Interview

CARCASS

Lundi 18 novembre 2013

Comment vas-tu ?

Bill Steer : Plutôt bien, merci. Et toi ?


Bien. Comment se passe la tournée pour le moment ?

B.S. : Eh bien, ça ne fait que trois jours qu'on y est. C'est le quatrième concert ce soir. C'est fun. Ça a été plutôt chaotique au début parce qu'on est trois groupes et chacun a ses décors de scène. Évidemment, Amon Amarth
Amon Amarth


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ont une grosse présentation mais Hell
Hell


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ont également pas mal de trucs également et on a un peu aussi. Donc ça a été un peu un cauchemar au niveau logistique. Et bien sûr ce n'est pas cool si en tant que groupe d'ouverture, on dépasse l'horaire prévu, donc il y a eu quelques problèmes avec le crew d' Amon Amarth
Amon Amarth


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, qui en avait marre de nous. (rires) Mais je pense que ça va marcher, il faut juste le temps que ça s'installe.
Je commence à m'habituer à jouer pour leur public. Car la plupart du public a l'air d'être des gens qui n'ont aucune idée de qui on est. Donc au premier concert en Allemagne, il y avait 3.000 personnes mais je dirais que peut-être 15 d'entre elles ont un tant soit peu réagi. Le reste nous regardait complètement perplexe. Ça va être marrant de s'adapter à ça parce que ce n'est pas notre public, ce n'est pas le genre de gens devant qui on joue d'habitude. Donc je suppose qu'on apprendra quelques trucs.



© Christophe Ochal (Melodic Pixels)


C'était surprenant de voir votre nom annoncé sur cette tournée. J'ai entendu des échos de gens qui ne voulaient pas venir parce que le reste de l'affiche ne les intéressait pas.

B.S. : Oui, je pense qu'il y a de ça. Les deux groupes attirent des publics très différents. Et à en juger par rapport à ce que j'ai vu récemment, je ne pense pas qu'on aura beaucoup de nos fans qui viendront à ces concerts, parce que le prix des tickets est probablement assez élevé. J'imagine que les gens ne veulent pas payer ce prix si le groupe qu'ils veulent voir ne joue que 40 minutes, ce qui est notre cas sur cette tournée.
On va jouer au Royaume-Uni après ceci, et ce sera intéressant parce qu'on a un plus gros public là-bas, mais je ne sais pas si ce sera représenté aux concerts, parce qu'ils sont assez chers.


C'est votre première vraie tournée européenne depuis longtemps. Pourquoi avoir choisi de la faire en première partie d'un autre groupe ?

B.S. : Si je suis honnête, je vais te dire que c'est ce qui m'a été conseillé. Je ne pensais pas qu'on devait faire ça, les autres bien. (rires) Je suis un peu à part. Je ne me tiens pas du tout au courant de ce qui se fait dans le metal aujourd'hui. Mais on m'a dit : ''Écoute, on doit faire cette tournée parce que Amon Amarth
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sont énormes en Europe et on peut potentiellement attirer de nouveaux auditeurs en tournant avec eux.'' Je ne suis pas certain que ça marche vraiment pour être honnête. On verra. Mais on a accepté de le faire, donc autant s'amuser en le faisant ! (rires)


Donc même un groupe comme Carcass
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se soucie d'attirer de nouveaux auditeurs ?


B.S. : Oui, je suppose. Je veux dire, on veut juste continuer. Cet album s'est déjà très bien vendu, ce qui n'est pas du tout ce à quoi on s'attendait. Ça a vraiment dépassé nos attentes. On ne l'a pas anticipé. Et c'est génial, mais je pense que quand on a accepté cette tournée, les gens n'attendaient vraiment rien de cet album. Donc je ne sais pas s'il y avait assez de confiance pour qu'on nous permette de faire une tournée en tête d'affiche en Europe. Je ne pense pas que qui que ce soit aurait cru que ça marcherait.


