Reportage

Der Weg einer Freiheit : et tout est dit !

Cologne (Essigfabrik), le 20-11-2021

Dimanche 28 novembre 2021

Programmé dans un premier temps au Club MTC de Cologne, dont les murs se sont vite révélés bien étroits, c’est finalement à l’Essigfabrik que Der Weg einer Freiheit
Der Weg einer Freiheit


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a posé ses flycases pour la troisième étape de ce mini Tour de dix dates célébrant la parution de Noktvrn, leur cinquième effort studio. Changer de salle pour répondre à une demande plus importante que prévue, ça arrive de temps en temps ; multiplier par presque trois la jauge initiale, c’est nettement moins fréquent ! Faut-il voir là le signe que le groupe est en passe de franchir un nouveau palier ?


L’Essigfabrik (la vinaigrerie) tient son nom de l’activité industrielle qu’elle hébergeait jusqu’à sa reconversion en lieu de fête dans les années 90. L’espace est bien agencé, avec tout ce qu’il faut pour passer un bon moment ; un soin particulier a été apporté à la sonorisation et aux conditions de jeu.

Le parterre est encore très clairsemé lorsque les lumières s’éteignent pour faire place à la première partie, de nombreux.ses spectateur.rice.s semblant plus intéressé.e.s par ce qui se passe au bar que sur la scène.


The Devil's Trade
The Devil's Trade


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façonne un univers très singulier, fortement teinté de mélancolie, difficile à classer, même si on pense souvent à la Chelsea Wolfe
Chelsea Wolfe


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d’avant Abyss, au WovenHand
WovenHand


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de l’époque Blush Music. Seul en scène avec sa guitare, sa voix nue et quelques nappes de clavier samplées, Dávid Makó ne choisit clairement pas la facilité et la prestation qu'il délivre avec une ferveur palpable tient assez de l'exercice d'équilibriste évoluant sans filet face à un public loin d'être conquis d'avance. Ses compositions à fleur de peau, servies par une interprétation sensible et une conviction inébranlable, parviennent pourtant à hypnotiser une bonne partie des spectateur.rice.s, qui finissent par délaisser le bar pour s'approcher de la scène. L'homme recueille une reconnaissance appuyée à l'issue d'un set d'une trentaine de minutes, clôturé au banjo. Une vraie belle surprise.


Qui dit one man band dit changement de plateau express. Tout juste le temps de prendre une Kölsch au bar et de jeter un œil à un stand de merch particulièrement fourni et c’est déjà l’heure de passer à la seconde partie de la soirée.

L’entrée en scène se fait logiquement au son de Finisterre II suivi de Monument, l'excellente entame de l'excellent Noktvrn fraîchement paru. Et on ne se lancera pas davantage dans les super superlatifs : Noktvrn est un album remarquable dans tous les sens du terme, un album qui montre un groupe au top de sa créativité, un album inventif, audacieux, dont on n'a pas fini de parler.

Sans temps mort, Nikita Kamprad et les siens emmènent tout le monde du côté de Stellar, le troisième album du groupe et le premier sous le sceau de Season of Mist . Le doublé Einkher Repulsion fonctionne à la perfection et fait monter la pression au sein d'une audience très réceptive.


Les guitares sont tranchantes comme il se doit et découpent de ces riffs à la fois rêches et précis ; les vocaux, légèrement en retrait en début de prestation, trouvent très vite leur juste place dans le mix ; la batterie reste claire même lorsque le quatuor lâche les chiens ; mais ce qui étonne le plus c'est définitivement ce son de basse épais, ronflant auquel le groupe ne nous a pas habitués et qu'on entend plutôt dans le Doom/Stoner. La 5 cordes de Nicolas Ziska apporte ainsi une coloration Heavy un peu surprenante mais qui se marie au final très bien avec le son raw des guitares.

Cela fait 12 ans que Nikita Kamprad a posé les fondations de Der Weg einer Freiheit
Der Weg einer Freiheit


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. Depuis, le groupe n'a cessé de monter en puissance, signant des albums de qualité et jouant face à des audiences de plus en plus fournies. Fleuron du roster de Season of Mist , le quartet originaire de Würzburg est aujourd'hui l'un des plus dignes représentants de la scène Metal germanique.

Après un Posthum rescapé d'une époque où Nikita Kamprad n'officiait pas encore au micro, la présence de The Devil's Trade
The Devil's Trade


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en première partie permet au groupe de délivrer une version d'Immortal très fidèle à l'originale. Lorsque Der Weg einer Freiheit
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avait dévoilé ce second extrait de Noktvrn, tout le monde avait logiquement pensé que le groupe amorçait un virage esthétique. Avec le recul, il s’avère qu’Immortal s’inscrit bien plus dans une optique d’ouverture que de rupture : Der Weg einer Freiheit
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déclarent qu’ils savent faire ça aussi, avec talent et sans casser la ligne narrative d’un album ou d’un set. L’interprétation délivrée ce soir en quintet, avec un Dávid Makó tout aussi discret qu’essentiel, le confirme et démontre qu’on n’est définitivement pas dans le domaine du featuring de complaisance. Au contraire, on perçoit mieux en live quelle complémentarité, quelle complicité il y a entre les cinq hommes. La seule véritable interrogation qui se pose maintenant étant : comment les Allemands feront-ils lorsque The Devil’s Trade
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ne les accompagnera pas en tournée ?

Les récents Morgen et Am Rande der Dunkelheit ainsi que le plus ancien Zeichen déploient tout ce Der Weg einer Freiheit
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sait faire en matière de Black Atmo, entre riffs frontaux, descente de manche en tremolo et section rythmique réglée sur cavalcade. Avec cette touche caractéristique d’une scène allemande qui est définitivement plus intéressée par le son qui sort des amplis que par les questions de décorum et de théâtralisation.

L'alternance entre les titres de Noktvrn et les morceaux plus anciens est réglée au millimètre et apporte beaucoup de corps et de relief à un set qui se referme avec un Gegen das Licht simplement magistral.

Le dernier musicien n'est pas encore sorti de scène que le public scande déjà Zugabe ! Zugabe ! et ce n'est pas pour faire semblant. Il faut dire que la formation bavaroise maîtrise parfaitement son sujet et prend un plaisir manifeste à être sur scène. Il y a quelque chose de foncièrement réjouissant dans l'attitude qu’affichent les quatre hommes : une grande simplicité, beaucoup d'humilité, une générosité sans limite et une sincérité totale.

Sans se faire prier plus que ça, les musiciens reprennent leur poste emmenés par un Nikita Kamprad sourire aux lèvres et regard conquérant. Après un bref message de remerciement, le groupe lance l’indispensable Aufbruch, seul témoignage de Finisterre de la soirée. Après une dizaine de minutes de démonstration sonique, on pense que c'en est terminé pour ce soir. Et puis non, on prend un peu de rab' avec un Lichtmensch cathartique qui met tout le monde à genoux et porte à près d'une heure quarante un set animé par une dynamique sans faille.

La Voie de la Liberté, donc. Alles klar !

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AUTEUR : Olivier
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le me...
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux presta...
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....

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