Interview

MUCUS

A l’envers ou à l’endroit et debout depuis 27 ans !


Lundi 22 avril 2024

Mucus
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(grindcore de Charleroi) fêtera ses 27 ans cet été. On a un peu anticipé l’évènement pour faire plus ample connaissance avec cette bande de potes qui aime les délires, le gros son et la provoc (un peu quand même). On a aussi décortiqué les 45 titres de leur dernier album ''Mature et responsable'' (n’en croyez pas un mot) dont des morceaux à l’endroit, à l’envers ou sans titre.
En attendant leur prochain concert à Ypres, le 17 mai 2024, Guillaume Triplet (basse) et Anthony Gilles (batterie) ont accepté de répondre à nos questions.





Le dernier album de Mucus
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''Mature et responsable'' est sorti en décembre 2023. Comment se porte-t-il ?

Guillaume : Il se porte plutôt pas mal. On a bénéficié des services du label tchèque Bizarre Leprous Production pour la sortie du CD et ils ont fait un très chouette boulot.

Êtes-vous satisfait de l’accueil qu’il a reçu ?
Guillaume : On a déjà reçu de chouettes retours et ça nous fait plaisir parce qu’on est assez fier de cet album. Personnellement j’ai l’impression que c’est l’album sur lequel on a le plus bossé que ce soit en terme de compos ou en studio. On aimerait avoir plus de possibilités de le présenter en live cette année mais comme on fait tout nous-mêmes ce n’est pas toujours évident de trouver de bonnes dates par manque de contacts.



Il comprend 45 titres. Chacun dure entre 20 et 60 secondes. Il y a 14 morceaux puis les mêmes 14 morceaux mais à l’envers. C’est quoi le délire ?
Anthony : Le délire des chansons à l’envers est parti du fait que le label demandait plus de contenu parce que nos 14 nouveaux morceaux duraient en tout 11 minutes, ce qui est assez peu pour un CD complet. Les morceaux à l’envers étaient quelque chose qu’on voulait tester depuis qu’on avait vu sur Youtube que quelqu’un avait passé l’un de nos anciens albums à l’envers. Ça donnait un truc particulier, agressif, étrange et noise. On adore ça. On a voulu tester pour ce nouveau disque et on aime assez le résultat.
Guillaume : En plus ça fait penser aux vieilles légendes dans le rock’n’roll qui disaient que des messages subliminaux pouvaient être entendus si on jouait certains titres à l’envers.

« Qui sait, peut-être que certaines personnes y entendront des bouts de cérémonies sataniques. D’ailleurs s’ils entendent un truc pareil, qu’ils nous le disent, ça nous intéresse (rires). »

Anthony : J’aime les morceaux de l’album à l’endroit comme à l’envers. En plus c’est comme si on avait sorti un split avec Sucum.

17 chansons n’ont pas de titre. C’est chiant de trouver des titres ? (et écrire à l’envers c’est pas encore plus chiant ?)
Anthony : Ces 17 morceaux sont en fait un album complet qu’on avait enregistré dans de bonnes conditions mais qui n’est jamais sorti de manière officielle. On avait adopté une démarche complètement DIY et on l’avait sorti nous-mêmes ''sous le manteau'' sur CD-R en 2014. L’album s’appelait ''Biesscore From Pollution Of Society For Shit And Prostitution In A Political Chaos In Fucking Anarchy Of Baraki''. On voulait un titre qui ne signifiait rien mais qui incorporait tous les clichés que l’on pouvait aborder dans le milieu du grindcore. Arthur de Squash Bowels était notre chanteur à cette époque.
Guillaume : Ça rejoint aussi la démarche des morceaux à l’envers. Le label nous demandait des morceaux en bonus pour avoir un disque bien rempli et l’occasion était finalement trop belle de sortir enfin quelque chose qui ne l’avait jamais été.

« Finalement le hasard des calendriers fait qu’on sort de manière officielle quelque chose qui est sorti il y a 10 ans de manière officieuse. Autant on peut être rapide dans notre musique, autant pour le reste, on prend parfois bien notre temps. »

Et pour répondre à ta question au niveau des titres, c’est tout simplement parce qu’on n’en avait pas. Mais par contre je te confirme, écrire à l’envers c’est fastidieux.

