Vendredi 16 août 2013

Comment allez-vous ?

Tim Bryon : Bien, merci.


J'ai remarqué que la salle était bien remplie pour votre concert ce soir. La dernière fois que je vous ai vus en concert, il y a quelques semaines, c'était dans un magasin de vélos à Bruxelles. Ça fait une grosse différence. Vous êtes programmés à des gros festivals comme Dour et le Pukkelpop cet été. À quoi ressemble votre public en général ?

Pieter Uyttenhove : On doit encore le découvrir, mais c'est vrai que c'était bien aujourd'hui. Il y avait beaucoup de monde, et la semaine dernière au Dour Festival aussi.
On ouvrait la cannibal stage mais il y avait déjà du monde.
C'est un peu une surprise à chaque concert, de voir combien de gens vont être là et de savoir comment ils vont réagir. Je pense qu'au plus longtemps on joue, au mieux c'est. Le public a parfois besoin de temps pour s'immerger dans la musique.
T.B. : Pour s'ajuster.
P.U. : C'était pas mal aujourd'hui, on a eu de bonnes réactions.
T.B. : Ce que j'ai remarqué à Dour et ici au Boomtown aussi, c'est que, oui, on joue à des festivals, mais on est pas vraiment un groupe pour faire la fête. On n'est pas ce genre de groupe. On est un peu plus sérieux et les gens dans le public suivent ça. C'est vraiment cool de parvenir à ça, c'est difficile de trouver le bon mot pour l'exprimer. On a l'impression de parvenir à ce que tout le monde soit concentré, même dans le public. Je ne pense pas que ça soit quelque chose de simple. Je suis heureux qu'on arrive à ce stade-là, aussi avec le public, que chacun soit concentré et écoute vraiment ce qu'on joue.
P.U. : Si tu parviens à ce que les gens soient calmes à un festival pendant les parties plus calmes des morceaux, c'est vraiment cool, et ça s'est passé comme ça aujourd'hui et aussi à Dour, où on jouait dans une grande tente, les gens étaient calmes et écoutaient. C'est cool pour nous qui sommes sur scène.
T.B. : Si les gens parlent trop, ça t'enlève ta concentration quand tu joues et ce n'est jamais bon pour le concert. Si le public est bruyant, tu dois vraiment te concentrer sur ce que tu fais pour resté immergé dans ce que tu fais. Et on y est parvenus sans problème à Dour et ici.


C'est la question que je me posais à propos de Dour, qui a plutôt un public qui est là pour faire la fête. C'est cool que ça se soit si bien passé.

P.U. : C'était étonnamment bien.
T.B. : On pouvait entendre une mouche voler, ce qui était vraiment le contraire de ce à quoi on s'attendait. Je m'attendais au pire mais tout le monde écoutait.



© ChamO


Quelle est votre meilleure expérience de concert ? Vous avez joué à beaucoup d'endroits, de petits bars aux grands festivals, et même au Japon, donc quel est l'endroit idéal pour vous ?

P.U. : agréable que maintenant, après avoir fait des concerts pendant huit ans, on reçoit un peu de reconnaissance en Belgique et on a l'occasion de jouer à des chouettes festivals. Bien sûr c'est une bonne chose pour nous d'être présents là-bas.
Il y a une grosse différence entre jouer à un gros festival comme Dour sur une grande scène l'après-midi et jouer dans une petite salle la nuit.
T.B. :Tout ce qu'on a appris en jouant dans des petits bars nous aide maintenant qu'on joue sur des scènes plus grandes. C'est pour ça qu'on a joué dans ce magasin de vélos à Bruxelles il y a quelques semaines, pour ne pas publier que ça, c'est d'où on vient : des petits bars et des conditions vraiment basiques. Tout ce qu'on fait maintenant vient de là d'une certaine façon. Donc qu'est-ce qui est mieux ? Je ne sais pas. On a notre histoire. The Black Heart Rebellion
The Black Heart Rebellion


Clique pour voir la fiche du groupe
, c'est une évolution d'un petit groupe qui commence à jouer ensemble, puis qui cherche ce qu'il veut faire, où il veut jouer, puis faire des tournées à l'étranger, aller au Japon jusqu'à arriver ici au Boomtown, à jouer sur des grandes scènes et s'en sortir.

