Reportage

Alcest et Mono: une soirée dans l'éther!

Bruxelles (De Vaartkapoen), le 18-11-2016

Dimanche 20 novembre 2016

Le Vaartkapoen, ou VK, a beau être en sursis de fermeture en 2017 par la faute (quoi d'autre?) de subsides coupés par des politiques décidément en guerre contre la culture à Bruxelles, il affichait complet ce vendredi soir pour accueillir les monuments du post-rock Mono et – surtout, en ce qui me concerne – les merveilleux Alcest. Récit d'une soirée dans l'éther.



Manque de pot, piégé dans la file par l'horaire fort serré (doors à 19h30, début de leur concert à 19h45 – quand la salle est sold-out, forcément...), je manque une grande partie du set de P.G Lost
P.G Lost


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, qui donne son premier concert en support de la tournée aujourd'hui. Le temps que je découvre le VK, où je mets les pieds pour la première fois, et les Suédois terminent leur concert dans l'approbation générale et avec une belle énergie.
Un bref coup d'oeil permet de constater que le public est plutôt bigarré : les vestes à patch et les t-shirts black metal côtoient les looks beaucoup plus standard des fans de rock indé et de post-rock, et on peut facilement se douter de quelle frange est venue majoritairement pour Alcest
Alcest


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qui garde un statut à part sur la scène metal. Le dernier album, Kodama, qui quitte les terres lumineuses du shoegaze, voire de la dreampop explorées sur Shelter, a d'ailleurs pu rassurer ces fans de la première heure (en plus d'être un vrai bijou).

C 'est presque avec timidité que Stéphane Paut, alias Neige, monte sur scène devant un public acquis à sa cause. C'est Kodama qui ouvre le bal et nous emmène d'emblée très, très loin. Il faut dire que les mélodies aériennes de ce morceau sont parmi ce qu'Alcest
Alcest


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a offert de plus beau depuis le début de sa carrière, notamment cet incroyable passage à mi-morceau qui nous fait planer parmi les pétales de cerisier du Japon pour peu qu'on ferme les yeux – et Dieu sait que j'aurai fermé les yeux souvent pendant la soirée... Seule ombre au tableau d'emblée, la voix de Neige semble fort en retrait, ce qui s'avère surtout gênant pour les quelques passages hurlés qui perdent en puissance. Même sans ça, toutefois, les excellents Je suis d'ailleurs et Oiseaux de Proie, issus de Kodama, font merveille – avec cette batterie claquante de Winterhalter, mise autant en avant en live que sur l'album.
L'accueil du public est chaleureux, que ce soit sur les titres récents ou par exemple sur l'incroyable classique qu'est Ecailles de Lune (pt1) ; Stéphane, qui hésite entre français et anglais pour finalement se résoudre à alterner, a d'ailleurs l'air touché, saluant à plusieurs reprises. Autre Temps et son hymne à la nature nous rappellent que Shelter n'était pas le premier album d'Alcest
Alcest


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à proposer des passages lumineux et mélodiques. Le moment fort du concert reste pour moi le plus sombre Eclosion avec ses discrètes sonorités japonaises et son excellent passage hurlé (« Ne les laisse pas voler mon âme, ne les laisse pas la ternir ») - peut-être le meilleur titre de Kodama.
Le concert se termine sur un titre plutôt rare, Là où naissent les couleurs nouvelles, et sur un des plus beaux morceaux du mésestimé mais si réussi Shelter : Délivrance, magnifique conclusion d'un concert totalement réussi. Les musiciens « temporaires » d'Alcest
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tiennent particulièrement bien la baraque (mention spéciale aux beaux backing vocals de Zero, qui abat aussi un super boulot à la guitare) et le rendu est réellement sans failles ce soir, comme le montrent les applaudissements nourris sous lesquels le groupe quitte la scène. Un superbe moment.

Etant venu uniquement pour Alcest
Alcest


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, je ne savais pas trop quoi attendre des Japonais de Mono
Mono


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, vraies références dans un genre qui ne m'est pas (du tout) familier. Et le moins qu'on puisse dire c'est que je suis rapidement rentré dans la musique instrumentale du groupe, moi qui suis d'habitude assez allergique à l'absence de chant. J'estime en effet que même sur les plus longues pièces instrumentales que l'on peut trouver en black atmosphérique (ou en metal progressif, pour citer un style dont je suis moins proche), c'est la perspective d'un retour du chant qui donne toute sa force à... son absence.
Mais de force, Mono
Mono


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n'en manque pas. Les Japonais basent leur musique sur la répétition d'une mélodie autour de laquelle se bâtit une montée en puissance bien souvent hypnotique. Si la formule peut s'avérer monolithique (uhuh), elle offre des moments réellement magnifiques – surtout sur l'extraordinaire Pure as Snow et son final paroxysmique et bruitiste. On ferme les yeux plus souvent qu'à son tour et on réussit même à oublier les (nombreux) ahuris qui ont l'air d'être là pour faire papote et se montrer plutôt que profiter du concert (cassez-vous!). Même l'attitude fort distante du groupe, qui n'adressera pas à un mot à son public jusqu'à mon départ un peu avant la fin, n'est pas un problème tant quelque chose se dégage indéniablement de Mono
Mono


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.

Cette soirée au VK aura donc été réussie jusqu'au bout, les deux groupes se complétant magnifiquement – preuve qu'Alcest
Alcest


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dépasse très largement les horizons du metal, comme le dit très bien Neige et ce malgré un Kodama plus proche de ses débuts. Mention spéciale au son, très bon, et à cette salle fort sympathique qui pourrait bien vivre ses derniers mois. Comme si Molenbeek avait besoin de perdre un de ses hauts lieux de culture...
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AUTEUR : Florent
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on é...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Agai...
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Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Again!...

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