Comment cet album a été construit ? Comment vous travaillez ?
Anthony : L’album a été construit en 3 chapitres de 4 morceaux et 2 indépendants. L’idée, vu les morceaux assez courts, était qu’en concert on les enchaîne pour ne pas créer trop de blanc.
Guillaume : On a d’abord pensé live avant de penser enregistrement. Si les morceaux sont tous séparés sur l’album, quand on les a composés, on l’a effectivement fait sous forme de chapitres. Il y a d’ailleurs des titres qui démarrent d’une certaine manière parce qu’on voulait un enchainement efficace avec la fin d’un autre, si tu vois ce qu’on veut dire.
Anthony : Concernant la méthode de travail, c’est assez classique. Chacun amène ses idées de riffs ou de rythmes en répétition et quand ça prend forme, on filme chaque morceau pour ne pas les oublier. On travaille les morceaux pendant des semaines ou des mois pour les maîtriser et quand c’est le cas, on essaie de les jouer à un tempo assez soutenu pour que ça claque bien.
Guillaume : La construction de l’album en lui-même a aussi eu son lot de déconvenues. Il était censé sortir avant parce qu’on l’avait enregistré une première fois en 2022. Mais pour des raisons qu’on ne va pas développer complètement ici, on a dû repartir de zéro parce que le matériau de base n’était pas exploitable. On a donc bénéficié des services de Cédric du Rite Fvneste Studio et là on peut dire qu’on a été comme sur du velours. L’aide qu’il nous fallait, il nous l’a apportée et les idées qu’il nous manquait, il nous les a données. Un vrai producteur en somme.



Votre inspiration c’est la folie, le second degré, la rigolade, le bruit ou il y a des messages derrière ?
Guillaume : Il n’y a strictement aucun message diffusé dans les morceaux de Mucus. Le principal pour nous est de s’amuser en jouant une musique qui bourrine. On n’a jamais écrit vraiment de textes, à part quelques phrases que j’écris maintenant pour mes backings mais c’est juste pour le placement de la voix, rien d’autre.
Anthony : On misait tout sur les titres au début. Quand on a commencé à la fin des années 90, la règle était que les titres devaient faire rire ou choquer.

« Quand tu regardes l’histoire du grindcore, il y avait une certaine cohérence. La musique était ultra violente donc les titres et les visuels devaient aller aussi dans ce sens mais les intentions n’ont jamais été néfastes. »

C’est un peu comme dans les films d’horreur. C’est une histoire de mise en scène et de fiction. Maintenant la société a évolué et le grindcore aussi. Et comme on reste des grands enfants, pour nous foutre un peu de cette époque, on a choisi des titres engagés mais pas trop.
Guillaume : Après, on ne ment pas. Quand tu prends un titre comme « La pollution, c’est embêtant », on ne dit que la vérité, même si elle est dite de manière soft. Le grindcore vient du punk et donc historiquement ce sont des musiques avec une connotation d’engagement politique et social. C’est quelque chose qu’on respecte et que personnellement moi j’admire. Mais de notre côté, on n’a jamais suivi cette voie. On n’est ni assez légitime, ni assez intelligent que pour le faire. Tout ce qu’on veut c’est s’amuser entre copains en jouant une musique qui nous parle. L’histoire des titres du dernier album est aussi un peu une réponse à des gens qui se disent engagés mais qui, quand tu vérifies leur mode de vie en arrière-plan, ne le sont pas tant que ça. Mais donc tu as bien résumé nos sources d’inspiration.

Mucus fête ses 27 ans d’existence cet été. Avez-vous vraiment l’impression de devenir ''Mature et responsable'' ?
Guillaume : Pour ce qui est de nos vies respectives, on va dire que oui. Au niveau du groupe en lui-même, franchement…..non. Mais on a la naïveté de penser qu’on peut le faire croire aux gens (rires).
Anthony : Jamais je n’aurais pensé durer aussi longtemps. La formule de la longévité pour nous est simple : pas trop d’ambition, être amis avant d’être musiciens, avoir la même vision niveau compos et surtout le plus important, rigoler.