Ca a pris du temps mais vous avez sorti votre deuxième album, Har Nevo, en janvier. En êtes-vous toujours aussi satisfaits ?

P.U. : Je pense que c'est très compliqué pour un musicien d'être complètement satisfait. À partir du moment où tu composes un morceau ou enregistre un album, tu penseras toujours à ce que tu pourrais changer. Mais en général, on est vraiment contents de Har Nevo : les morceaux, la façon dont on les a enregistrés, les gens avec qui on a travaillé. On a fait des choix qui n'étaient pas si évidents, mais chacun d'entre eux nous a menés à faire des festivals comme Dour par exemple.
T.B. : Je pense que cet album est vraiment un album sur lequel on peut entendre qu'on est en train de chercher un nouveau son, un nouveau langage pour s'exprimer, une nouvelle façon de faire de la musique, et c'est ce que j'aime sur cet album. On est dans un esprit de recherche et c'est ce qui fait que c'est un album honnête. Les paroles sont à propos de ça. On peut l'entendre dans la musique, les expérimentations qui sont sur l'album. Ça va dans beaucoup de directions différentes et sur Har Nevo, on ne choisit pas. On se contente d'étaler. On essaie des nouvelles choses.
P.U. : Mais avec une vision principale.
T.B. : Oui, bien sûr. Les gens avec qui on a travaillé pour enreistrer et produire l'album on vraiment compris ça. C'était le meilleur album qu'on puisse faire à ce point. Toujours maintenant, je suis vraiment content qu'on ait eu le courage de le faire car ce n'était pas le choix le plus évident. Le choix évident aurait été de faire un album de screamo basé sur la guitare, un peu comme le premier album. Mais ce n'était plus ce qu'on avait envie de faire, on voulait chercher quelque chose d'autre. C'est devenu Har Nevo.
Ça a pris si longtemps parce qu'on a eu besoin d'autant de temps. On a réfléchi à tout ce qui s'est retrouvé sur l'album. Rien n'y est par hasard.



© ChamO


J'ai eu l'impression que vous avez reçu beaucoup de réactons positives quand l'album est sorti. Comment l'avez-vous ressenti de votre côté ?

T.B. : Il y a eu plus de réactions positives, mais quand même pas mal de réactions négatives aussi. Des gens nous envoyaient des mails parce qu'ils ne comprenaient pas pourquoi on avait fait ça. Ils voulaient savoir ce qui nous a pris, pourquoi on avait arrêté ce qu'on faisait avant. Il y a eu des réponses vraiment honnêtes et touchantes qui m'ont fait plaisir. On a choisi de faire quelque chose de différent et certaines personnes ne comprennent pas ça, mais la plupart des gens bien. C'était un rêve pour nous d'avoir un album aussi bien accueilli parce que je sais qu'aujourd'hui, c'est difficile de sortir un album qui se fasse remarquer. Mais je ne sais pas, peut-être qu'on avait la bonne histoire qui allait avec.
P.U. : On savait très bien que ce ne serait pas un album facile pour les "fans" ou les gens qui nous connaissaient déjà avant. Même pour nous, quand on composait les morceaux, c'était un challenge aussi.
T.B. : C'est pour ça que ça a pris si longtemps !
P.U. : Donc on s'attendait à ce que ça soit pareil pour les fans. Mais en général, on a eu des bonnes réactions de la part des gens. Peut-être qu'on a perdu quelques fans qui préféraient notre son d'avant, mais je pense qu'on en a gagné beaucoup de nouveaux.
T.B. : Ce que je répondais toujours aux gens qui envoyaient des mails pour dire qu'ils n'aimaient pas l'album, c'est "Donne lui du temps. Laisse le et puis réécoute le."
P.U. : Ça nous a pris quatre ans aussi.
T.B. : Ce n'est pas quelque chose qui se fait en un jour. Il faut le laisser un peu, puis le réécouter et peut-être que ça évoluera. J'espère que c'est ce qui s'est passé pour ces gens. Comme ça a dû évoluer pour nous.


Sur votre page Facebook, vous avez indiqué 'Punk. Independant.' comme genre. Est-ce comme ça que vous vous définissez ?

