Reportage

Thousand Lost Civilizations: Urfaust en grand ordonnateur de la messe noire!

Bruxelles (Magasin 4), le 03-12-2016

Mardi 6 décembre 2016

La 5e édition du Thousand Lost Civilisations se déroulait ce samedi au Magasin 4. Une longue soirée durant laquelle se produisaient cinq groupes – avec en vedette les Néerlandais d'Urfaust et leur black metal psychotique, qui jouaient pour la cinquième fois déjà au M4. Retour sur une soirée pendant laquelle on a bouffé de l'encens!

Qui dit cinq groupes à l'affiche dit inévitablement ouverture des portes assez tôt, le premier groupe jouant à 18h. A peine le temps, donc, de découvrir le merchandising particulièrement bien fourni en black metal (Cds et vinyles) en tout genre, y compris des albums plutôt difficiles à trouver par chez nous (miam, ces intégrales de Graveland
Graveland


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, Absurd, Nokturnal Mortum
Nokturnal Mortum


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et vinyles de Kroda – allô le MRAX?). Merch' qui attire visiblement le chaland, preuve que ce qui était écouté par une poignée d'irréductibles il y a une dizaine d'années est aujourd'hui en plein boom, c'est du moins l'impression que j'en ai (faisant moi-même partie de ces amateurs « 2.0 » de black).



Pendant ce petit tour du propriétaire, un roadie accorde sa guitare sur fond de samples. Enfin, ça, c'est ce que moi et Matthias (qui sévit sur ce même site) croyons naïvement. Une longue répétition du même accord par un homme seul, muet et assis, quelques nappes aériennes en boucle, les lumières qui se rallument et... des applaudissements. Voilà, nous venons d'assister au concert d'Ashtoreth
Ashtoreth


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. Conceptuel, dira-t-on pour être diplomates.

Fort heureusement, Bonepipe
Bonepipe


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ne fera pas dans l'abstraction de mauvais goût. Loin de là même, les Bruxellois balançant un sludge/doom surpuissant porté par le jeu de basse affolant de son leader aux vocaux criards à mi-chemin entre le screamo et le black. Un set impressionnant, ponctué de passages en voix de gorge type tibétain (comme le pratiquent entre autres les très prometteurs Krig
Krig


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) qui nous plongent véritablement dans une ambiance poisseuse et mystique. Si, musicalement, le tout n'évoque en rien Urfaust
Urfaust


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, l'esprit y est et nous sommes enfin plongés pour de bon dans cette soirée. Oh, petit détail (sidérant) : c'était le premier concert de Bonepipe
Bonepipe


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...

Les premières bougies seront allumées pour préparer le set de Wolvennest
Wolvennest


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. N'étant venu que pour Urfaust
Urfaust


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(le tarif le permettait largement), ce sera une nouvelle découverte pour moi, mais le groupe est visiblement très attendu et met les moyens pour offrir une vraie mise en scène à son public, l'encens enveloppant rapidement la salle et les bougies fleurissant pour accompagner leur concert occulte. Là encore, pas vraiment de black metal mais bien une forme de stoner psychédélique majoritairement instrumental, seule la voix éthérée de Shazzula se dressant parfois au dessus de riffs massifs répétés à l'envi dans une boucle mi-hypnotique, mi-lassante il faut bien l'avouer. La qualité est bel et bien là mais elle est mise au service d'un style qui me laisse trop souvent froid – et ce sera encore le cas cette fois. On pense parfois à une version plus pachydermique de The Devil's Blood
The Devil's Blood


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, du moins dans l'esprit. Wolvennest
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convainc la salle et s'inscrit parfaitement dans le thème, c'est indéniable.



Mais la majorité du public est de toute évidence présente pour Urfaust
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. Les Néerlandais sont plutôt rares en concert (quelqu'un nous explique notamment être venu depuis Paris avec des amis) et ont réellement pris de l'ampleur ces dernières années. Leur dernier album Empty Space Meditation est d'ailleurs une vraie réussite qui fait plutôt du bien après quelques expérimentations plus que douteuses (dont un EP en hommage à... The Devil's Blood
The Devil's Blood


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cité plus haut, justement).
Toutefois et comme prévu, le duo n'utilisant aucune bande mais uniquement guitare et batterie (à l'exception d'un passage, j'y reviendrai), ce dernier et excellent opus ne sera pas représenté au cours de la soirée, qui fera la part belle aux titres les plus planants et mid-tempo (voire ralentis pour l'occasion).
Un choix qui me laisse perplexe, l'album Der Freiwilige Bettler étant lui aussi soigneusement évité, mais qui ne gâche absolument pas une prestation épatante. Urfaust
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, bien aidé par un son excellent, envoûte la salle, les vocalises torturées de IX étant parfaitement retranscrites live – même si les passages « hurlés » sont ici nettement plus aigus et black, ce qui n'aide pas à s'y retrouver. Le public entrera rapidement en transe, dodelinant de la tête au rythme lancinant des immenses Dammert, Gelahmt Und Mit Scheinbar Erloschenem Geist ou encore Vom Geist der Schwere. L'absence totale de communication, constante pour tous les groupes du jour d'ailleurs, donne au concert des allures de messe noire, d'autant plus quand IX prendra place derrière un clavier pour interpréter, chose rarissime (pour la première fois?), la première partie de l'EP Drei Rituale Jenseit des Kosmos. Un moment glaçant, qui donne un sacré relief à la setlist (Ragnarok Mystifier et Die Kalte Teufelstaust étant évidemment aussi de la partie, et heureusement!). Urfaust
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est décidément un groupe à part et à voir.



Si, avant le « festival », je me réjouissais à l'idée de voir Death In Rome
Death In Rome


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et ses reprises décalées de standards de la musique populaire à la sauce dark/neofolk, la longueur de la soirée et l'ambiance installée par le concert d'Urfaust me rendent rapidement sceptique à l'arrivée du groupe sur Careless Whisper (vous avez bien lu) dont les claviers sont inaudibles. Pour la première fois de la soirée, le son n'est clairement pas à la hauteur et nous battons plutôt vite en retraite pour nous enfoncer dans une nuit bruxelloise loin d'être finie... Dommage pour Death In Rome
Death In Rome


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, dont j'apprécie énormément le côté décalé, mais qui l'était probablement un peu trop ce soir.

Urfaust restera donc, de façon attendue, la véritable claque de cette soirée occulte et somme toute très réussie, que ce soit musicalement ou en termes d'organisation (notons notamment le stand de bouffe – y compris vegan! - à l'entrée, prévoyant vu le quartier plutôt dépourvu à ce niveau). Vivement la prochaine fois...
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AUTEUR : Florent
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on é...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Agai...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Again!...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Again!...
Chroniqueur depuis ses 16 ans, il a voulu se relancer après un break... et des études de journalisme. Percer dans le journalisme musical quand on écoute du metal est aussi simple que percer dans le journalisme sportif quand on est fan de cricket, mais l'envie d'écrire et de partager sa passion l'a poussé à rejoindre les rangs de Shoot Me Again!...

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