Donc si cet album se vend bien, on peut s'attendre à ce que vous soyez tête d'affiche sur votre prochaine tournée ?

B.S. : Euh oui, peut-être. J'aimerais bien, mais tu sais, il y a d'autres avis impliqués. On n'a pas une très grosse agence qui se bat pour nous. Ça ferait une énorme différence sur la perception qu'on a de nous. On a une agence en Allemagne. Ils s'occupent de certaines choses pour nous, mais ce n'est pas comme si on faisait partie d'une grosse agence comme The Agency au Royaume-Uni ou quelque chose comme ça, où ils sont vraiment dominants sur le marché et ils font ce qu'ils veulent.



© Christophe Ochal (Melodic Pixels)


Vous avez sorti un nouvel album cette année, le premier depuis dix-sept ans. C'était l'idée de qui de faire un nouvel album après les concerts suivant la reformation du groupe ?

B.S. : L'idée a toujours été évoquée, partout où on est allés. Quand on rencontrait des fans lors de ces concerts, ils disaient soit : ''S'il-vous-plaît, faites un nouvel album'' ou ''S'il-vous-plaît, ne faites pas de nouvel album''. On a vraiment entendu les deux. Mais ce n'était même pas envisageable à ce moment-là. Ce n'était pas possible à cause de notre line-up, parce que la moitié du groupe était dans Arch Enemy
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et ça aurait créé une situation bizarre pour eux. Carcass
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était juste un projet secondaire. Donc s'ils avaient fait un album avec Carcass
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, ça aurait été embêtant pour le reste de Arch Enemy
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et ça aurait chamboulé leur programme. Donc tant que ce line-up existait, ça ne pouvait pas se faire, même si on avait voulu, ce qui était le cas secrètement pour Jeff et moi. Plus tard, je pense que c'était en 2010, ce line-up s'est désintégré. Mike et Daniel étaient trop occupés avec Arch Enemy
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. Donc ce chapitre s'est fermé et ça nous a donné à Jeff et moi la chance de pouvoir considérer sérieusement faire un nouvel album. Donc on s'est retrouvés et on a commencé à composer. Une fois qu'on s'est aperçus que ça allait fonctionner, on s'est vraiment bougés. On a beaucoup composé en raisonnablement peu de temps et d'un coup on s'est retrouvés en studio. C'était bien.


Comment avez-vous recruté les deux nouveaux membres ?

B.S. : Avec Dan, le batteur, ça remonte à longtemps. Il jouait dans un groupe belge, Aborted
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, qui a joué sur l'une de nos tournées aux États-Unis. Je l'ai vu jouer et je savais qu'il était génial, donc je l'ai gardé en tête comme étant LE gars à approcher si on avait un jour un problème avec Daniel (Erlandsson). Puis ça a été le cas, et Dan Wilding était toujours le choix numéro un pour moi. Il constitue un facteur important pour le nouvel album car la façon dont il joue de la batterie nous a vraiment inspirés and il a amené beaucoup d'idées. Il avait souvent ses propres suggestions au niveau des arrangements ou des tempos et ça améliorait juste ce qu'on avait déjà. C'était terrible !
Ben, notre guitariste, est arrivé plus tard. On ne s'est pas décidés de l'intégrer au groupe jusqu'à ce que l'album soit fini. Tout l'album a été fait à trois. C'était Jeff, Dan et moi. Puis après, autour de la nouvelle année je pense, on a pris la décision que Ben était notre nouveau guitariste. On a commencé à répéter pour les concerts au Underworld à Londres en mars. Donc ça fait un moment qu'il est avec nous maintenant.


Comment ça se passe avec ce nouveau line-up ?