T.B. : On ne se définit pas.
P.U. : Le terme n'est peut-être pas mal choisi. C'est la bonne description de notre approche de la musique, pas le son de la musique. Le côté indépendant et do it yourself, c'est toujours comme ça qu'on voit la musique. Donc d'une certaine façon, ça va avec ce qu'on fait.
T.B. : Ce n'est pas une coïncidence qu'on ait mis ça. De toute évidence, on sait qu'on ne fait pas du punk. Mais en gros, le groupe va dans cette direction. On est un groupe très indépendant. On n'a pas de manager. On essaie de faire autant de choses que possible nous-mêmes. On reçoit de l'aide de certains bookers qui font du très bon boulot, mais on est un groupe qui a toujours tout fait lui-même. C'est très instructif. On a appris beaucoup grâce à ça. C'est aussi pour ça qu'on est fiers d'utiliser l'appellation "indépendant".
P.U. : Je n'y avais jamais réfléchi, mais peut-être que l'étiquette "punk independant" n'est pas si mauvaise. Ça donne une bonne idée à propos de la façon dont on considère notre musique et ce qui va avec, comment on fait tout ça.



© ChamO


Qu'est-ce que le futur vous réserve ? Pensez-vous déjà à un troisième album ? Quels sont vos projets ?

P.U. : On pense à des nouveaux morceaux, oui.
T.B. : En ce moment, on réunit les inspirations. On n'a pas enccore vraiment décidé dans quelle direction ça va aller. Da's waar, hé ?
P.U. : On a beaucoup de festivals et concerts prévus cet été mais après ça, on envisage de freiner un peu tout ça pour qu'on puisse avoir plus de temps pour répéter.
T.B. : Je pense qu'on devra à nouveau arrêter les concerts. On avait été obligés de faire ça pour le deuxième album. On a essayé de faire des concerts et composer en même temps, mais ça n'a pas marché. On a perdu notre concentration et on ne s'en sortait pas. On devra faire un choix après la nouvelle année.


Quand on regarde vos photos promo, designs, vidéos, les lights à vos concerts, tout semble connecté. Qui s'occupe de cet aspect visuel ?

P.U. : Ça découle de la musique. Comme Tim disait, quand on a enregistré l'album, on cherchait les sons mais on avait une ambiance générale en tête. Peu importait les instruments utilisés. On voulait juste parvenir à créer cette atmosphère. C'est la même chose avec les visuels, les lumières, les designs. Tous les moyens sont bons s'il collent à l'ambiance qu'on essaie d'exprimer avec la musique. C'est pour ça qu'on essaie de s'occuper de tout ça aussi nous-mêmes, comme un groupe "punk independant". Parce que tu as la musique qui permet d'exprimer quelque chose, mais c'est bien si ça ne s'arrête pas là, si tu crées quelque chose de complet autour de la musique. Et je ne veux pas dire d'une façon théâtrale...
T.B. : On n'est pas ce genre de groupe mais ça ne veut pas dire que les lumières en concerts ne devraient pas être coordonnées avec la musique. Ça ne veut pas dire que l'artwork ne doit pas être en rapport avec ce qui est sur l'album. On s'est toujours occupés de chaque aspect du groupe, ce qui inclut l'artwork, sortir nos albums et les distribuer, tout ce qui fait partie de la chaîne de la musique. C'est logique de faire ça en concert aussi, de créer quelque chose comme un tout, où tout va ensemble. Les lights sont devenues un aspect très important pour nous. Avant, on jouait dans des petites salles où on n'avait pas de lumières, juste un spot. C'était très bien pour un temps, mais maintenant on a quelque chose en plus dont on peut se servir. Ça me rend dingue quand je vois le gars aux lights faire n'importe quoi avec les boutons, comme s'il était à la foire. Quand on n'a pas notre gars pour ça, la seule chose que je dis à celui qui s'en occupe est "Ne fais pas comme si tu étais à la foire, n'en fait pas trop." C'est souvent difficile de leur faire comprendre ça, de juste se calmer et suivre la musique, mais pour nous c'est extrêmement important parce que ça fait autant partie de l'expérience que la musique elle-même. Tout ce qu'on voit et entend ne doit faire qu'un.



© ChamO
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AUTEUR : Elodie
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au déto...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...

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