Si je ne me trompe pas, le batteur est la seule « pièce d’origine ». Du coup, l’identité et l’univers de Mucus
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ont-ils évolués ou pas du tout ?

Guillaume : Ça faisait quelques années effectivement qu’Anthony était le seul membre fondateur de Mucus qu’il restait. C’était aussi le cas au moment de l’enregistrement et de la sortie de Mature et Responsable. Mais depuis quelques semaines, Playmobil, qui avait quitté le groupe en 2018, est revenu à la seconde guitare et on en est ravi.
Anthony : L’univers de Mucus
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a bien sûr évolué. On peut dire qu’il y a eu des périodes qui correspondent à chaque fois aux différents chanteurs qui ont officié dans le groupe. Au début, on était plus dans la rigolade et la provocation avec Jean-Yves. Ensuite dans une espèce de grand n’importe quoi mais maitrisé avec Stephane Ghislain. Celui-ci a d’ailleurs aussi été responsable de certains visuels pour Mucus
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. Rémi (Punished Earth
Punished Earth


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) est arrivé par la suite et nous a méchamment aidé au pied levé sur certaines dates. Avec lui, on peut dire que la période a été prolifique en terme de concerts. On en faisait un et généralement on repartait de là avec une autre proposition. Avec Arthur (Squash Bowels, Meat Spreader), vu son background et son expérience, on a levé le niveau d’un cran. On travaillait davantage pour de bonnes mises en place. Actuellement, on a misé sur 2 chants avec Romu et Guillaume qui amènent énormément au niveau des sentiments d’urgence et de rage.

Les membres de Mucus
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ont un autre projet, Hybrid Viscery
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, qui propose aussi du grindcore. Quel est l’intérêt de vous démultiplier ?

Anthony : Hybrid Viscery
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est composé des même membres à part Playmobil. Le groupe est plus porté sur le grindcore lourd et brutal avec des compos ultra compactes, agressives et des blasts presque constants. Quand on a formé le groupe en 2000, l’envie était de faire un groupe qui s’inscrivait dans la vague des Sublime Cadaveric Decomposition ou Desecrator. L’accordage est plus bas et les riffs plus condensés avec moins de passages qui laissent le temps de respirer. L’intérêt de faire Mucus
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et Hybrid Viscery
Hybrid Viscery


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est de passer d’un type de grindcore qu’on aime à un autre. L’approche et le jeu sont différents. Et après autant d’années à jouer ensemble, on se connait par cœur et on sait ce que chacun peut apporter. On varie les approches mais avec un même noyau.
Guillaume : Ça a aussi un côté très pratique pour les répétitions et les concerts. Pour ces derniers, ce qu’il y a de bien aussi c’est qu’on se laisse la possibilité de voir quel groupe irait mieux sur telle ou telle affiche quand on démarche.

Des news/projets à annoncer ?
Guillaume : Du point de vue des concerts avec Mucus, on joue à Ypres au Vort’n’Vis le 17 mai prochain. On a aussi d’autres plans qui sont encore en attente de confirmation. On profite aussi de cette interview pour dire qu’on jouera avec Hybrid Viscery
Hybrid Viscery


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au MCP Apache (Fontaine-L’Évêque) le 24 juin avec un groupe qu’on aime vraiment beaucoup, à savoir Wormrot
Wormrot


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.
Pour le reste, on aimerait sortir ''Mature et Responsable'' en format vinyl et éventuellement cassette mais c’est quelque chose sur lequel on travaille actuellement parce que les montants demandés sont assez conséquents et actuellement on n’a pas pu trouver de label qui propose de nous aider à presser dans ces formats.

Si vous voulez ajouter quelque chose, n’hésitez pas.
Guillaume : Comme on est un groupe de live, on en profite pour dire que si un organisateur nous lit et cherche un groupe qui arrache pour une de ses prochaines dates, on peut sans doute faire quelque chose pour lui.
Et la dernière chose qu’on aurait voulu te dire, c’est simplement merci de t’être intéressée à nous via cette interview.




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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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