B.S. : Très bien ! C'est génial parce qu'on habite tous dans le même pays, et donc on peut répéter, ce qui n'était pas vraiment le cas avant. Ce n'était vraiment pas évident. Je pense que le groupe est vraiment beaucoup plus serré maintenant. Et je ne dis pas ça par rapport à Michael (Amott) et Daniel (Erlandsson), parce qu'ils sont de supers musiciens et ils sont très professionnels, mais ce n'est pas la même chose si on ne joue pas régulièrement ensemble comme on le fait maintenant. Pour moi, c'est juste beaucoup plus sain. On se sent plus comme un groupe que comme quelques musiciens venant d'endroits différents.


C'est quoi la suite pour Carcass ?

B.S. : Cette tournée nous amène à la deuxième semaine de décembre, donc ce sera presque Noël à ce moment-là.
En janvier, je pense qu'on a le 70000 Tons of Metal. C'est une croisière quelque part. Je pense que ça part de la côte des États-Unis ou quelque chose comme ça.
Et puis vers mars, on fait une vraie tournée aux États-Unis avec The Black Dahlia Murder
The Black Dahlia Murder


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je crois.
Il y a toujours des choses qui nous tombent dessus. On a l'air de remplir les périodes vides pas trop mal. À l'origine, cette année avait l'air vraiment morte. On n'avait pas grand-chose de prévu et puis d'une façon ou d'une autre tout s'est rempli et on n'a vraiment pas passé beaucoup de temps chez nous.


Donc ce groupe vous occupe à plein temps ?

B.S. : Absolument. Et ce sera certainement comme ça l'année prochaine aussi. Tu sais, c'est ce qu'on fait maintenant. On veut en profiter un maximum.


Tu as joué dans Firebird, un groupe orienté vers le blues. Est-ce que jouer ce genre de musique ne te manque pas ?

B.S. : Je joue toujours avec Gentlemans Pistols
Gentlemans Pistols


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donc je peux quand même explorer un peu ce côté-là.


Tu as toujours assez de temps pour ça ?

B.S. : Oui, je veux dire, c'est un peu délicat, mais les autres membres de ce groupe ont chacun d'autres choses de leur côté. Mais on va faire un nouvel album. On a déjà commencé à travailler dessus. Donc je suppose que quand j'aurai fini cette tournée, je vais me reposer un jour ou deux et puis je vais m'y remettre.
Les deux groupes sont impossibles à comparer. C'est une vibe tellement différente. Avec Carcass
Carcass


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, il faut être au top à chaque seconde sur scène parce qu'il y a beaucoup de changements dans la musique et on n'a pas beaucoup d'espace pour improviser ou se relaxer. Il faut vraiment être discipliné. Avec Gentlemans Pistols
Gentlemans Pistols


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, il y a plus d'oxygène dans la musique. Elle respire et on peut la changer un peu chaque soir si on en a envie. Mais ce que j'aime à propos du fait d'être dans Carcass
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, c'est qu'il faut rester en forme, pas juste physiquement, mais aussi mentalement pour pouvoir jouer. Donc ça me donne un coup de pied au cul en quelque sorte. (rires) Ouais, c'est une bonne chose pour moi.



© Christophe Ochal (Melodic Pixels)


Est-ce que tu remarques des différences dans la scène metal entre la fin des années 80, début des années 90 et aujourd'hui ?

B.S. : Oui, complètement. Pour moi, il n'y a aucune ressemblance entre cette époque et maintenant. C'est devenu une très grosse industrie. Je pense que c'est génial parce que le metal est énorme et ça ne peut pas être une mauvaise chose. Je pense que la plus grosse chose que j'ai remarquée est toute cette industrie des gros festivals metal, parce que ça n'existait pas quand on jouait à l'époque. J'ai déjà dit ça auparavant, mais je crois que le plus gros concert qu'on ait fait au début, c'était devant peut-être 4.000 personnes en Pologne. Et puis dès qu'on s'est reformés, on jouait devant 30.000 personnes ici, 40.000 personnes là. Donc c'était assez choquant pour moi. Je n'avais jamais rien fait de pareil. Donc pour les quelques premiers concerts, j'étais juste perdu. Puis au fur et à mesure, je m'y suis habitué et c'est devenu notre nouvelle norme. C'est juste comme jouer dans un pub devant 50 personnes. C'est la même chose. Mais au début, ça me faisait vraiment flipper.


