque pour rouler la nuit.
Un truc jusque-boutiste qui soit à la limite de l'aberration, un album expérience en fin de compte.
Du coup, c'est quitte ou double, mais les gens qui sont rentrés dans l'album, ont l' air de bien l'aimer.

Shiran : Pour ce registre musical je suis effectivement plutôt partisan de la longueur, cela permet de creuser et poser les intentions. Cela dit, si l’énergie et les riffs le justifient il serait idiot de faire durer. Rien ne nous attache à composer de longues chansons.

Johan : Je pense qu’il y en aura à nouveau. Après on ne sait jamais !
Pour Ausserwelt les démos des titres duraient dans les 2/3 minutes à chaque fois et tout s’est allongé au fil des répets…





À l’écoute de Ausserwelt par rapport à Nord, on ne peut que constater de nouvelles influences. Quelles sont les groupes qui vous ont influencé depuis la sortie de Nord ? Et en quoi selon vous, ces groupes ont-ils joué un rôle de votre nouveau son ?

Jérôme: on écoute tous beaucoup de choses, on est des boulimiques de musique tous genres confondus.
Je pense qu'il y a quand même certains trucs qui ont eu un pouvoir d' « accoucheur », qui nous on donné les « visions » de l' album.
Je pense notamment à Deathspell Omega
Deathspell Omega


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pour le coté dissonance sonique hallucinée,
toute la musique lente et psychédélique moderne de Asva
Asva
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à Sunn O)))
Sunn O)))


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en passant par le dernier Menace Ruine
Menace Ruine


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, et puis Sonic Youth
Sonic Youth


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et My Bloody Valentine
My Bloody Valentine
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pour avoir libéré nos esprits quand on était des jeunes vierges avides de bruit urbain et de nappes sonores massives et épiques.
Et puis le dieu METAL!!!!

Shiran : Iron maiden
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, Weakling et Thergothon pour la prétention épique.

Johan: Depuis la sortie de Nord les seuls trucs lourds que j’ai vraiment écouté ont été Buried at Sea
Buried at Sea


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pour leur son massif, wolves in the throne room
wolves in the throne room


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ou rosetta
rosetta


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. Ensuite j’écoute plutôt des musiques électroniques, expérimentales ou dub de tim hecker
tim hecker


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à emeralds en passant par indian jewelry ou scorn
scorn
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et je ne sais pas trop si cela s’entend sur YONL
YONL


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!




Sur votre MySpace, on peut trouver une reprise de JOY DIVISION
JOY DIVISION


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(Disorder). En quoi ce groupe vous inspire et pourquoi cette chanson ?

Jérôme: JOY DIVISION
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est vraiment une source d'inspiration, peut être plus pour des morceaux comme Atmosphère que pour Love Will Tear us appart .
On aime le coté urbain, sonique et romantique de ce groupe.
Et cette grande asperge suicidaire de Ian Curtis avait quand même bien la classe même si il a influencé toute une scène gothique à deux balles.

Johan : C’est un groupe que j’ai énormément écouté quand j’étais au collège et que j’écoute toujours régulièrement. Et c’est vrai qu’atmosphère est un morceau incroyable. C’est marrant que Jérôme en parle mais je l’ai pas mal réécouté ce printemps !





Actuellement la scène française se porte plutôt bien dans le domaine des musiques lourdes et sombres (CELESTE
CELESTE


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, MONARCH
MONARCH


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, TANTRUM
TANTRUM
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, PLEBEIAN GRANDSTAND
PLEBEIAN GRANDSTAND


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et j’en passe)… Qu’est-il de la scène bordelaise ?


Jérôme: Il y a toujours eu de bon groupe à Bordeaux et ça continue, un peu moins dans les musiques lourdes et sombres car ça a un peu moins le vent en poupe à l'heure actuelle.

Shiran : Actuellement sévit Chambre froide un excellent groupe de Black Metal raw et sauvage (Auteur d’un split 7'' avec The Austrasian Goat
The Austrasian Goat


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et d’une cassette demo).




Ausserwelt est sorti chez Conspiracy records. Un label de référence. Qu’attendez-vous d’un label comme celui-là ?

Johan : Rien de particulier, on sait qu’ils bossent très bien ! Ce sont des gens que je connais depuis 12/13 ans et que j’apprécie vraiment. Le fait qu’ils soient intéressés nous a tous fait énormément plaisir.




J’ai qualifié votre musique de cathartique voire de mystique sur Ausserwelt. Y-a-til un concept ou une idée sous-jacente derrière cet album ?

Jérôme: oui mystique et cathartique ça nous va. Il n'y a pas de concept ou d' idée sous-jacente derrière cet album mais plutôt une sorte de cohésion implicite entre les morceaux, la pochette et les titres bien que tout soit parti des morceaux.
C'’est plus une sorte d'univers, de monde avec un langage à la frontière de l'abstraction qui naît de la rencontre (ou pas) entre l'auditeur et les morceaux et ce qui les accompagnent (pochettes, titres, conneries racontées en interview, concert etc...).





Faudra-t-il encore attendre 4 ans pour le prochain album ?

Jérome: Non, il y aura un album fin 2011.

Shiran : On travail déjà sur de nouvelles idées. Les répétitions fourmillent d’idées et cette formation nous donne envie d’explorer de nouvelles voies. Je pense que le nouvel album arrivera donc plus rapidement.

Johan : Je ne pense pas non plus. On a enregistré un morceau dans la lignée d’Ausserwelt en mars dernier pour un split lp avec Altar of plagues
Altar of plagues


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. Et on a pas mal d’idées sur le feu. On devrait concrétiser tout ça cet automne avec la reprise des répets.
On a aussi les 50 minutes de musiques composées pour Vampyr que l’on devrait enregistrer dans l’hiver pour le sortir en 2011 pour les prochaines fois où l’on refera ce ciné-concert.
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