Et est-ce que tu aimes jouer à des gros festivals comme ça ?

B.S. : Oui. C'est très agréable, mais je préfère clairement jouer en salle. Je pense qu'il y a une certaine énergie que tu ne retrouves que dans un endroit fermé. Ça permet de mieux se concentrer. Et on perçoit les réactions du public beaucoup plus vite. On peut dire tout de suite si quelque chose fonctionne ou pas, alors qu'en festival... Parfois, c'est arrivé que je joue tout un set en n'ayant absolument aucune idée de si ça avait été, parce qu'on voit juste une mer de têtes au loin. Mais les festivals nous aident à survivre pour être honnête, parce qu'on est raisonnablement bien payés aux festivals. Dans les salles, pas tellement. Mais pour ce qui est de jouer, je préfère les clubs, complètement.

Tu as dit plus tôt que tu n'écoutes pas de nouvelles sorties. Aurais-tu des groupes à conseiller ? Quelque chose que tu écoutes en ce moment ?

B.S. : Oh ça alors ! (rires) C'est une bonne question. Je reste vraiment coincé à écouter du hard rock et du heavy metal des débuts. C'est mon ère musicale préférée. Je veux dire, j'aime bien d'autres trucs comme du blues et de la soul aussi. J'adore ce qui est sorti entre le début des années 70 jusqu'au début des années 80. J'adore la New Wave of British Heavy Metal parce que c'est quand je commençais à écouter de la musique. Ca me rappelle de bons souvenirs, quand j'achetais des disques 7''... On sentait vraiment que quelque chose d'excitant se passait au Royaume-Uni. Je ne suis plus un petit jeune, mais je ne ressens pas la même chose avec la musique anglaise actuellement.
J'aime aussi toujours quelques groupes des années 70. Les derniers mois, j'ai assez bien écouté un groupe qui s'appelle Detective. Ils étaient signés sur Swan Song Records, qui était le label de Led Zeppelin
Led Zeppelin


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. C'était une sorte de supergroupe d'Anglais et d'Américains. Ils ont sorti deux albums. Ils jouaient un genre de hard rock des années 70 avec un batteur génial et vraiment un bon son.
J'aime aussi toujours Stray Dog, Budgie, tous ces trucs-là, et aussi beaucoup de Tank
Tank
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, Motörhead
Motörhead


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et des trucs comme ça aussi.


As-tu une dernière chose à dire ?

B.S. : Je ne sais pas... On est très contents de jouer en Belgique à nouveau parce que ça s'est très bien passé la dernière fois.


C'était quand, la dernière fois ?

B.S. : Je pense que c'était au Graspop 2010. Il faisait incroyablement chaud, c'est à peu près tout ce dont je me rappelle. On a été ajoutés en dernière minute parce que quelqu'un avait annulé, ça devait être Mastodon
Mastodon


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, mais le public était très réactif en fait. Il ne s'attendait pas à nous voir, mais on a vraiment eu de bons retours, et ça nous a fait très plaisir.
Et cette salle tue, tout le monde m'a dit que ça allait être vraiment bien. Donc on va voir comment ça se passe. Comme je l'ai dit, ce n'est pas vraiment notre public donc si on a qui que ce soit de notre côté, c'est une bonne nouvelle. On essaie juste de s'amuser.


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AUTEUR : Elodie
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au déto...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...
Liégeoise immigrée dans la capitale, Elodie a rejoint l'équipe en 2012 et s'est rapidement imposée comme une rédactrice compulsive en alimentant abondamment la section 'News' tout au long de la journée. Plus intéressée par la musique sombre que par la pop-punk, elle réalise également des interviews d'artistes dans la confidence, au détour d'un backstage ou d'un coin de bar. ...

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